Merci pour l'image Lore !
Ci joint le texte seul pour une meilleure lisibilité
Orgueil imbécile, lâcheté criminelle
Il est rageant de se dire, quand on connaît le rapport des forces et la mécanique du Système, qu’il faudrait juste un quart d’heure de courage et de solidarité pour chasser les fâcheux et reprendre la main sur notre destinée. Juste un quart d’heure…
Un quart d’heure de courage et de solidarité
Mais voilà : la rivalité mimétique – si bien théorisée par René Girard – l’insupportable culture du “moi je”, conséquence de l’individualisme bourgeois dégénéré, et bien sûr la lâcheté, cette lâcheté qui est non seulement trahison par manque de courage mais encore, et pire, trahison toujours justifiée, déguisée en haute stratégie, astuce, intelligence pour ne pas s’assumer comme lâcheté… font que les déjà rares opposants à l’Empire, au lieu de constituer l’héroïque et glorieuse armée du Walhalla ne sont, au final, qu’une stérile bande de généraux mexicains plus occupés à plastronner qu’à combattre au coude à coude ; troupeau bêlant d’agneaux désordonnés flingués un à un par une toute petite meute de loups nains, mais combien plus solidaires et malins. Pourtant, en cette période d’accélération de l’Histoire, d’exacerbation des tensions et des contradictions du pouvoir, il suffirait de serrer les rangs, d’en rabattre un peu sur les arrogances, les supposées prérogatives de chacun pour tout faire péter, basculer. Imaginez Ahmadinejad, Poutine, Chavez et Nasrallah soutenus par Benoît XVI et relayés ici par Le Pen et les intellectuels Michel Collon, Jean Bricmont… Non seulement cette union sacrée d’insoumis à l’Empire du tout puissant commerce aurait de la gueule, mais l’ennemi, ne sachant plus où donner de la tête, ne pourrait plus tenir, obligé de lâcher comme au moment magique où l’armée, soudain, fraternise avec les ouvriers. Au lieu de ça : le nabot Medvedev détricotant jour après jour le travail du combattant Poutine, les soi-disant purs salafistes plus occupés à nuire aux chiites, pourtant soutiens du Hamas, qu’à contrer les sionistes, le Pape s’excusant d’être à la tête d’un réseau pédophile et mêlant sa voix aux gauchistes sur la question des Roms, plutôt que de dénoncer son odieuse diabolisation, Gollnisch et Marine luttant à mort pour la succession du FN et les fort peu comiques à gamelle, Jamel et Alévèque, trahissant Dieudonné…
Les demi résistants
Mais pire encore peut-être que ces tristes et visibles lâchetés, ces stupides empoignades, les demi résistants, ces petits malins qui au lieu de quitter le terrain quand ça chauffe trop pour leurs petits poings manucurés, font semblant de boxer, dansent et tortillent du cul, ne faisant au final que semer la confusion là où il faut combattre.
Marc-Édouard Nabe, un snob
Parmi ces faux durs, épinglons en premier, tant il est symptomatique des dégâts produits par le narcissisme allié à l’immaturité, le demi combattant Nabe, trop longtemps épargné. Nabe le bien nommé qui tout en se réclamant du grand insoumis Céline, tout en prétendant combattre le sionisme, n’en finit pas de donner des gages, sur le révisionnisme qu’il moque sans rien y connaître, sur le 11 septembre dont il cautionne la version officielle tout en se prétendant – un comble – subversif parmi les subversifs puisque deux fois subversif, finalement plus fortiche que Thierry Meyssan et Mamoud Ahmadinejad alors qu’il ne fait, par cet aller-retour, que rallier l’immense cohorte des salauds et des collabos derrière Bush, Kissinger et Chomsky… Et tout ça pour quoi ? Pour pouvoir retourner jouer l’ado rebelle chez cet autre demi couché Frédéric Taddeï, afin d’écouler son stock de petits bouquins autoédités nous racontant, en 700 pages, comment un graphomane qui n’a jamais été un homme est bien incapable de cesser d’écrire ! Menteur et tireur dans le dos d’authentiques combattants qui ont mis, eux, leur peau sur la table, le nabot est persuadé que son soi-disant “génie créatif” lui autorise toutes les saloperies, les vacheries, fasciné qu’il est par le mythe de l’artiste à qui tout serait permis, comme un élu de droit divin chiant sur le peuple gazaoui… Il est donc temps, pour tenter de ramener dans le droit chemin de la simple morale ce nombril sur courtes pattes, de rétablir quelques vérités : D’abord le mythe du “grand écrivain”, génie solitaire élu des dieux et rendu omniscient par son style, fait typiquement partie de la quincaillerie de l’individualisme bourgeois dégénéré qu’il prétend par ailleurs combattre du haut de son prétendu respect pour la Tradition à laquelle il ne connaît rien, n’ayant sans doute jamais lu une ligne de Julius Evola, pas plus d’ailleurs que de Marx ou Maurras. Confondant, comme l’ado attardé finalement peu cultivé qu’il est, à force de croire tout savoir sans jamais rien apprendre : Al Qaida et Hezbollah, syndicalisme révolutionnaire et trotskisme, révolution conservatrice et national-socialisme… Ce qui n’est pas un bon préalable quand on prétend combattre les élites occidentales et défendre les musulmans ! Ensuite, il ne suffit pas de répéter durant trente ans qu’on est un grand écrivain pour le devenir. Pour ça, il faut écrire de grands romans, or de grands romans, contrairement à cet autre arriviste mondain, Houellebecq, avec qui il partage ce même égoïsme sec, mais qui lui en a au moins écrit un, le premier, Nabe n’en a jamais pondu aucun. Beaucoup trop narcissique, beaucoup trop inculte en histoire des idées, beaucoup trop ignorant de la question sociale pour ça. Nabe est un brillant diariste, ce qui le range sur l’étagère beaucoup plus près d’Oscar Wilde que de Louis-Ferdinand Céline. Le seul point commun entre Céline et lui étant ce côté danseuse insupportable que fustigeait Maurice Bardèche, le génie en moins, parce que Céline, lui, a écrit le Voyage, ce qui excuse son désir de finir dans la Pléiade…
Non-sens de la géopolitique catholique
Dans un tout autre registre, mais tout aussi agaçant, la bande à Aymeric Chauprade (voir realpolitik.tv) qui prétend, elle, à l’opposé de Nabe, sacrifier tout lyrisme au sérieux de la géopolitique, pour un résultat identique. Comme le dit fièrement le moins diplômé d’entre eux, Xavier Moreau, pour justifier a posteriori ses revirements et les incohérences de la politique étrangère russe (expliqués bien mieux par la rivalité Poutine/Medvedev), la géopolitique dont il se réclame ne fait pas d’idéologie. Déjà, quand j’entends quelqu’un me dire qu’il ne fait pas d’idéologie, je sais que j’ai affaire à un imbécile. La géopolitique étant une idéologie comme une autre, ou plutôt pire qu’une autre, puisque idéologie imposée par la logique et l’intérêt du territoire, donc absolument matérialiste et amorale, en plus d’être justifiée, au final, par la pire abstraction qui soit : la personnification d’un territoire national mouvant et transitoire… Une pseudo-science sacralisée, justifiant toutes les turpitudes qui se fait menteuse en plus, quand on sait que le double positionnement, à la fois anti-Empire et pro-sioniste de leur compère André Juvin, est justifié par son business de lobbyiste européen, comme nous le rappelle de façon fort argumentée François Asselineau. (http://www.egaliteetreconciliation....)… Une géopolitique intenable en outre, quand on se prétend catholique – comme la plupart de ces combattants à lunettes et cartables – c’est-à-dire soumis en principe à un Empire sacré, situé au-dessus des nations, résistant lui même à une puissance dont le territoire est un livre…
Ne pouvoir compter que sur la divine providence
Finalement, qu’ils soient fascinés par le statut mondain du “grand écrivain” comme Nabe, ou par celui de “conseiller du Prince” comme Chauprade (Prince qui n’a rien à foutre de ses conseils pour savoir que s’il avait suivi l’intérêt du territoire plutôt que le sien, jamais il n’aurait accédé au pouvoir !), ces demi combattants inutiles donnent raison à Pierre Hillard, catholique cohérent et lucide qui sait, lui, ne pouvoir compter pour la victoire finale que sur la divine providence ! Et dire qu’il suffirait pourtant d’un quart d’heure de courage et de solidarité…
Alain Soral
Source : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Bloc-Note-No51-4552.html