Anti Nouvel Ordre Mondial

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    L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Notre passé et notre avenir

    Message  dersou0ousala 7/4/2012, 09:44

    à diffuser

    http://rutube.ru/tracks/5506615.html

    hier les bolchéviques demain les musulmans
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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Re: L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

    Message  Bardamu 18/5/2012, 17:47

    Vous avez aimé Claude Guéant ?

    Daccord

    Vous adorerez Manuel Valls !!!

    Twisted Evil



     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Manuelvallsscalewidth63


    Non, Manuel Valls, le nouveau ministre de l’intérieur, ne fera sans doute pas de déclaration sur l’inégalité entre les civilisations. Il ne faudrait donc pas lui faire de procès d’intention. Il faudrait se garder de toute caricature.

    Le problème est que Manuel Valls est sa propre caricature, même s’il s’abstiendra, du moins faut-il l’espérer, d’affirmer comme son prédécesseur qu’il y a trop de musulmans en France. C’est tout de même lui qui, se promenant sur un marché de sa bonne ville d’Evry, le 7 juin 2009, interpellait ses collaborateurs : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques White, quelques Blancos ! »

    Manuel Valls ne représente pas grand-chose dans son parti : il n’a récolté que 5,7 % des voix lors de la primaire d’octobre 2011. Il est vrai que cet admirateur de Dominique Strauss-Kahn et de Tony Blair aurait sans doute plus sa place au Nouveau centre ou au Modem de François Bayrou, dont il reprend les thèses économiques et sociales. Nicolas Sarkozy avait tenté de le débaucher en 2007 et Martine Aubry lui avait écrit une lettre ouverte en juillet 2009 : « Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste. »

    Mais Valls a su faire le bon choix : rester au PS tout en combattant tous les principes de la gauche et, finalement, accéder à un poste où il pèsera lourd dans les choix gouvernementaux des prochains mois sur la sécurité, l’immigration, l’islam. Concédons-lui donc le fait qu’il est un habile politicien, mais mettons entre parenthèses l’idée qu’il serait de gauche.

    C’est sur le terrain de la sécurité que Valls a voulu se faire un nom, en montrant que la gauche pouvait être aussi répressive, voire plus, que la droite. Il a multiplié les articles et les livres sur le sujet, dont Sécurité, la gauche peut tout changer (Editions du Moment, Paris, 2011). Cet ouvrage rend un hommage appuyé et répété aux forces de l’ordre, sans jamais évoquer les violences policières, les jeunes assassinés dans les quartiers, les procès de policiers qui débouchent toujours sur des non-lieux. En revanche, il est impitoyable avec le terrorisme, ayant été l’un des seuls socialistes à exiger l’extradition de Cesare Battisti. Et aussi avec les délinquants, ces classes dangereuses dont la bourgeoisie a toujours eu peur. Valls ne regrette-t-il pas, dans son livre, que la gauche n’ait pas assez rendu justice à Clemenceau, l’homme qui n’hésitait pas, entre 1906 et 1908, à faire tirer sur les ouvriers au nom, bien sûr, de l’ordre républicain ?

    Lors du soulèvement des banlieues de 2005, il a été l’un des trois députés socialistes à ne pas voter contre la prolongation de l’état d’urgence, une décision qui ramenait la France à l’époque de la guerre d’Algérie. En octobre 1961, s’il avait été ministre de l’intérieur, Valls n’aurait certainement pas hésité à faire appliquer l’ordre républicain à tous ces Algériens qui osaient défier le couvre-feu (lire Sylvie Thénault, « L’état d’urgence (1955-2005). De l’Algérie coloniale à la France contemporaine : destin d’une loi »)…

    Pour Valls, la violence dans nos villes « augmente de manière constante » depuis plus de trente ans. Il reprend les arguments de son ami Alain Bauer (lire Les marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire), l’homme qui a imposé à la gauche comme à la droite le thème de l’insécurité — avec l’aide active du Front national et de Jean-Marie et Marine Le Pen. Conseiller de Sarkozy, Bauer est aussi proche de Manuel Valls car, pour lui, la sécurité n’est ni de gauche ni de droite (l’économie non plus, sans doute...). Et personne ne sera trop regardant sur les médecines du docteur Bauer, l’homme qui propage la peur dans les villes et en profite pour leur vendre, à travers sa société AB conseils, et à prix d’or, les remèdes à l’insécurité. Un peu comme si un responsable de l’industrie pharmaceutique établissait les prescriptions pour les malades...

    Nous ne reviendrons pas ici sur la critique détaillée de ses théories de la sécurité. Laurent Mucchielli, l’un des meilleurs spécialistes de la question et qui est plusieurs fois cité de manière élogieuse par Valls, a un diagnostic ravageur (« La posture autoritaire et populiste de Manuel Valls », Lemonde.fr, 5 juin 2011). Critiquant Sécurité, la gauche peut tout changer, qui vient alors de sortir, il fait deux remarques :


    « La première est que M. Valls n’a pas un niveau de connaissance suffisant des problèmes. Nous l’avons vu, son diagnostic est globalement plutôt superficiel. Ses propos ressemblent étrangement aux discours de certains syndicats de police et parfois même d’un certain café du commerce. La violence explose, les délinquants rajeunissent sans cesse, il n’y a plus de valeurs et plus de limites, la justice ne fait pas son boulot, on les attrape le soir ils sont remis en liberté le lendemain... etc. En cela, M. Valls est proche d’un certain terrain politique : celui des plaintes de ses administrés, des courriers de protestation reçus en mairie, des propos entendus en serrant des mains sur le marché le samedi matin ou encore de ce que lui racontent les policiers municipaux de sa ville. Mais il est totalement éloigné de ce que peut-être le diagnostic global d’un problème de société et l’approche impartiale d’une réalité complexe. Telle est sans doute la condition ordinaire d’un responsable politique de haut niveau, dont on imagine l’agenda très rempli. Mais l’on attendrait alors de lui qu’il ait l’intelligence de comprendre les biais et les limites de sa position pour s’entourer de personnes capables de lui donner le diagnostic de base qui fait ici défaut. Encore faut-il toutefois le vouloir et ne pas se satisfaire de ce niveau superficiel d’analyse, au nom d’une posture volontairement très politique pour ne pas dire politicienne. C’est la deuxième hypothèse. »

    Voici donc pour la compétence du nouveau ministre de l’intérieur. Par ailleurs, poursuit Mucchielli :


    « C’est bien une posture politique qui irrigue fondamentalement la pensée de Manuel Valls, une posture politicienne même dans la mesure où elle vise manifestement à se distinguer en politique, en particulier vis-à-vis d’autres personnalités du parti socialiste. Cette posture, on la retrouve d’abord dans les pages consacrées à une sorte d’éloge de l’ordre comme “socle des libertés” (p. 58), comme on la retrouve à la fin du livre dans l’éloge de « l’autorité » qui serait aujourd’hui « bafouée » et « attaquée de toutes parts » (p. 156-157). De nouveau, c’est exactement aussi la posture qui traverse toutes les lois votées ces dernières années par ses adversaires politiques. »

    Valls n’est pas seulement un défenseur de la sécurité, mais aussi un contempteur du communautarisme et un pseudo-partisan de la laïcité (c’est évidemment tout à fait par hasard que les cibles de ses attaques sont les populations des quartiers populaires).

    On ne compte plus les exemples de ces attaques contre un soi-disant communautarisme, c’est-à-dire contre les musulmans, de sa volonté d’interdire à un Franprix de ne vendre que des produits halal — aurait-il interdit des magasins qui ne vendraient que des produits casher ? — à l’affaire de la crèche Baby Loup et au licenciement d’une employée qui portait le foulard. Après l’absurde décision de Nicolas Sarkozy d’interdire à des théologiens musulmans d’intervenir au congrès de l’UOIF, il a fait de la surenchère, non seulement en approuvant la décision mais en écrivant :

    « Tariq Ramadan, leader européen de l’Internationale des Frères Musulmans, présenté par ailleurs comme un “intellectuel” muni d’un passeport suisse, doit s’exprimer le week-end prochain à Bagnolet. Il propagera les mêmes idées extrémistes que ceux qui ont déjà été interdits de territoire français. » Quelques jours plus tard, le candidat Nicolas Sarkozy à son tour, mettait en doute les qualités d’intellectuel de Tariq Ramadan. Quant à ces déclarations sur les idées « extrémistes » défendues par Ramadan, il devrait plutôt lire ses textes et écouter ses interventions.

    On ne peut s’étonner alors que Manuel Valls fasse l’éloge du dernier livre de Hugues Lagrange, qui met en avant l’origine culturelle des immigrés pour expliquer les difficultés de l’intégration — rappelons que le même argument culturel était avancé pour expliquer les difficultés des immigrés juifs d’Europe centrale, italiens ou portugais à s’intégrer dans les années 1930, 1940 ou 1950 (lire Gérard Mauger, « Eternel retour des bandes de jeunes », Le Monde diplomatique, mai 2011). Aucune idée de droite n’est vraiment étrangère à M. Valls.

    Une dernière question : Manuel Valls est aussi signataire d’un appel indigne appelant à poursuivre les militants qui prônent le boycott des produits israéliens. Parmi eux, Stéphane Hessel ou Alima Boumediene. Que fera le ministre de l’intérieur, alors que plusieurs de ces militants ont été relaxés par la justice, mais que certains restent poursuivis ?

    Ajout 17 mai. Voici comment le pourfendeur du communautarisme parle :

    Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël



    Imaginons un responsable français ayant épousé une femme d’origine algérienne ou marocaine et disant « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté musulmane et à l’Algérie (ou au Maroc).

    http://blog.mondediplo.net/2012-05-16-Vous-avez-aime-Claude-Gueant-Vous-adorerez-Manuel


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    Message  dersou0ousala 19/5/2012, 12:51

    Petit montage réalisé par mes soins pour l'UPR (je suis adhérent)
    http://rutube.ru/tracks/5506615.html
    A mettre en relation avec ceci :
    https://www.dailymotion.com/video/xjog5x_extreme-droite-europeenne-pro-israelienne_news?from_fb_popup=1&code=AQAMtdGZ7BdvglqwTWyvgFHKEyJ4i75KPyA-F0GmLT6CuAmQFjM9zxiDsCRNmRQkWIoAs58Qo7c-lPqcgPzEU7NwJCmoJGDW8hSpM9CqARWR_DItARkw8EZ85kpWJRZaUVYjFGMoqPIMTKTdyl8v4QI6lMLFI-W1h0N4kWAMezzBV3TIaojchnTNBNnKAsbsm-c#_=_
    Je précise (pour me montrer loyal) que le FN n’était pas représenté lors de ces réunions.

    1) le projet européen est un projet d’unification à l’échelle continentale qui passe par la mise en place de dictatures.
    2) afin de faire accepter ce type de gouvernance on construit un ennemi commun situé à l’extérieur et à l’intérieur du territoire. (39 – 45 les juifs et les bolchéviques)
    Comme une espèce de totem au centre du village qui focaliserai toute l’attention (c’est d’ailleurs la définition étiologique du mot « symbole ».)
    3) Hier les juifs et les bolchéviques, aujourd’hui les musulmans et plus particulièrement les « Arabes » serviront à unifier une Europe blanche chrétienne et guerrière.
    L’islam étant une spiritualité universelle on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une origine. Il m’apparait donc clairement que le véritable motif est plus d’ordre raciste que religieux.
    Bref l’histoire ce répète mais cette fois ci à l’échelle du monde : le 11 septembre étant notre incendie du Reichstag.

    Je saisis cette occasion pour vous soumettre quelques réflexions personnelles :
    Je commencerai concernant l’emploi du suffixe …phobie
    Je trouve que c’est tomber bien bas que d’emprunter les méthodes de l’immonde communautarisme gay…
    ba oui le terme homophobie est à l’origine de l’utilisation excessive de ce suffixe. Donc arrêtons avec christianophobie, négrophobieet ou autre appellations lapidaires induisant que la cause de votre rejet réside dans l’ignorance et la lâcheté (phobie = peur) de l’autre.
    _Evidement je n’apprécie pas les « folles » (je connaisse des homos très sympathiques qui ne vivent pas dans le marais, gardent leur préférences sexuelles pour eux et ne passe pas leur temps à se mettre en scène afin de jouir de votre malaise.)
    _Evidement je n’apprécie pas les panafricains qui sont généralement des jeunes français pommés (comme peuvent l’être les juifs de père donc non reconnu par la communauté) et qui prennent leurs pied dans l’exaltation de cultures qu’ils ne comprennent absolument pas (panafricanisme signifierait que tous les « Noirs » ont la même culture ce qui est évidement faux on voit d’ailleurs ce que ce genre d’idéologie a donné avec l’Union Européenne), se déguisent en mec du bled et passent leur temps à vous faire chier avec leur africanité.
    Je reconnais tout de même la cohérence de Kemi Séba qui à eut le courage et l’intelligence d’aller jusqu’au bout et de rentrer « Chez lui » et j’espère sincèrement qu’il pourra venir en aide aux populations africaines.
    _ Evidement je n’apprécie pas le sioniste qui me casse les couilles avec l’histoire de ces grand parents (et donc des miens aussi). Je trouve d’ailleurs assez obscène de se servir de cela pour justifier son comportement présent.
    _Au même titre je n’apprécie pas les musulmans à babouche et autre salafistes de banlieue, importateurs de traditions qu’ils ne comprennent pas eux même (souvent plus issue de culture régionale (donc organiques) que musulmane, on pourrait par exemple discuter du voile intégral … petite précision qui n’est jamais faites les européenne aussi se voilaient et portaient des coiffes traditionnelles il y a encore de ça 40 / 50 ans) et autre traditionaliste et nationaliste du sud de la méditerranée.
    Non décidément je ne suis pas quelqu’un de tolérant. Je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais supporter des gens aussi irrespectueux, mal éduqués, et tout simplement casses couilles. Que le pouvoir aime d’ailleurs à cultiver dans le but de mettre en place le NOM.
    J'encourage vivement tout musulman qui lit ce message à NE PAS TOMBER DANS L’EXCET.
    Etant moi-même français dit de souche (et pourtant de mère juive… ) je peux vous affirmer de façon tout à fait certaine qu’une grande partie de la haine porté aux musulmans provient du simplement du fait que beaucoup ne supportent plus de voir des gens s’afficher de façon tout à fait vulgaire sur la voie publique. Souvent les racailles d’ailleurs. Cela est pris comme un rejet de la France. Et je pense personnellement que pour certain c’est le cas. Sans parler de l’immigration de masse (mais ça c’est un autre sujet)
    Ne tombez pas dans le piège qui vous est tendu, ne cèdez pas à la tentation du replis identitaire et de la négation de l’autre. L’ouverture à l’autre (quand elle n’est pas totale évidement) est la plus merveilleuse des choses.

    En ville, personne n’est seul au monde. Ce que vous faites, la façon dont vous vous montrez aura toujours un effet sur votre entourage. Alors soyez malins et respectueux des autres français, entretenez le lien social, suivez le modèle du docteur. Dont la respectabilité n’est plus à démontrer.

    Pour ma part je me félicite qu’il soit français. Il est l’anti Rokhaya Diallo
    http://www.telerama.fr/idees/rokhaya-diallo-etre-blanc-c-est-faire-partie-de-la-majorite-invisible,66850.php (ça c’est comme du papier de verre dans mes oreilles)

    Je comprends que ce genre de débat puisse mettre certain mal à l’aise mais il me parait important de crever l’abcès. Et ce forum est l’endroit idéal pour le faire.
    J’espère avoir été compris de tous.


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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Re: L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

    Message  dersou0ousala 20/5/2012, 16:21

    Après relecture du message, je pense m'être un peu emballé.

    je n'aurais pas dut faire le donneur de leçon. désolé.
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    Message  Bardamu 7/11/2012, 00:03

    Racisme légal, par Dominique Ziegler


    A la fin du dix-neuvième siècle, en France, le gouvernement républicain mené par son chef, Jules Ferry, entame une lutte acharnée contre les congrégations religieuses, qui dominent le monde de l’éducation, et entreprend d’instaurer l’école laïque obligatoire. Ce combat trouvera son dénouement avec la loi de 1905, dite de séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui renvoie le clergé à ses seules occupations spirituelles. Cette lutte contre la mainmise du religieux sur la vie civile constitue, de l’avis général, une étape importante dans l’émancipation de la conscience humaine.

     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Ziegler-mecano


    Cet idyllique tableau mérite toutefois d’être relativisé. Pour les mouvements d’extrême gauche de l’époque (dont alors la majeure partie des socialistes), il ne s’agissait ni plus ni moins que de la poudre aux yeux, destinée à donner l’impression d’une avancée démocratique majeure, mais sans toucher à l’ordre social. Bien au contraire, sous ce vernis de modernisme, une nouvelle classe dominante – la bourgeoisie d’affaires – prenait définitivement les commandes en faisant coup double: elle portait un coup fatal à la mouvance monarchiste, qui avait pu compter en tout temps sur son allié le clergé pour asseoir sa domination à grands renforts de superstition et de trahison de la parole chrétienne originelle, et donnait au peuple l’impression de se préoccuper du bien collectif. Pour l’historien Henri Guillemin, «Jules Ferry a remplacé le curé par l’instituteur comme supplétif du pouvoir.» Et Jules Guesde, leader du Parti socialiste de France, flairant la manœuvre, déclarait en 1904: «On n’a rien fait contre le congrégations les plus dangereuses, celles qui spéculent sur la misère, la faim et la maladie ouvrières. L’anticléricalisme dont on fait parade a surtout pour but de détourner les travailleurs de leur lutte contre le capitalisme.»


    Le net mouvement d’islamophobie qui gangrène la civilisation occidentale n’est pas le simple fait de fascistes isolés, mais trouve ses relais les plus néfastes dans les bonnes consciences de l’intelligentsia de gauche, de droite et du centre !


    Il n’est pas ici question de relancer le débat sur l’enseignement religieux ou non, ni de nier les acquis de ces avancées laïques, mais de s’intéresser aux mouvements souterrains, pratiques et théoriques qui accompagnaient cette démarche et de voir en quoi ils nous concernent aujourd’hui. Dans le même temps que Ferry menait son combat local pour «la libération des consciences», il impulsait comme jamais auparavant le mouvement colonial de son pays, envoyant des troupes en Afrique, en Asie. «Il est du devoir des civilisations supérieures d’apporter leur lumières aux civilisations inférieures» déclarait le chantre de la laïcité.

    Cette contradiction originelle entre émancipation locale et domination globale marque aujourd’hui les débats de manière inconsciente, mais ô combien évidente. Ainsi, le net mouvement d’islamophobie qui gangrène la civilisation occidentale n’est pas le simple fait de fascistes isolés, mais trouve ses relais les plus néfastes dans les bonnes consciences de l’intelligentsia de gauche, de droite et du centre! C’est dire si l’éventail est large. Il n’est pas un jour durant lequel tel ou tel politicien, écrivaillon ou témoin quelconque vienne s’étaler dans les médias sur sa détestation de l’islam, religion dont on peut dire le plus grand mal sans encourir les foudres de la loi, puisque la laïcité, conquête historique, permet la critique de la religion.

    Là où le bât blesse, c’est que, comme dans le mouvement impulsé par Ferry, le progrès de laïcité sert souvent de cache-sexe à un racisme nauséabond, de tradition coloniale. Sous couvert de liberté d’expression, dans un cadre areligieux, les frustrés et les racistes de toute obédience peuvent faire ce que la morale réprouve, mais qu’une habile lecture de la loi et de l’histoire permet: cracher sa haine des Arabes.


    L’islamophobie est devenue un lieu commun, anodin aux yeux de l’opinion publique et des pouvoirs politiques.

    Le phénomène touche aussi la Suisse. Ainsi, il y a trois semaines, sur une page entière du Matin Dimanche1, une autoproclamée «féministe socialiste» assénait sa haine de l’islam et assumait sa proximité idéologique avec le vice-président de l’UDC Oskar Freysinger. (Elle accordait dans le même temps une interview au site raciste Riposte laïque). Ces propos ne semblaient pas susciter l’opprobre générale ni porter à conséquence sur son appartenance au Parti socialiste. Pourquoi en serait-il autrement? L’islamophobie est devenue un lieu commun, anodin aux yeux de l’opinion publique et des pouvoirs politiques.
    Comme en de précédents temps de crise de sinistre mémoire, la haine de l’autre permet un formidable dérivatif à l’analyse des raisons de cette crise. Ainsi les politiciens à la solde du système (pléonasme!) s’en donnent-ils à cœur joie, comme l’ignoble Jean-François Copé, en France, pour jeter en pâture le si pratique bouc émissaire musulman au bon peuple qui se débat avec une situation sociale en déliquescence. La manœuvre est vieille comme le monde, mais fonctionne toujours.


    En France, les faux anarchistes de Charlie Hebdo publient des dessins sur les musulmans dignes des caricatures anti-juives des années trente, dans leur torchon néo-conservateur au bord de la faillite, et remontent leur chiffre d’affaires.

    Mais, cette fois, les sbires de l’ordre économique peuvent compter sur les bonnes consciences de gauche pour relayer leur détestation de l’Arabe via le prétexte religieux. Et, comme si ce n’était pas suffisant, voilà qu’émerge une horde de seconds couteaux, pseudo-intellectuels, pseudo-artistes ou autres émanations surprenantes de la société civile pour relayer cette boue. Car l’islamophobie est aussi un formidable fonds de commerce pour les ratés de tout poil.
    Ainsi, toujours en Suisse, on invite très doctement un ancien animateur radio romand à se répandre sur sa «peur» de l’islam (alors que ce dernier admet sa méconnaissance totale de cette religion et de cette culture) dans l’émission politique Infrarouge2; l’intéressé précise qu’il a demandé à ses éventuels «amis» de confession musulmane de se retirer de son compte Facebook. On lui offre encore une pleine page dans les quotidiens 24 heures, ou 20 minutes pour déverser les mêmes fulgurances.

    En France, les faux anarchistes de Charlie Hebdo publient des dessins sur les musulmans dignes des caricatures anti-juives des années trente, dans leur torchon néo-conservateur au bord de la faillite, et remontent leur chiffre d’affaires.


    Une dénommée Caroline Fourest (ancienne collaboratrice de Charlie), auteure d’une biographie à charge de Tariq Ramadan mal documentée, se voit bombardée «chercheuse», «spécialiste ès religions», et est invitée sur tous les plateaux télé pour expliquer son soi-disant combat contre «les extrémismes», qui, dans la plus pure tradition faussement républicaine, est, en vérité, un combat pour le pouvoir blanc. Il va de soi que sous couvert de progressisme, c’est bien le racisme qui est en marche.
    Le double mouvement impulsé par Jules Ferry a débouché sur un des rares exemples de dialectique négative, permettant à tous les apôtres de la tolérance, de l’enseignant de gauche jusqu’au punk à chiens, des anciens soixante-huitards jusqu’aux réactionnaires lettrés, en passant par les centristes mollassons, de marcher main dans la main avec les extrémistes de droite les plus redoutables dans une belle unanimité anti-arabe. Une vraie vague rose-brun qui passe par le bleu… toutes les couleurs de l’arc-en-ciel politique y sont représentées!
    Une lame de fond raciste décomplexée qui transcende les courants politiques et les classes sociales, qui fédère les frustrations, les haines, via une image diabolisée de l’autre, sous des prétextes sous de prétextes nationaux comme progressistes, ça ne vous rappelle rien ?

    Dominique Ziegler, pour Le Courrier



    Notes :

    1. Interview de Mireille Vallette, auteure de Boulevard de l’islamisme, dans Le Matin Dimanche du 11 octobre 2012. ndlr.
    2. Ivan Frésard, créateur de La soupe est pleine sur La Première, invité au débat d’Infrarouge du 25 septembre 2012: «Caricatures de Mahomet: doit-on censurer?». ndlr.

    http://www.mecanopolis.org/?p=26543


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    Message  c.isme 17/3/2013, 17:14

    Par Sébastien Fontenelle
    lun, 12/11/2012 - 16:15
    Quand la RATP refuse une campagne contre l’islamophobie…




    Il y a dix jours, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a lancé, on se le rappelle, une campagne visant à déconstruire les clichés antimusulmans où se fonde ce nouveau racisme.

    Initialement, les trois affiches confectionnées pour l’occasion – dont celle, particulièrement percutante, qui détourne et réactualise, sur un mode taquin, le Serment du Jeu de Paume de David - devaient être placardées, en même temps que dans les rues de la capitale, dans les couloirs du métro parisien : c’est du moins ce qu’escomptaient les responsables du CCIF.

     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Nation-2

    Mais la régie publicitaire Métrobus, après avoir entamé des discussions, s’est finalement opposée – catégoriquement - à cet affichage.

    Dans un courrier adressé au collectif, Gérard Unger, PDG de Métrobus, s’en explique en ces termes : « L’identité de l’annonceur et l’examen de ces 3 visuels nous ont conduit à considérer qu’ils revêtaient un caractère politique et confessionnel, contraire aux disposition du contrat par lequel la RATP nous a confié l’exploitation publicitaire de ses espaces », écrit-il.

    Car « en effet, la RATP, en sa qualité d’exploitante du service public des transports, a souhaité réglementer la publicité en ce qui concerne l’expression des opinions politiques et religieuses pour répondre à l’obligation de neutralité et de respect de la laïcité qui s’opposent à elle ».

    Or, estime Gérard Unger : « le caractère confessionnel » des affiches du CCIF « ne peut être contesté », puisque « les trois visuels utilisent des signes religieux tels que le voile », et, pour l’un d’entre eux, « également les péotes, la soutane, et la croix chrétienne ».

    Puis d’ajouter : « De même, et de surcroît dans le contexte actuel que nous sommes tenus de prendre en considération, le slogan “Nous sommes la Nation“ et l’utilisation d’un emblème de la nation française qu’est le drapeau français relèvent du politique et d’une revendication politique ».

    Puis de conclure : « Nous avons ainsi estimé que la conjugaison des signes religieux et politiques relatifs à la nation, accentués par un slogan de nature politique « Nous sommes la nation », contrevenait non seulement aux dispositions de nos conditions générales de vente reprenant l’interdiction de publicité à caractère politique et confessionnel mais en particulier au principe de neutralité du service public, lequel s’impose à Métrobus dans la mesure où ses supports publicitaires sont présents sur le domaine public de l’État affecté au serive public des transports »…

    …Avant de rajouter encore : « Au demeurant, vous écrivez vous-même que votre association a pour mission de lutter contre le racisme anti-musulman et que vous entreprenez une campagne anti-discriminations religieuses, cause nationale. Ce faisant, vous confirmez vous-même le caractère à la fois religieux et politique de votre campagne. »

    En somme (c’est assez nettement suggéré), la dénonciation des discriminations religieuses ne doit pas mentionner trop visiblement leurs victimes – catholiques, juives ou musulmanes -, car sinon, elle pourra être assimilée, en toute « neutralité », à du prosélytisme religieux.

    De même : les musulmans de France doivent s’abstenir de marquer trop nettement qu’ils sont des citoyens comme les autres - car cette revendication relève, lorsqu’ils exagèrent leur effronterie jusqu’à soutenir que le drapeau français dont la RATP pavoise aux jours de fête ses autobus est aussi le leur, d’une outrance « politique ».

    Il suffit de l’écrire, et tout devient tellement plus simple…


    http://www.bakchich.info/france/2012/11/12/quand-la-ratp-refuse-une-campagne-contre-lislamophobie-61929

    Pour rappel
    La LICRA contre l’utilisation du mot “islamophobie”




    Je trouve cet article très intéressant et surtout le visuel. Par contre il lui manque un peu de profondeur, je pense que Dominique Ziegler ne dirait pas le contraire.

    "Nous somme ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baionnettes !" ( Message adressé au roi de France bien sur.) 23 juin 1789 apostrophe de Mirabeau, 3 jours après le fameux serment du Jeu de paume.

    Au fond la RATP a bien fait et rappelle donc à toutes les religions que la révolution n'appartient pas au peuple et encore moins aux hommes de foi, juste à des hommes qui aiment voir le sang couler*. Comme Talleyrand qui fera sien le rapt des biens de l'Eglise, en octobre 1789, et donc des biens du peuple au nom de la nation et donc du peuple lui même. ("la richesse est le sang des pauvres")

    Il le savait.
    "A qui donc est la propriété véritable de ces biens ? demande t-il. La réponse ne peut être douteuse : à la nation ; mais ici il est nécessaire de bien s'entendre... Les biens ont été donnés à l'Eglise. Or, comme on l'a déjà remarqué, l'Eglise n'est pas le seul clergé, qui n'en est que la partie enseignante. L'Eglise est rassemblée des fidèles ; et l'assemblée des fidèles, dans un pays catholique, est-elle autre chose que la nation ? ..." Talleyrand

    La chose qui peut nous rappeler ces choses sont les critiques portées en Grèce face à l'Eglise sur "sa" richesse, par qui ? on imagine bien par qui...

    *Mise à part peut être les gens mis entre guillemets par l'histoirien Guillemin.

    _____

    Pour ce qui concerne ton message dersou0ousala la dernière vidéo de Soral répond-t-elle un peu à ta vision historique de l'europe dite "nazi" vs europe fédérale d'aujourd'hui ? Y'a t-il une évolution chez les personnes de l'UPR sur leur envie de reprendre à tout bout de champ Hitler pour diaboliser le concept d'europe ?
    A quand une conférence d'Asselineau sur les véritables raisons de la guerre 39-45 ?
    J'aimerais bien qu'un des billets virtuels de l'UPR reprenne l'image d'un Paul Rassinier par exemple. (Il manque encore le billet de 500 francs ça pourrait le faire non ?)
    Plus la vérité sera cachée et plus les "extrêmes" seront puissant, surtout en période de révélation (apocalypse). Il est clair que le vent tourne peu à peu.

    "Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre."
    J'imagine que Rassinier avait suivi le conseil de Marx pour en arriver là où il était arrivé.

    "Je comprends que ce genre de débat puisse mettre certain mal à l’aise mais il me parait important de crever l’abcès. Et ce forum est l’endroit idéal pour le faire.
    J’espère avoir été compris de tous." De même, on a tous un abcès à crever. (Vieil abces d'anthologie du site.)

    A+
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    Message  Bardamu 18/3/2013, 11:07

    Merci pour l'info Cisme Smile

    Voici le lien vers le collectif qui organise cette campagne : http://www.noussommeslanation.fr/

    En cliquant sur le lien "Nos Partenaires" http://www.noussommeslanation.fr/nos-partenaires/

    Oh Divine surprise Razz

    Parmi les principaux partenaires : L'Open Society Institute http://www.opensocietyfoundations.org/

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    et en cherchant à la rubrique "About us" de cette organisation :
    http://www.opensocietyfoundations.org/about


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    Pas moyen d'en sortir !! Ils sont partout, derrière chaque opération !!


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    Info importante : Je n'ai rien à voir avec le Bardamu qui officie sur le site llp.org et encore moins celui qui officiait sur Quenel+.
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    Message  Bardamu 22/1/2015, 21:34

    La construction de la menace "islamiste"


    Le discours dominant dans les médias concernant la population de confession musulmane, procède bien souvent de la stigmatisation. Il s’agit d’abord d’une stigmatisation religieuse, attachée à l’Islam.

     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 7253753-11144906


    Elle prend des formes multiples et utilise la peur comme ressort essentiel afin d’imposer sa légitimité et sa dynamique. La pratique de l’amalgame entre les comportements violents des sectes salafistes ou takfiristes liées au terrorisme international et la religion musulmane représente le procédé le plus fréquent. Cet amalgame prend appui sur des événements tragiques, comme les attaques perpétrées par Mohammed Merah, converti à « l’Islam radical », à Toulouse en 2012 ou encore celles, plus récentes, ayant visé le journal Charlie Hebdo début janvier. Le choix des mots joue ici un rôle déterminant comme le montre l’expression médiatique et politique d’ « Islam radical » retenue fréquemment pour désigner l’idéologie salafiste à laquelle s’était converti Merah ou les frères Kouachi et au nom de laquelle ils ont perpétré leurs tueries. La méconnaissance de l’Islam de la part des journalistes, de la classe politique, et de la société française en général joue un rôle important dans ce choix sémantique porteur d’amalgame. Le salafisme, également appelé Wahhabisme dans sa composante saoudienne, se présente aujourd’hui sous la forme d’une idéologie politico-religieuse, dont l’Arabie Saoudite a fait sa religion officielle et qui se conceptualise comme une « renaissance » de l’Islam, prônant une lecture littérale et puritaine des textes religieux et un retour à la « foi des origines », ce qui suppose par la même que l’Islam dans son développement historique se serait dévoyé en s’éloignant du message originel et de la volonté du prophète…

    Selon Jean-Michel Vernochet - auteur du livre Les égarés. Le Wahhabisme est-il un contre islam ? –  le wahhabisme, qui est issu des prédications d’Abdul Wahhab au 18ème siècle « se développe en prenant chaque mot, chaque phrase de la Récitation au strict pied de la lettre. C’est-à-dire dans son sens littéral absolu au point qu’il en arrive à faire dire au Coran des énormités phénoménales. » Le Wahhabisme a également inventé un sixième pilier de l’islam, « une obligation cachée qui serait celle de la conversion par la force des incroyants ou des mauvais croyants et apostats… ». C’est au nom de cette « innovation doctrinale » wahhabite que s’est par la suite développé le djihad armé contemporain et que combattent les troupes de l’Etat Islamique.

    Ce mouvement va en effet déboucher suite à la première guerre d’Afghanistan sur une composante violente, créée et instrumentalisée par les états-unis et leurs alliés saoudiens dans la lutte contre l’Union Soviétique, qui va d’abord se donner comme objectif la libération des « terres de l’Islam » des occupants étranger et des « infidèles ». Cette branche armée, que l’on voit à l’oeuvre aujourd’hui à travers l’Etat Islamique, prône également le renversement des régimes musulmans jugés « impies », c’est à dire non salafistes, et la conversion des populations musulmanes.

    Cette branche armée du Wahhabisme, qui présente toutes les apparences sectaires, est également appelée takfiriste. Voici ce qu’en dit Hassan Nasrallah, le chef religieux et leader du Hezbollah :

       « La  pensée takfiriste est basée sur l’annulation de l’Autre, sur l’effusion de sang, sur l’appropriation des biens privés, sur l’esclavage des gens  pour une seule raison : celle d’être différent de leur pensée ».

       Autre point important, selon Nasrallah, le mouvement takfiriste menace d’abord et essentiellement la « nation musulmane » :

       « Le takfirisme menace la nation musulmane, il la déchire,  il la plonge dans le sang, il détruit et démolit ses vestiges historiques, ses  sites sacrés, ses saintes mosquées et ses églises. Tout les monuments historiques, les mausolées n’ont pas de place. »

    Pour lui, le tafkirisme a ainsi trois objectifs principaux :

    1 Eloigner les non-musulmans de l’Islam

    2 Ecarter les non-musulmans des musulmans

    3 Eloigner les musulmans eux-mêmes de l’Islam



    La peur du « remplacement »

    Pourquoi, au vu des éléments ci-dessus, continuer alors à parler « d’Islam radical » alors que le takfirisme présente toutes les caractéristiques d’une secte et s’attaque principalement aux musulmans, comme le montrent les exactions de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak ? Pourquoi ne pas le nommer au lieu de lui associer l’Islam qu’il prétend par ailleurs combattre ? Il s’agit tout d’abord d’une approximation intellectuelle qui découle de l’inculture religieuse des journalistes, mais aussi de la classe politique et des sociétés occidentales dans leur ensemble.

    Cependant, on ne peut pas ignorer le fait que cet amalgame, qui par l’évocation de l’ « Islam radical », permet d’associer la religion musulmane au terrorisme, trouve aussi une certaine complaisance médiatique en ce qu’il évoque et réveille la peur de l’autre, la menace, et le racisme latent d’une partie des sociétés occidentales à l’égard de leur population immigrée de confession musulmane. Ce racisme latent trouve dans les contraintes du modèle économique des médias et leurs impératifs d’audience, dont dépendent leurs revenus publicitaires, un terrain fertile.

    La peur fait vendre, et les audiences assurées par les sujets anxiogènes liés à la « menace islamiste » sont ainsi devenus omniprésents comme le montrent ces « unes » de la presse hexagonale :

    http://www.acrimed.org/local/cache-vignettes/L480xH650/Unesislam-1ab88.jpg

     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Media

    Ce que traduisent ces « unes » compilées par le site ACRIMED entre 2008 et 2012, c’est une « peur » de l’Islam qui prend appui sur un mécanisme d’essentialisation de la religion, selon le sociologue Saïd Bouamama. Cette essentialisation consiste à homogénéiser une réalité plurielle et à la dé-historiciser. Ce processus repose également sur les intérêts économiques bien compris qui s’imposent aujourd’hui comme l’enjeu central de production du discours médiatique. L’Islam et les musulmans sont ainsi perçus par une partie de la population occidentale comme une « menace » aux contours indéfinis, qui fut en France d’abord rendue publique et verbalisée par le discours du Front National.

    Cette « peur » se fonde sur une caractéristique essentielle attribuée à l’Islam mais développée par le mouvement wahhabite : l’essence « conquérante » de la religion.

    En 2009, le président historique du Front National Jean-Marie Le Pen déclarait ainsi dans un entretien à la revue d’extrême droite « Réfléchir et Agir », relayant selon lui les préoccupations de ses sympathisants :

       « Il y a six millions de Musulmans chez nous. Vous savez que j’ai été condamné à trois mois de prison et à vingt mille euros d’amende pour avoir dit que le jour où ils seraient vingt millions, ils nous faudra descendre des trottoirs et baisser les yeux. Alors que dans mes auditoires, combien de fois m’a-t-on dit: “C’est déjà comme ça Monsieur Le Pen ! »

    Un ressort essentiel de cette peur se trouve dans la crainte d’un « remplacement », ou encore d’une sorte de « colonisation masquée », dont le Front National se fait le porte parole. Cette vision « conspirationniste » de la présence musulmane en France repose sur une lecture de l’Islam comme une « religion conquérante ».

    En mai 2014, lors d’un meeting politique à Marseille dans le cadre des élections européennes, M Le Pen déclare ainsi que l’Islam est : « une religion qui a une vocation conquérante ».

    Cette thématique et cette peur du « remplacement » sont centrales dans le discours lepenniste concernant l’Islam. En décembre 2010, c’est Marine Le Pen, l’actuelle présidente du parti frontiste, qui déclarait à propos des prières de rue :

       « Maintenant, il y a dix ou quinze endroits où, de manière régulière, un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s’applique, c’est une occupation. Certes y a pas de blindés, y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même ».

    Le lien établit entre la pratique de l’Islam et l’occupation constitue un basculement idéologique dans le champ de la confrontation de type militaire entre un Islam essentialisé et par nature conquérant et les pays occidentaux menacés de « soumission », pour reprendre le titre du dernier roman de l’écrivain Michel Houellbecq, qui met précisément en scène ce fantasme.

    Cette thèse du « remplacement » a été théorisée par Renaud Camus dans un essai intitulé «Le grand remplacement » paru en 2011. L’ouvrage reprend et organise les peurs anthropologiques d’une partie de la population française face au multiculturalisme né des vagues d’immigrations des trente glorieuses. L’écrivain, le définit comme un « phénomène » déjà à l’oeuvre dans un entretien au site royaliste l’Action Française :

       « Le Grand Remplacement n’a pas besoin de définition, ce n’est pas un concept, c’est un phénomène, évident comme le nez au milieu du visage. Il suffit pour l’observer de descendre dans la rue, ou seulement de regarder par la fenêtre. Un peuple était là, stable, occupant le même territoire depuis quinze ou vingt siècles. Et tout à coup, très rapidement, en une ou deux générations, un ou plusieurs autres peuples se substituent à lui, il est remplacé, ce n’est plus lui. »

    Cette sorte de « colonialisme à l’envers » trouve un certain nombre de relais médiatiques qui lui donnent une expression publique, comme à travers les déclarations du polémiste Eric Zemmour. Dans un entretien donné au journal italien Corriere della Serra le 30 octobre 2014, ce dernier avançait ainsi que les musulmans :

       « vivent entre eux, dans les banlieues » que « les français ont été obligé de quitter ». Il reprend également le discours frontiste d’un affrontement civilisationnel : «cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile »

    Cette vision d’un Islam conquérant trouve un autre point de cristallisation dans le traitement médiatique de la conversion à l’Islam, envisagée comme sa manifestation concrète et mise en parallèle avec le phénomène de la « radicalisation » qui mènerait au djihadisme.

    Ce fut notamment le cas à propos des français combattants aux côtés de l’Etat Islamique et dont certains on pu être identifiés sur les vidéos montrant l’exécution de l’otage américain Peter Kassig. Le Figaro publie à ce sujet un entretien avec un « spécialiste» du terrorisme, Tibault de Montbrial, le 17 novembre 2014. La première question présentait ainsi l’angle de traitement choisi par la rédaction : « Que révèle cette situation sur la conversion à l’Islam? »

    Le « spécialiste » établit d’emblée un lien entre la conversion et le terrorisme pratiqué par les takfiristes de l’Etat Islamique : « Il n’existe aucune étude permettant d’établir une distinction entre la violence des personnes musulmanes radicalisées et celle des convertis récents. »

    Tout « converti » est donc un terroriste en puissance. Plus grave, il développe ensuite une « thèse » explicative de ce processus :

    « la conversion est déjà, pour ces personnes, un point de passage vers l’Islam radical. Elle n’est pas le déclencheur de la radicalisation mais une étape de plus vers celle-ci. »

    La conversion à l’Islam est donc le premier pas vers la « radicalisation » et le passage à l’acte terroriste…

    Le discours médiatique procède ainsi à la construction d’un double amalgame, tout d’abord entre l’Islam et le terrorisme salafiste. Cet amalgame repose sur l’emploi de termes inadéquates associant l’Islam au salafisme notamment à travers l’usage largement répandu de l’expression « Islam radical » pour désigner ce mouvement sectaire.

    L’équation qui en ressort est simple : Islam = terrorisme.

    Le deuxième amalgame, complémentaire du premier, procède de l’attribution à l’Islam des caractéristiques politiques du salafisme, et principalement, sa doctrine d’expansion, à la fois par la conquête armée et la propagande idéologique.

    L’Islam se trouve ainsi chargé des principaux attributs du totalitarisme attachés au mouvement salafiste, violence armée et idéologique, censure et restriction de la liberté de pensée, contrôle de la population par une police politico-religieuse, poursuite et exécution des opposants, et expansion conquérante…

    Ces amalgames trouvent un terrain fertile dans une certaine partie de la population, notamment en France, tiraillée par la crainte d’un « remplacement » par les immigrés et par la perte de ses repères identitaires, et servent de support essentiel au développement de l’islamophobie.


    Cet amalgame médiatique n’est cependant pas un phénomène « sui generis ». Il procède d’une théorie civilisationnelle plus globale, plus particulièrement dans les élites politico-médiatiques, développée par le courant néoconservateur américain à travers la doctrine du « choc des civilisations ».


    La théorie du « choc des civilisations », vecteur géopolitique

    La doctrine du « choc des civilisations » qui opposerait schématiquement l’occident chrétien à la « civilisation islamique » ou encore à la « civilisation chinoise » part du présupposé que les grandes fractures idéologiques ayant « ordonné » le monde pendant la « guerre froide » sont périmées et appelées à être remplacées par des fractures civilisationnelles basées sur les grands ensembles éthnico-religieux. Huntington conceptualise ainsi une « civilisation islamique » qui couvre les aires géographiques de l’expansion musulmane. S’il différencie à l’intérieur de cet ensemble des « sous cultures », comme la culture arabe, perse, turque ou malaisienne, il faut voir dans le succès de cet ouvrage et la propagation de ses thèses, le premier vecteur de diffusion de l’amalgame islamique.

    Le propos de l’ouvrage lui-même a été réduit à des énoncés simplistes faisant de l’Islam le seul vecteur de ce choc civilisationnel alors qu’Huntington souligne que ce dernier tient avant tout au fait que : « L’Occident n’est plus désormais le seul à être puissant. La politique internationale est devenue multipolaire et multicivilisationnelle. »

    L’auteur critique notamment la politique coloniale menée par les pays occidentaux au nom de valeurs civilisationnelles dites supérieures : « L’Occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais. » Il avance à juste titre que : « L’impérialisme est la conséquence logique de la prétention à l’universalité. »

    Cependant, on trouve aussi dans l’ouvrage la vision d’un Islam conquérant et intolérant qui se répandra par la suite dans les sphères d’influence occidentales et dans les médias et qui servira de caution intellectuelle, notamment dans les cercles néoconservateurs qui vont très tôt s’approprier l’ouvrage, à la stigmatisation de la religion musulmane et à son rejet dans « l’axe du mal » :

       « Depuis ses origines, l’Islam s’est étendu par la conquête et, le cas échéant, le Christianisme aussi. Les concepts parallèles de « Jihad » et de « Croisade » se ressemblent beaucoup et distinguent ces deux fois des autres grandes religions du monde.[...] Le problème central pour l’Occident n’est pas le fondamentalisme islamique. C’est l’islam, civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l’infériorité de leur puissance. »

    L’ouvrage connaîtra un énorme succès et va acquérir rapidement une influence déterminante dans les cercles néoconservateurs états-uniens qui vont reprendre son concept central de « choc des civilisations » en passant sous silence sa critique de l’impérialisme, notamment occidental. Il est à cet égard intéressant de traduire son titre original complet : « The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order » qui signifie littéralement : « Le choc des civilisations et la fabrication d’un nouvel ordre mondial. »

    Les néoconservateurs vont ainsi articuler le concept de choc des civilisations à leur entreprise impérialiste de remodelage du moyen-orient, en évacuant de leur base idéologique le volet complémentaire qu’avait implémenté Huntington sur la condamnation de l’impérialisme et sa prétention à l’universalité, destiné justement à prévenir l’émergence de guerres civilisationnelles.


    La rhétorique religieuse fondamentaliste de G W Bush et la « guerre au terrorisme »

    La « guerre au terrorisme » lancée par l’équipe Bush après les attentats du 11 septembre, va ainsi largement s’appuyer sur la doctrine du « choc des civilisations » qu’elle va utiliser comme base idéologique.

    Selon l’universitaire Bernadette Rigal-Cellard, professeure à l’université Bordeaux 3 et spécialiste des religions contemporaines américaines, Georges W Bush transforme en effet l’intervention militaire en Afghanistan en « une croisade des forces du bien contre les forces du mal ». D’abord présentée comme une action de représailles envers Al-Qaïda et Oussama Ben Laden, désigné comme le commanditaire des attentats, puis contre le régime Taliban suite au refus d’extradition du leader terroriste, la guerre d’Afghanistan évolue ensuite dans un registre de confrontation religieuse manichéenne opposant les forces du bien à un « axe du mal » « s’armant pour menacer la paix du monde » selon les termes utilisés par le président. Cependant, le fait que cet « axe du mal » comprenne des pays communistes comme la Corée du Nord montre que dés le départ les intérêts géostratégiques états-uniens sont en réalité les principaux déterminants de cette politique.

    Selon Bernadette Rigal-Cellard, cette expression doit son succès aux états-unis au fait qu’elle « correspondait à un archétype de la rhétorique politique et religieuse américaine, la croyance en la division morale binaire du monde[...] » La population américaine comprend en effet « 30 % d’évangélistes qui s’arrogent l’appellation de « chrétiens » et évangélisent en permanence leurs interlocuteurs. » On retrouve donc dans la structure même de la société américaine les dispositions religieuses à mener une « croisade » qui s’opposerait à la volonté supposément conquérante de l’Islam. Il faut souligner ici que Georges W Bush est lui même un évangéliste. On saisit là aussi le télescopage avec la thèse d’Huntington qui mettait précisément en garde contre toute tentation impérialiste afin de préserver le nouvel ordre multipolaire hérité de l’après guerre froide.

    La thèse d’Huntington revisitée par le messianisme évangélique états-unien va ainsi se manifester sous la forme idéologico-religieuse de la « guerre au terrorisme » qui va servir de justification symbolique aux expéditions militaires suivantes des néoconservateurs.

    Dans un discours de 2006 prononcé à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre, le président G.W. Bush qualifie la guerre en Irak débutée en 2003 de : « combat idéologique décisif de ce XXIe siècle. (…) On a appelé ce combat ‘choc des civilisations’. En vérité, c’est un combat pour la civilisation. Nous nous battons pour préserver le mode de vie des pays libres ».

    Tout en reconnaissant que le prétexte ayant motivé l’invasion du pays en 2003 était fallacieux, il justifie néanmoins l’expédition états-unienne au motif du terrorisme et de la lutte civilisationnelle :

       « quelles que soient les erreurs qui ont été commises en Irak, la plus grave serait de croire que si nous retirions [nos militaires], les terroristes nous laisseraient en paix. »

    A cette diabolisation d’un ennemi représentant le « mal » dans une perspective messianique, se joignent les motifs traditionnels de l’impérialisme.

    A la tribune des Nations-Unies, le 19 septembre, c’est en invoquant une fois encore les valeurs civilisationnelles occidentales opposées à celles de « l’idéologie extrémiste » que le président américain justifie ses interventions militaires :

       « Il y a cinq ans, j’ai invité à cette même tribune la communauté des nations à défendre la civilisation et à créer un avenir plus prometteur. C’est encore le grand défi de notre époque ; c’est la mission de notre génération. »

    Les invasion militaires américaines au Moyen-Orient s’effectuent donc au nom d’un impérialisme « démocratique » se donnant pour caution morale la déclaration universelle des droits de l’homme mais qui procèdent en réalité de la vision messianique dont l’Amérique est imprégnée.

    Cette dialectique est également destinée à justifier le projet plus large de remodelage du Moyen-Orient, région qui aurait été celle de « l’oppression et du désespoir », sans qu’on sache exactement pourquoi, désespoir qui aurait lui même donné naissance au terrorisme :

       « Pendant des décennies, des millions d’hommes et de femmes de la région ont été pris au piège de l’oppression et du désespoir. Du fait de ces conditions, toute une génération est désillusionnée et la région est devenue un terreau fertile pour l’extrémisme. »

    Le terrorisme en quelque sorte «naturalisé » sert ainsi de double justification aux expéditions néocoloniales américaines, qui sont sensées apporter la « paix » et la «démocratie » dans le monde arabe.

    Cette dialectique ne résiste cependant pas à l’analyse. D’une part les projets d’invasions militaires avaient semble t-il été établis dés septembre 2001, c’est à dire bien avant l’émergence de prétendues « menaces terroristes » en Irak, comme le révélera le général Wesley Clark dans une interview en 2007 pour Democracy Now. Les pays ciblés par le Pentagone à l’époque étaient l’Irak, la Libye, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan, et l’Iran. Sur ces sept pays, trois ont été effectivement attaqués militairement, et aucun d’entre eux ne soutenait le terrorisme ou l’extrémisme. L’Irak était un régime autoritaire laïque d’inspiration communiste. La Libye de Khadafi également, ainsi que la Syrie, dans une moindre mesure. La véritable raison des expéditions militaires états-uniennes n’est donc pas la « lutte contre la terreur » ou le « fondamentalisme ». Selon les mots du néoconservateur et ancien secrétaire adjoint à la défense Paul Wolfowitz, cité par Wesley Clark, il s’agissait en réalité de :  « nettoyer tous ces régimes favorables à l’ex-Union soviétique, la Syrie, l’Iran, l’Irak, avant que la prochaine superpuissance n’émerge pour nous défier. »

    La « guerre au terrorisme » s’est donc imposée comme la justification symbolique et idéologique d’une stratégie impérialiste agressive dont elle a permis de masquer les enjeux géostratégiques.

    Dans ce contexte, l’amalgame entre Islam et terrorisme a constitué son ressort opératif essentiel mais il apparaît de plus en plus incohérent et en décalage avec la réalité.


    L’ingénierie du terrorisme

    Si l’amalgame précédent entre Islam et terrorisme a fonctionné comme moteur idéologique des invasions de l’Afghanistan et de l’Irak en 2001 et 2003, l’échec essuyé en Irak à établir un lien entre Al-Qaïda et le régime de Saddam Hussein ainsi que l’absence des prétendues « armes de destruction massives » sensées être en possession du dictateur ont porté un coup sérieux à l’activation de ce ressort émotionnel. Le projet de remodelage du moyen-orient a néanmoins poursuivi sont cours, en se basant sur la composante messianique activée par l’équipe Bush et qui a été abordée plus haut. L’agression contre la Libye menée par l’administration Obama et ses soutiens européens en 2011 a ainsi été menée au nom des « droits de l’homme », dans la continuité  du discours prononcé à l’assemblée des Nations-Unies par G W Bush en 2006. Il s’agissait officiellement d’apporter la « démocratie » et de « libérer » le peuple libyen d’un tyran diabolisé, présenté comme sanguinaire et bombardant sa population. Cette agression, qui ne trouvait cependant pas d’éléments tangibles de légitimité, aucune preuve des bombardement de civils n’a pu être produite à ce jour, s’est effectuée par procuration, en armant et instrumentalisant des groupes radicaux se réclamant du takfirisme auparavant désignés comme l’ennemi à combattre et le mal absolu. Ce pays qui jouissait jusqu’alors du plus haut niveau de développement en Afrique, grâce à des services publiques opérants et à un état social disposant des revenus de la rente pétrolière, est aujourd’hui livré au chaos, aux bandes tribales et au fanatisme religieux. Le même scénario se répète en Syrie et est actuellement en développement.

    Le messianisme et sa composante civilisationnelle impérialiste ont alors pris le relais d’une rhétorique inopérante face à des régimes laïques et socialistes où les mouvements islamiques sectaires étaient condamnés à la confidentialité. L’engagement de la France dans ces expéditions néo-coloniales, s’est effectué au nom des mêmes valeurs « universelles » moralement « supérieures » qui sont enracinées dans la mentalité des élites françaises et qui servaient déjà de justification aux entreprises coloniales à la fin du 19ème siècle.

    Cette rhétorique civilisationnelle opposant un occident « éclairé » et aux valeurs « supérieures » s’est cependant fracassé contre les réalités politiques régionales. L’opposition armée et financée par les démocraties occidentales pour mener à bien son entreprise émancipatrice s’est trouvée en définitive principalement composée de bandes tribales et de groupes terroristes takfiristes, chose somme toute logique pour une opposition à un régime socialiste d’inspiration révolutionnaire…

    En définitive, des régimes stables, jouissant d’une relative prospérité, ont été réduits au chaos, et « des millions d’hommes et de femmes » se retrouvent « pris au piège de l’oppression et du désespoir » selon les mots de G W Bush. Un nouveau cycle est alors enclenché, et la région est devenue effectivement « un terreau fertile pour l’extrémisme. »

    Il faut souligner ici le rôle central des principaux alliés régionaux des états-unis dans la promotion du salafisme, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Ces deux royautés wahhabites pétrolifères, dont sont originaires le plus gros des combattants de l’Etat Islamique, sont en effet les principaux bailleurs de fonds du terrorisme international et de la mouvance takfiriste. Sur les 19 pirates de l’air ayant perpétré les attentats du 11 septembre aux états-unis, on compte ainsi 15 saoudiens. Oussama Ben Laden, présenté comme le cerveau et le commanditaire des attentats, est lui-même apparenté à la famille royale. Samir Amghar, sociologue spécialiste de l’islam contemporain cité par France 24 souligne ainsi : « Il existe un ensemble important de faisceaux d’indices indéniables qui ne laisse aucun doute sur le fait que des capitaux saoudiens financent les mouvements salafistes ». Les financements sont réalisés par le biais d’institutions caritatives ou à titre privé par des émirs ou des proches du pouvoir royal. Le pouvoir saoudien finance aussi la construction de mosquées et d’écoles coraniques où sera prêché le wahhabisme, dans le but de propager sa doctrine religieuse. Le royaume est également directement impliqué dans le financement d’organisations terroristes, dont le Front al-Nosra et d’autres groupes armés composant l’Etat Islamique. Le vice-président américain Joe Biden fit une déclaration à ce sujet lors d’une intervention à l’université de Harvard le 3 octobre 2014 :

       « Les Turcs sont de grands amis, ainsi que les Saoudiens et les résidents des Emirats Arabes Unis et autres. Mais leur seul intérêt était de renverser le président syrien Bachar al-Assad et pour cela ils ont mené une guerre par procuration entre les Sunnites et les Chiites et ils ont fourni des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes à tous ceux qui acceptent de lutter contre al-Assad » […] « Mais les gens qui ont reçu ces sommes et ses armes étaient des militants du Front al-Nosra et d’Al-Qaïda sans compter d’autres éléments extrémistes venant d’autres régions du monde. »

    On ne peut être plus clair : les alliés régionaux des états-unis ont directement financé les groupuscules terroristes qui composent aujourd’hui l’Etat Islamique.

    En France l’ancien patron de la Division de la Sécurité du Territoire, Yves Bonnet, déclarait également dans un entretien avec le journal La dépêche du Midi cité par Le Parisien, en octobre 2012 :

       «On n’ose pas parler de l’Arabie Saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes. Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar car là, il y a un vrai problème. »  

    Cependant, les états-unis eux-mêmes, ainsi que d’autres démocraties occidentales, dont la France, ont également directement armé et entraîné ces mêmes groupuscules dans un but similaire. Les états-unis continuent aujourd’hui même à former et à armer des djihadistes dans le but de renverser Bachar-al-Assad. Le site américain spécialisé Defense One révélait le 15 janvier que le Pentagone avait décidé l’envoi de 400 militaires pour former des combattants des « forces rebelles » syriennes. Trois camps d’entraînement seront opérationnels dés le mois de mars en Turquie, au Qatar et en Arabie Saoudite avec l’objectif de former « 5400 combattants par an »…

    Cette « ingénierie du terrorisme » a pour but essentiel d’alimenter la machine de propagande occidentale et de donner une substance aux amalgames idéologiques qui la sous-tendent. Elle permet également de masquer les enjeux géopolitiques et énergétiques d’expéditions de nature prédatrices. Elle répond également à des objectifs militaires opérationnels dans le cadre de guerres menées par procuration.

    Deux ressorts idéologiques peuvent être activés, en fonction des contextes locaux : la lutte contre un « terrorisme islamique » bras armé d’une « civilisation islamique » conquérante et menaçant l’occident, et la lutte pour la liberté des peuples et les droits de l’homme, au nom de la mission civilisatrice d’un occident doté de valeurs « supérieures. »

    Ces deux ressorts idéologiques présupposent l’existence d’une barbarie et d’une menace « islamiques » contre lesquelles entrer en action, quitte à les promouvoir ou à les fabriquer de toutes pièces
    .


    La portée performative des amalgames et de la politique étrangère américano-occidentale

    Le véritable danger réside dans la portée performative des amalgames développés par la rhétorique occidentale et dans les actions concrètes de la politique étrangère des états-unis et de leurs alliés.

    Les interventions en Afghanistan, puis en Irak et en Libye et maintenant en Syrie ont eu pour résultat concret de semer le chaos dans des ces différents pays et de créer des situations d’occupation militaire justifiant par la même l’idéologie takfiriste du djihad armé.

    A propos de l’Afghanistan, Alain Chouet, ancien directeur du service de renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), déclarait en janvier 2010 lors d’un colloque organisé au Sénat : « la Qaïda est morte sur le plan opérationnel dans les trous à rats de Tora Bora en 2002 ». Le but de guerre de la coalition était donc atteint moins d’un an après le début des opérations militaires et le maintient de troupes étrangères sur le sol afghan s’apparente à une occupation militaire. Les combats se déroulant actuellement dans le pays s’inscrivent donc non plus dans le cadre d’une « guerre au terrorisme » mais dans celui d’une guerre de libération nationale.

    En 2013, la revue scientifique américaine Plos Medecine, citée par le journal Le Point, estimait que la guerre d’Irak avait fait 500000 morts entre 2003 et 2011. Le pays est également plongé dans une guerre civile interconfessionnelle, dont la montée en puissance de l’Etat Islamique n’est que le dernier avatar.

    L’agression par procuration menée contre la Syrie depuis mars 2011, a fait plus de 190000 morts d’après une étude du haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme rendue publique en août 2014. Les populations arabes payent donc extrêmement cher en terme de vies humaines l’apport « civilisationnel » de l’occident et leur entrée toute théorique dans le monde des « droits de l’homme ».

    Ce bilan conduit inévitablement à la conclusion que les buts de guerre réels sont différents des buts allégués. Les enjeux énergétiques sont bien entendus centraux dans la conduite de ces expéditions néocoloniales, mais les méthodes employées, qui conduisent invariablement à la création du chaos, notamment par l’utilisation au niveau opérationnel des combattants takfiristes, amènent à conclure que la création de zones livrées à la barbarie et aux exactions des groupes djihadistes constitue un objectif à part entière, ce que le sénateur McCain résumait très bien par sa formule de campagne de 2008 : « Nous ne nous dérobons jamais à l’histoire. Nous faisons l’histoire ».

    Cette stratégie qui se lit en filigrane a été documentée par le journaliste Michel Collon sous le nom de « La stratégie du Chaos », dans un ouvrage paru en 2011.

    La portée performative des interventions américano-occidentales dans le monde arabe consiste ainsi à faire advenir le chaos et la barbarie takfiriste, conformément à la doctrine du choc des civilisations qui leur sert de support idéologique. L’émergence quasiment « sui generis » de l’Etat Islamique, en constitute l’illustration la plus aboutie.

    L’application de cette stratégie a également des répercussions profondes dans l’imaginaire occidental où elle contribue là aussi à imposer l’amalgame entre le terrorisme takfiriste et l’Islam et en matérialisant la peur anthropologique du « grand remplacement ».

    Les réactions suscitées par l’attentat, revendiqué par Al-Qaïda au Yemen, contre le journal Charlie Hebdo sont tout à fait représentatives de la montée d’une islamophobie de plus en plus ouverte et décomplexée ouvrant la voie à l’irruption du choc civilisationnel théorisé par Huntington.

    Le philosophe Pascal Bruckner affirme ainsi dans un entretien au journal Le Figaro paru le 7 janvier, que nous sommes en « guerre » : « Les auteurs de ces actes sont des islamo-fascistes. Et les victimes de Charlie Hebdo, les premiers résistants de la nouvelle guerre ».

    Dans le journal Le Point c’est le philosophe Rémi Brague qui affirme le 13 janvier: « Dans les gènes de l’islam, l’intolérance ».

    Dans un débat diffusé sur la radio Europe 1, le journaliste Philippe Tesson concluait ainsi la vague islamophobe qui se développe dans la société française en déclarant : « Ce sont les musulmans le problème en France ! ».

    De manière plus générale, les musulmans français ont été massivement sommés de se désolidariser du « terrorisme islamique », dans le but avancé par nombre d’éditorialistes de ne pas « alimenter l’amalgame » qu’ils ont eux-même largement contribué à enraciner dans la société française et dont les musulmans sont les victimes.

    Ainsi, selon le même Pascal Bruckner : « il faut maintenant espérer que tous les Français de confession musulmane vont se mobiliser contre cette abomination qui se réclame du Coran. Dans le cas inverse, leur silence nourrira, inévitablement, l’amalgame entre islam et fanatisme. » Dans la société française post #jesuischarlie, le silence des musulmans devient un signe de culpabilité…

    Le soir des attentats, l’éditorialiste du Figaro Ivan Rioufol, à  l’antenne de la radio RTL, sommait lui aussi les musulmans de manifester,  sous peine, là aussi, de nourrir les amalgames : « Il faudrait également et urgemment que manifestent aujourd’hui les Français musulmans qui, évidemment, ne se reconnaissent pas dans cet attentat terroriste, sinon on va craindre effectivement les amalgames ».

    Il s’agit là d’une injonction paradoxale puisque l’éditorialiste ordonne aux musulmans de se défendre contre des amalgames dont ils sont en réalité les victimes et dont le même Ivan Rioufol est l’un des principaux vecteurs comme en témoignent les propos qu’il tient sur son blog.

    Le 9 janvier, dans un billet intitulé : « la France angélique est la vraie menace », il s’en prend à ceux qui refusent précisément l’amalgame entre Islam et terrorisme : « S’observe, dans la France de ces faiseurs de morale, une odieuse complaisance pour le fascisme qui s’installe dans les cités et qui vient de tuer : tel est le scandale qu’étouffe la bonhomie élyséenne, qui se contente de répéter avec ses perroquets : »Pas d’amalgame ! »

    Il récidive le 14 janvier avec un nouveau billet intitulé : « Ces libertés déjà menacées par l’islam radical » dans lequel il interprète les propos du président François Hollande qualifiant les auteurs de l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo de « fanatiques » et « d’illuminé » n’ayant « rien à voir avec la religion musulmane » comme un « déni proclamé par les autorités musulmanes et repris docilement par le pouvoir. » Car le fond de la pensée d’Ivan Rioufol, qui presse ces mêmes musulmans de se « démarquer des amalgames » est que la France est « en guerre contre un totalitarisme » qui n’est autre que l’Islam…

    La construction de l’amalgame entre l’Islam et le terrorisme takfiriste poursuit ainsi des buts performatifs basés sur une vision idéologique d’un choc des civilisations opposant un occident doté de valeurs morales et civilisationnelles supérieures, mais également la peur anthropologique d’un « grand remplacement » au profit des populations immigrées. Cette vision est alimentée par la politique étrangère et l’interventionnisme américano-occidental qui procèdent de la même idéologie et qui poursuivent une stratégie du pompier pyromane dans laquelle la mouvance takfiriste est armée et utilisée afin de légitimer à posteriori et de faire advenir ses présupposés et ses postures idéologiques symboliques au service d’un impérialisme prédateur. Déconstruire cet amalgame et en analyser les ressorts idéologiques comme géostratégiques constitue donc aujourd’hui une tâche essentielle pour ceux qui refusent de se laisser enfermer dans une logique d’affrontement manipulatoire dont les conséquences pour les populations arabes sont la stigmatisation, la généralisation du chaos et du totalitarisme religieux et qui pourrait également déboucher, comme le montrent la montée de l’islamophobie en France suite aux attaques terroristes du 7 janvier, sur l’importation en occident du choc civilisationnel qu’une partie des élites politico-médiatiques tentent avec obstination de faire advenir…

    Guillaume Borel | 19 janvier 2015

    L’auteur de cette étude est un documentaliste qui s’intéresse aux questions de macro-économie ainsi qu’à la géopolitique. Depuis le conflit en ex-Yougoslavie il est est particulièrement attentif aux questions de propagande et d’intoxications médiatiques.

    URL : http://arretsurinfo.ch/la-construction-de-la-menace-islamiste/


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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Re: L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

    Message  c.isme 4/3/2015, 12:26

    J'ai mis en ligne la vidéo de Rougeyron ici, https://novusordoseclorum.1fr1.net/t8298-actualites-de-pierre-yves-rougeyron#87841

    Il y a quelques points de son entrevue qui ne me plaise pas, sachant faire la part des choses, je n'ai pas indiquer ces points mais je fais remonter ce sujet tout de même.

    Et vous met quelques sauvegardes :

    Ce sont les versions en cache contenu ici (note 34 et 37)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline_Fourest#.C2.AB_Islamo-gauchisme_.C2.BB_:_controverses


    En France, le terme "islamophobie" suscite un débat


    En France, le terme "islamophobie" suscite un débat
    LE MONDE | 14.02.04 | 19h25

    La controverse fait rage en France pour savoir s'il est possible de parler d'"islamophobie", au sens d'une forme de racisme spécifique touchant les musulmans. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, l'a utilisé pour la première fois le 17 octobre 2003. En revanche, un intellectuel comme Pascal Bruckner refuse de l'employer, dénonçant même, dans Le Figaro, "un chantage à l'islamophobie".

    Fondateur du Point et membre du Haut Conseil à l'intégration (HCI), Claude Imbert est allé plus loin, revendiquant son "islamophobie", mais la présentant comme une critique légitime de l'islam. Le débat divise aussi les associations antiracistes, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) refusant d'employer le terme, tandis que le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) en fait un cheval de bataille. Un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), paru en novembre 2003, récuse le terme, lui préférant l'expression "intolérance à l'égard de l'islam". Pourtant, l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (UEMC), à Vienne, n'hésite pas à utiliser le mot.

    PLUSIEURS INCIDENTS

    Les militantes féministes Caroline Fourest et Fiammetta Venner affirment, dans Libération, qu'il a été "pour la première fois utilisé en 1979, par les mollahs iraniens". En réalité, on le trouve, dès 1921, dans un livre du peintre de l'Algérie Etienne Dinet. Plus récemment, il a été utilisé par le mufti de Marseille, le modéré Soheib Bencheikh, dans Marianne et le prophète, paru en 1998 chez Grasset.
    En 2003, plusieurs incidents ont frappé des lieux de culte et des biens "musulmans". Des dégradations ont frappé des mosquées en divers endroits. Des tombes musulmanes ont été profanées dans la Meuse, le Haut-Rhin et le Val-de-Marne. Le 24 septembre, Florian S. a été condamné à 4 ans de prison, dont 2 ferme, pour un projet d'attentat à la Mosquée de Paris.

    Ces actes ne font pas l'objet d'un recensement systématique, et des associations musulmanes veulent y remédier. C'est le cas du Collectif des musulmans de France (CMF), proche de l'intellectuel suisse Tariq Ramadan, qui envisage de fonder un "observatoire national de l'islamophobie". Une association nommée le Comité contre l'islamophobie en France (CCIF), créée fin 2003, prétend "interpeller les médias" et aider les victimes.

    Xavier Ternisien
    • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 15.02.04
    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://minorites.org/article.php?IDA=1319&title=%C2%AB%C2%A0En%20France%2C%20le%20terme%20%E2%80%9Cislamophobie%E2%80%9D%20suscite%20un%20d%C3%A9bat%C2%A0%C2%BB

    « ISLAMOPHOBIE » : le mot qui gêne

    L’éditocratie n’aime pas être confrontée à l’islamophobie ambiante : elle a donc entrepris de réécrire l’histoire de ce mot.


    En 2003, l’éditocrate Caroline Fourest explique – sans toutefois produire à l’appui de cette assertion la moindre citation précise – que « le mot “islamophobie“ a été pour la première fois utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ ». Deux ans plus tard, elle dénonce, dans un burlesque essai (qui lui vaudra d’être distinguée par très chiraquien Jean-Louis Debré), le « piège du mot “islamophobie“ », qui a (cette fois-ci) été fabriqué, explique-t-elle, par « certains groupes islamistes anglais » soucieux de se poser en « victimes » pour mieux faire taire « les critiques contre l’islam » - et qui seraient soutenus dans l’installation de ce « piège sémantique » par « le Parlement musulman de Grande-Bretagne, l’organe représentatif des musulmans anglais ».

    D’autres fieffés penseurs partagent ces avis, comme, par exemple, l’essayiste Pascal Bruckner, qui, en 2006, explique de son côté (1) – mais toujours sans documenter cette certification – que « pour prévenir tout blâme, les intégristes » musulmans « ont forgé dans les années 1970 le terme d’islamophobie », à la fin de s’en faire un « bouclier sémantique ». (Puis de répéter, quatre ans plus tard, dans une tribune publiée au mois de novembre 2010 par le quotidien Libération, que, « forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un sujet intouchable sous peine d’être accusé de racisme ». Puis d’ajouter, comme autant d’irréfragables évidences, que « le terme d’islamophobie remplit plusieurs fonctions », et qu’il sert notamment à « nier pour mieux la légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe », à « attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme », et (« surtout ») à « faire taire les musulmans qui osent remettre le Coran en cause, en appellent à l’égalité entre les sexes, au droit à l’apostasie et aspirent à pratiquer paisiblement leur foi sans subir le diktat des doctrinaires ou des barbus ». Puis de conclure que « cette création » est « digne des propagandes totalitaires ».)



    Des penseurs pris de psittacisme

    Ou comme le philosophe Michel Onfray, pour qui « ce mot, islamophobe, a été forgé de toutes pièces par les mollahs pour déconsidérer quiconque n’est pas musulman comme l’orthodoxie l’y invite » - et qui tire de ce constat l’enseignement que « l’emploi de ce terme installe celui qui le choisit du côté des religieux intégristes ».

    Abrupte, cette dernière assertion a du moins le mérite d’exposer crument ce qui motive ces dignes intellectuel(le)s : lorsqu’ils répètent, pris de psittacisme, que l’islamophobie est une invention des élites khomeynistes, c’est dans l’intention, évidente, de disqualifier quiconque relèverait dans l’époque des pulsions effectivement islamophobes – en suggérant, avec beaucoup d’insistance, qu’un tel relevé range de fait celles et ceux qui l’effectuent dans le camp du fondamentalisme mahométan.



    Problème : ces affirmations sont fausses, et mensongères.

    Puisqu’en effet : loin d’avoir été forgé par des religieux iraniens – ou des musulmans britanniques – dans la fin des années 1970 le mot « islamophobie » se trouvait déjà dans un ouvrage publié à Paris en 1910, et dont l’auteur, Alain Quellien (qui ignorait probablement tout de ce qui se produirait soixante-neuf ans plus tard à Téhéran), relevait (déjà) : « Il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne, (chez qui,) pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des musulmans. »

    L’affirmation selon laquelle ce mot serait d’invention récente est donc, insistons-y, une menterie – puisque l’islamophobie a été définie dès le tout début du XXesiècle pour ce qu’elle est vraiment : l’expression d’un préjugé anti-musulman.

    Mais ce bobard est fort utile à qui fait profession d’entretenir contre la religion mahométane une tension permanente : il continue donc d’être régulièrement présenté comme une vérité révélée.



    Du bobard comme un des beaux-arts

    Au mois de mai 2011, par exemple, l’hebdomadaire Marianne (le même, dont la chefferie n’hésite jamais à fustiger, sans rire, le « panurgisme » des journalistes français) a publié, pour expliquer à son lectorat « pourquoi l’islam fait peur » , un dossier de quarante pages où les journalistes Éric Conan et Martine Gozlan récitaient, fidèlement, que « le terme “islamophobie“ » a été inventé « en 1979 » par « les mollahs iraniens ».

    Plus récemment – c’était le 17 octobre dernier -, Thomas Legrand, éditorialiste à France Inter, a psalmodié à son tour : « Oui, ce mot que l’on entend beaucoup en ce moment pose problème. Il est porteur de confusion et d’instrumentalisation victimaire. Il est apparu en 1979 quand, juste après le renversement du Shah d’Iran, des féministes américaines et des Iraniens opposants de gauche, qui avaient milité pour la révolution et la démocratie, se sont scandalisés des premières décisions sexistes et liberticides du régime de l’ayatollah Khomeini. Ils ont été qualifiés par Téhéran “d’islamophobes“. »

    Et Pascal Bruckner – de retour - a bissé, dans un mensuel réactionnaire : « Ce mot-valise créé à la fin des années 1970 par les mollahs iraniens et calqué sur le terme “xénophobie“ visait (et vise toujours) à interdire toute critique de l’islam. »

    Car après tout : la vérité, vue depuis les hauteurs d’où la mesure l’éditocratie, n’est tout de même pas si importante, qu’elle doive empêcher la disqualification des bien-pensants qui s’obstinent à considérer que l’islam ne leur pose aucun problème particulier…

    (1) Dans le drolatique ouvrage paru en 2006 où il prétend dénoncer – c’est son titre - une imaginaire « tyrannie de la pénitence ».
    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.bakchich.info/medias/2012/11/01/islamophobie-le-mot-qui-gene-61899&title=%C2%AB%C2%A0ISLAMOPHOBIE%C2%A0%C2%BB%C2%A0%3A%20le%20mot%20qui%20g%C3%AAne

    La note 36 d'Alain Gresh "À propos de l’islamophobie" en cache
    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://lmsi.net/article.php3?id_article=224&title=%C3%80%20propos%20de%20l%E2%80%99islamophobie

    On rappellera juste que la guerre sur le therme islamophobie bien que toujours d'actualité est bel et bien dépassé, Valls comme Philippe Vall parlant comme d'autres d'islamo-nazi d'islamo-fascisme etc etc...
    Tout ceci est une guerre qui est là pour que la mafia sioniste puisse garder son pré-carré de pleurnichard sur les questions historiques...
    OPA sur l'histoire, OPA sur les sentiments, OPA sur la France et la connaissance par l'OPA sur la presse.

    "Il n'existe aucune équivalence actuelle entre la souffrance juive et la souffrance musulmane."
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/03/02/31003-20150302ARTFIG00116-gilles-william-goldnadel-antisemitisme-et-islamophobie-ne-sont-pas-comparables.php

    Je dirais que si tous avons le droit de mesurer de ce qu'il en est des choses historiques, je dis oui tu as raison mon Gillou mais pas pour les raisons que tu crois. La "souffrance juive" n'a pas équivalence au vu de son artificialité programmée, si on la compare à bien d'autres souffrances.
    On parle de "concurence victimaire" attisant "les haines" pour censurer tous débats contradictoires, ça fait des années que ça dure.

    Au pays du géométriquement variable tous ont remarqué qu'en ce pays, du libéralisme et de la libre concurrence (scandé) des marchés, il y a des OPA et des marchés qui sont clairement interdit à la libre concurrence. De fait. Ce fut le point de départ (dans le fond du débat) de l'affaire Dieudonné. Les "dieudonniste"d'aujourd'hui sont les dreyfusards du passé, ne vous en déplaise. Le vent tourne.
    Curieux de voir que des esprits comme Rougeyron n'y prennent garde, on se doute que certaines amitiés jouent dans leurs environnements.
    "On sais d'où ça vient" disait Rougeyron concernant Panamza....

    "Ces passeports oubliés des frères Kouachi me font penser à l'avion en feu du 11 septembre 2001 et du passeport appartenant au terroriste retrouvé intact comme par magie", a déclaré Jean-Marie Le Pen, selon des propos retranscrits en russe par le quotidien populaire. "On nous dit désormais que les terroristes sont des idiots et c'est pour cela qu'ils ont soi-disant laissé leurs papiers dans la voiture", a-t-il poursuivi.

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/16/jean-marie-le-pen-charlie-habdo-front-national-services-secrets_n_6487686.html
    ....Et lui il vient d'où ? (on y a tous pensé comme JMLP)

    http://www.panamza.com/charlies
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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Re: L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

    Message  Bardamu 13/4/2016, 16:59

    Ce que dit Marwan Muhammad (directeur executif du CCIF) à cette journalope à la fin de cette interview totalement malhonnête est d'une pertinence rare ! Ce n'est pas du Chalgoumi Razz



    Manuel Valls est en voie de radicalisation




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     L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )  - Page 2 Empty Re: L’islamophobie : le nouvel antisémitisme ( Salafisme - Jihad - Radicalisation )

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