En écho à un topic sur l'unification des Chrétiens et des Musulmans qui est parti un peu dans tous les sens, j'ai trouvé sur le site du C.I.R.D.
(Centre islamique de recherche et de documentation), que j'ai découvert grâce à un sympathique membre de ce forum, Badou49, un article sur les raisons du retour de Jésus, que la paix soit sur lui, selon l'Islam.
Source partie 1 : http://cird2010.wordpress.com/2010/09/21/pourquoi-jesus-doit-il-revenir-d%E2%80%99apres-la-tradition-islamique-partie-1/
Source partie 2 : http://cird2010.wordpress.com/2010/09/26/pourquoi-jesus-doit-il-revenir-d%E2%80%99apres-la-tradition-islamique-partie-2/
Je vous copie ici l'intégralité du texte que je trouve très enrichissant.
PARTIE 1
I Jésus face à ses ennemis et à ses partisans :
Il est avéré selon les sources musulmanes que Jésus reviendra sur Terre dans des conditions surnaturelles et qu’il aura entre autre la mission de tuer l’Antéchrist.
Certains chrétiens considèrent que cette particularité de Jésus témoigne de sa supériorité spirituelle sur les autres messagers et prophètes, et même de sa divinité.
Or, dans l’enseignement islamique cette mission spécifique n’est pas présentée comme un honneur particulier qui lui serait fait et qui ferait de lui un être supérieur. Le retour de Jésus ne peut pas être interprété comme tel car ce qui motive cette mission, ce sont les conditions particulières auxquelles Jésus dut faire face tout le temps de sa prédication et de son mandat parmi le peuple juif auquel il avait été envoyé.
En effet, le destin de Jésus est unique, il fut violemment démenti et combattu par les uns (les juifs) qui tentèrent même de l’assassiner et qui calomnièrent à son encontre de la pire des façons, puis il fut excessivement encensé par les autres (les chrétiens) qui vinrent à le diviniser.
La particularité de Jésus parmi la nation des prophètes est donc d’avoir été l’objet des excès les plus violents, aussi bien de la part de ses détracteurs, que de ses partisans : {Tel est, en toute vérité, Jésus, fils de Marie, qui fut encore l’objet de tant de querelles} [Coran 19/34]
Les passions les plus démesurées se sont déchainées autour de lui, et malgré lui, au sujet de sa personne et conduiront tous ces querelleurs à leur perte, comme l’indique ce verset de la sourate « Marie » qui fait suite à la description de Jésus : {Par la suite, les factions divergèrent entre elles. Malheur donc aux négateurs, lors de leur Comparution en un jour terrifiant} [Coran 19/37]
Ces passions contradictoires ont conduit les deux communautés à s’affronter pendant des siècles et entretenir des relations houleuses : {Les juifs de dire “Les Chrétiens sont dans l’erreur” et les Chrétiens de dire “Les Juifs sont dans l’erreur”, bien que les uns et les autres récitent les Ecritures…} [Coran 2/113]
Ces excès, qu’il s’agisse du mépris à l’égard de Jésus ou de sa glorification exagérée ont eu des conséquences historiques considérables, bien plus importantes que les autres aspects des dogmes juifs et chrétiens.
Ces conséquences désastreuses dont Jésus est involontairement la cause, est la première raison de son retour car il doit rétablir la justice et la vérité que les juifs et les chrétiens ont bafouées au nom de sa personne et mettre fin à ces deux religions.
Cette lutte de Jésus contre les excès dont il est la source est couronnée par son « abrogation de la capitation » mentionnée dans nombre de hadiths : « Il brisera la croix, tuera le porc et abrogera la capitation ». La capitation ou Jyzia est la participation financière à la sécurité collective, qui autorise les minorités religieuses non musulmanes à vivre en terre d’Islam et d’y pratiquer librement leur culte, au premier rang desquelles les communautés juives et chrétiennes .
En abrogeant ce droit, Jésus mettra donc un terme à ces deux religions qui lui font injure aussi bien par leurs calomnies que par leurs éloges : « Il tuera le porc, il brisera la croix, répandra l’argent et Dieu mettra fin en son temps à tous les cultes hormis l’Islam… »
Jésus face à ses ennemis : les juifs
La plupart des prophètes que Dieu envoya à l’humanité subirent des épreuves terribles : ils furent démentis par leurs peuples, oppressés, bannis, parfois tués. Leur supériorité spirituelle les a exposés aux épreuves les plus grandes qu’il fut décrété à des hommes de subir : {Nous avons assigné à chaque prophète des ennemis démoniaques appartenant à la race des hommes et à celle des Djinns, s’appuyant les uns les autres par des paroles vaniteuses} [Coran 6/112] ou encore : {C’est ainsi que Nous attribuâmes à chaque prophète un ennemi parmi les criminels. Mais ton Seigneur suffit comme guide et comme soutien} [Coran 25/31]
Comme la mission de Jésus consistait entre autre à réformer le judaïsme et à arracher le peuple juif de son égarement, il a du pour cela subir l’hostilité que les enfants d’Israël éprouvent à l’égard de tous les envoyés de Dieu : {Chaque fois que se présentait à vous un prophète qui ne satisfaisait pas vos penchants, vous vous enorgueillissiez ; vous démentiez les uns et vous tuiez les autres} [Coran 2/87]
Jésus, ultime prophète envoyé au peuple hébreux, a subi les deux traitements mentionnés dans le verset puisque les juifs l’ont à la fois démenti et combattu. Ils ont en effet renié son statut de Prophète et de Messie pourtant annoncé dans la Thora, mais ils ont également tenté de l’assassiner. Ils le dénoncèrent aux autorités romaines avec l’espoir qu’il soit crucifié.
La furie des juifs à son encontre était inouïe et malgré les siècles qui les séparent de cet événement, leur haine de Jésus est toujours aussi vive comme le prouvent les textes talmudiques consacrés à Jésus, où il est décrit de la manière la plus infamante ou encore les accusations récurrentes d’être le fruit d’une relation adultérine : {Elle vint à son peuple portant Jésus dans ses bras. Ils dirent “ô Marie, tu as commis là un acte abominable” * ô sœur de Aaron ! Ton père n’a jamais été un homme dépravé, ni ta mère une femme prostituée.} [Coran 19/27-28] et plus précisément au sujet des juifs : {En raison de leur infidélité et à cause de l’ignoble calomnie qu’ils ont fait courir sur Marie} [Coran 4/156]
Jésus combattra donc les juifs et certaines sources indiquent clairement qu’ils seront exterminés à l’issue du combat final entre les croyants qu’il dirigera et l’armée de l’Antéchrist composée essentiellement de juifs comme nous le verrons dans la seconde partie : « Dieu mettra les juifs en déroute et fera parler tous les éléments derrières lesquels les juifs se dissimuleront […] Ils diront : “Ô serviteur de Dieu, ô musulman ! Voilà un juif, viens et tue-le !” » (Rapporté par Ibn Mâja)
Dans la Sourate 17 du Coran, il est fait allusion à cet « holocauste » final : {Et quand advint la dernière promesse, pour que vos visages soient avilis et qu’ils foulent le Temple comme ils le foulèrent la fois première, et que soit anéanti ce qui fut érigé.} [Coran 17/7]
« La dernière promesse » dont il question dans ce verset décrit la deuxième destruction du Temple de Jérusalem en 70 après Jésus-Christ par l’empereur Romain Titus : il s’agissait donc d’une punition divine contre les juifs pour avoir renié Jésus, leur messie. Ils connurent dès lors la diaspora, l’exil et la dispersion dans le monde puisque la « fois première » a eu lieu en 550 avant Jésus-Christ : Nabuchodonosor avait détruit le Temple et infligé aux juifs une grave défaite .
Le verset suivant précise : {Si vous revenez, cela se reproduira ; et nous établîmes pour les infidèles, l’Enfer comme demeure} Ce verset est une menace de la part de Dieu à l’adresse des juifs : s’ils retournent en Palestine malgré la punition divine qui s’est abattue sur eux et qu’ils « se gonflent d’orgueil » [Coran 17/4], alors une destruction similaire aux deux premières fois se produira.
Jésus face à ses partisans : les chrétiens
Cependant, les ennemis de Jésus, ceux qui bafouent sa doctrine ne se trouvent pas seulement chez ses détracteurs, mais aussi chez ses partisans qui exagérèrent son statut jusqu’à le confondre avec Dieu, ou le considérer de nature divine. Cet excès constitue un outrage comme l’indiquait le Prophète () : « N’exagérez pas mon statut comme les chrétiens l’ont fait avec Jésus fils de Marie. Je ne suis que le Messager de Dieu et Son serviteur… » (Hadith rapporté par Al-Bukhârî, selon ‘Umar ibn Al-Khattâb).
Jésus revient donc pour contester les excès d’éloges qui ont été faites à son égard et mettre ainsi fin aux errements des chrétiens.
Ce combat contre le christianisme est mentionné dans de nombreux hadiths. Il est rapporté notamment qu’il détruira les croix et tuera les porcs (Voir hadith : « Il brisera la croix, il tuera le porc … » ) Ces deux actions supposent la remise en cause des grands emblèmes du christianisme.
Tout d’abord la croix qui symbolise la foi en la crucifixion de Jésus. Or, le Coran affirme que ce n’est point Jésus qui a subi ce traitement car Dieu l’a préservé des mains criminelles et qu’un sosie fut crucifié à sa place : {Il ne l’ont point tué, ni crucifié, mais ils furent victimes d’un faux-semblant…} [Coran 4/157].
La vénération de la croix symbolise donc l’adoration d’un faux Jésus et implique que toute une religion fut fondée sur le mensonge et le faux-semblant. De plus, la doctrine de l’incarnation et de la déité de Jésus suppose la foi en un dieu qui est devenu matière.
« Les porcs » représentent quant à eux l’abrogation de la loi mosaïque car Paul de Tarse (Saint-Paul) fut le premier à prétendre que les disciples de Jésus n’étaient point concernés par les interdits religieux tels que la prohibition du porc ou la circoncision . Il abrogea donc toute loi religieuse au nom de l’affranchissement spirituelle des chrétiens. Cette idée de l’abrogation de la Loi est l’une des caractéristiques essentielles du christianisme et souligne encore une fois l’opposition radicale des deux religions du Livre sur tous les sujets et leurs excès dans les deux directions opposées : le judaïsme sacralise la Thora, la Loi, tandis que le christianisme la rejette totalement.
Jésus s’opposera donc au christianisme qui est une doctrine qui rejette la Loi de Dieu et qui divinise sa personne alors qu’il n’est qu’un envoyé de Dieu parmi d’autres : {Le Messie, enfant de Marie n’est qu’un envoyé à l’exemple de ceux qui l’ont précédés} [Coran 5/75]
La position médiane de l’Islam :
La position de l’Islam sur le statut véritable de Jésus est bien connue. Ibn Taymiyya fut l’un de ceux qui développèrent le concept de voie médiane (Wasatiyya) en dénonçant les excès dans un sens comme dans l’autre qui constituent « les deux pôles de l’égarement ».
D’ailleurs, les deux communautés, juives et chrétiennes, symbolisent selon lui ces deux types d’égarement. C’est pour cela qu’il est mentionné dans les deux derniers versets de la Sourate introductive du Coran : {Guide-nous sur le chemin droit. Le chemin de ceux que Tu comblas de Tes grâces et non ceux qui ont encouru Ta colère et les égarés} [Coran 1/7]
Les exégètes ont unanimement reconnu dans l’expression « ceux qui ont encouru Ta colère » les juifs et dans « les égarés » les chrétiens, selon l’interprétation que le Prophète () en personne a faite de ces versets . D’ailleurs, le thème principal développé dans les premières sourates du Coran traite des excès des deux religions du Livre et la présentation de l’Islam comme étant la voie médiane.
En tous points donc, l’Islam constitue la voie médiane entre les excès des juifs et des chrétiens. Nous pouvons mentionner à titre d’exemple le rapport à la Loi : tandis que les juifs sanctifient leur Loi et la place au centre de leur liturgie, les chrétiens la rejettent totalement au nom du prétendu affranchissement que la passion du Christ leur aurait procuré.
L’Islam à l’inverse, sans rejeter totalement l’aspect juridique, revient à la loi d’Abraham, purifiée des ajouts historiques et des interdictions instituées par les prophètes juifs, tout en donnant à la sagesse et à la spiritualité un rôle essentiel.
A travers ses écrits, Ibn Taymiyya a donné d’autres exemples illustrant cette règle : « Les Juifs ont décrit le Dieu Très-Haut au moyen des attributs déficients du créé : {Il est indigent, dirent-ils, et nous sommes riches} [Coran3/181] ainsi que : {La main de Dieu est verrouillée} [Coran 5/64], dirent-ils aussi. Ils dirent également : “Il Se fatigua de créer et Se reposa le jour du Sabbat”, etc. Inversement, les Nazaréens ont décrit le créé au moyen des attributs propres au Créateur. Un être créé, dirent-ils, crée et pourvoit, pardonne, fait miséricorde, récompense et punit. Les croyants, quant à eux, croient au Dieu Loué et Exalté, Qui n’a ni homonyme ni pareil, Qui n’a aucun égal et à Qui aucune chose n’est semblable. Il est en effet le Seigneur des mondes et le Créateur de toute chose. Tout ce qui est autre que Lui, ce sont des serviteurs de Lui, indigents de Lui…»
Pour ce qui est du sujet qui nous intéresse, le Coran reconnait Jésus en tant que prophète et messager de Dieu comme dans ce verset rapportant ses paroles : {Je suis serviteur de Dieu, Il m’a donné le Livre et a fait de moi un Prophète} [Coran19/30] et l’honorant du titre de « noble » : {Il vous annonce l’arrivée du Verbe, dont le nom est Jésus fils de Marie, noble en cette vie et dans l’Autre et parmi les élus} [Coran 3/45].
De même que le Coran lui reconnait des miracles édifiants comme la guérison des lépreux, la ressuscitation des morts par la permission divine et autre : {Et il sera un messager auprès des enfants d’Israël. Il leur dira, je viens à vous avec des signes de votre Seigneur. Je façonne la glaise et lui donne la forme de l’oiseau puis j’insuffle dedans et la voila devenir oiseau par la permission de Dieu. Je guéris l’aveugle-né et le lépreux et redonne la vie aux morts par la permission de Dieu de même que je vous informe de ce que vous consommez et de ce que vous thésaurisez dans vos logis. Tels sont des signes pour vous si vous êtes croyants} [Coran 3/49]
En revanche, l’Islam renie la glorification aberrante que les chrétiens développèrent à son égard, notamment la divinisation de Jésus et la trinité : {Ont renié la foi ceux qui dirent Dieu est l’un des trois alors qu’il n’est de dieu autre qu’un Dieu unique. S’ils ne cessent de proclamer cette parole, ils seront touchés d’un châtiment terrifiant} [Coran 5/73] ; {Et afin d’avertir ceux qui dirent Dieu s’est attribué un fils} [Coran 18/4] ; {…N’invoquez point la trinité} [Coran 4/171]
De même que le Coran clame l’innocence de Jésus vis-à-vis de ces doctrines hérétiques : {Et lorsque Dieu dira, ô Jésus fils de Marie est-ce toi qui ordonna aux hommes de te diviniser ainsi que ta mère au détriment de Dieu. Il dira, gloire à Toi, il ne m’appartient pas de déclarer ce qui m’est interdit. Et si je l’avais dit Tu en serais informé car Tu sais ce qui est en moi, mais j’ignore ce qui est en Toi car Tu es Toi, le Connaisseur de l’insondable * Je ne leur ai déclaré que ce qu’il me fut confié de dire : “Adorez Dieu, mon Souverain et le vôtre”. Je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux puis lorsque mon mandat prit fin, Tu devins envers eux un observateur éclairé car Tu es le témoin de toute chose} [Coran 5/116-117].
L’Islam est donc la réelle voie médiane entre les excès des deux religions du Livre : {Ô gens des Ecritures, ne soyez pas excessifs dans votre religion. Dîtes sur Dieu uniquement la Vérité : le Messie Jésus fils de Marie est seulement l’Envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un esprit émanant du Seigneur. Croyez en Dieu et en Ses prophètes et n’invoquez point la trinité.} [Coran 4/171] Ce verset résume la position médiane de l’Islam au sujet de Jésus () car il s’adresse à la fois aux Juifs et aux Chrétiens, les exhortant d’abandonner leurs croyances fausses à l’égard de Jésus en demandant aux Juifs de reconnaitre les prophètes et aux Chrétiens de renier la trinité.
7 Voir « Ahkâm ahl Adh-Dhimma » (Le droit des protégés) d’Ibn al-Qayyim al Jawzy
8 « Les signes de la fin des temps » : Hadith n° 192, d’après Abû Hurayra.
9 Voir l’étude du J.B. Pranaitis sur le Talmud et la description qui y est faite de Jésus (5) « Le Talmud démasqué : Les enseignements rabbiniques secrets concernant les Chrétiens »
10 Dans « Islam et christianisme, logique de rapprochement » M.A Alibhaye dit à ce sujet : « Il n’y a pas le nom de la mère de Mohammad (A) mais celui de la mère de Jésus (5)! On y trouve point trace de la naissance de Mohammad (A) mais de celle de Jésus (5)! C’est fantastique. Mais nullement curieux, car il n’y eut jamais de doute sur l’honorabilité de la naissance de Mohammad (A), mais sur Jésus (5) et sa mère Marie, oui. Dieu a ainsi rétabli la vérité. »
11 Nabuchodonosor avait promis aux Juifs de libérer un de leurs rois s’ils respectaient un pacte de paix mais ils ont fait assassiner son fils.
12 « Les signes de la fin des temps » ; Hadith n° 192, d’après Abû Hurayra.
13 Voir « Paul de Tarse ou christianisme et judaïsme » ; Savitri Devi Mukherji
14 Voir l’exégèse d’Ibn Abbâs
15 Voir le deuxième article des « Pages spirituelles d’Ibn Taymiyya » traduites par Yahya Michot : « La religion du milieu »
Publié dans : Théologie
PARTIE 2
II Le combat contre l’Antéchrist
Les juifs et les chrétiens ont développé des positions antagoniques à l’égard de Jésus, l’outrageant de leurs calomnies ou de leurs éloges. Cependant, cette opposition doctrinale violente finit par converger, car le rejet de Jésus par les juifs et sa divinisation par les chrétiens participent tout deux à l’émergence de l’Antéchrist. Le faux messie n’est pas seulement le faux-semblant de Jésus, il est aussi le produit de la mécréance et de la divinisation conjuguée que le Christ a du subir.
Cela nous amène donc à étudier l’une des missions dévolues à Jésus pour son retour sur Terre, attestée par les paroles prophétiques comme par les sources chrétiennes : il s’agit du combat contre l’Antéchrist.
Les sources islamiques sont nombreuses à mentionner ce combat, notamment lorsque le Prophète (A) rencontra les messagers lors de l’ascension nocturne et qu’il parla avec eux de la fin des temps, Jésus les informa de la mission que Dieu lui avait confiée : « Le faux messie apparaitra et je le combattrai avec deux sceptres et lorsqu’il me verra il fondra comme le plomb et Dieu le fera périr… »
Par ailleurs, il est rapporté à propos de Jésus (5) : « Il tuera le messie de l’égarement, le borgne menteur et la paix se répandra sur Terre » ou encore « Dieu enverra le Messie fils de Marie sur le minaret blanc à l’est de Damas […] Il cherchera l’Antéchrist et finira par l’atteindre à la porte de Ludd et le tuera… » De même dans le hadith suivant : « Jésus commandera : “Ouvrez la porte !” On l’ouvrira tandis que l’Antéchrist se tiendra derrière elle, entouré de 70 000 juifs […] Lorsqu’il verra Jésus, il commencera à se désintégrer comme le sel dans l’eau tout en tentant de prendre la fuite. Jésus le poursuivra en disant : “Tu n’échapperas pas au coup de grâce que je dois t’asséner !” Il le rattrapera à la porte orientale de Ludd et le tuera… »
La contrefaçon de Jésus :
Plus encore, l’Antéchrist est la contrefaçon de Jésus, son « tahîrf » puisqu’il reprend les caractéristiques apparentes de Jésus et les détourne de leur sens spirituel pour en faire les emblèmes de l’hédonisme et des penchants maléfiques de l’homme.
Il est son contraire comme l’atteste le fait qu’ils soient tous deux associés dans le hadith où le Prophète () décrit un songe : « Je me suis vu cette nuit en rêve auprès de la Kaaba. Soudain je vis un homme brun d’une beauté sans pareille […] Il faisait le tour de la Kaaba, je demandais : “Qui est-ce donc ?” On me répondit : “Jésus, fils de Marie” derrière lui je vis un homme aux cheveux crépus, borgne de l’œil droit […] Il faisait également le tour de la Kaaba. Je demandais : “Et celui-là qui est-il ?” On me répondit : “L’Antéchrist, l’Imposteur !” »
Comme Jésus, le Faux-messie est le fruit d’une attente, il s’agit d’un sauveur qui vient libérer les hommes de leurs malheurs. Pour Jésus, il s’agissait de guider son peuple à la lumière de la foi, leur enseigner le Livre de Dieu, la sagesse et la Loi et les sauver ainsi du malheur spirituel que sont l’égarement et la mécréance : {A qui Nous confiâmes l’Evangile, contenant la droiture, lumière et confirmation de la Thora} [Coran 5/46].
L’Antéchrist inversement prétend sauver l’humanité des malheurs matériels ; pauvreté, guerres et famines : « Il ordonnera à la pluie de tomber et voici qu’elle tombera. Il ordonnera aux champs de produire et voici que les récoltes sortiront de terre… » (Rapporté par Ibn Mâja)
Comme Jésus, l’Antéchrist accomplit des miracles qui ont pour fonction de prouver sa prophétie et son statut de messie. Jésus guérissait les lépreux et accomplissaient d’autres miracles étonnants « par la permission de Dieu » : {Je guéris l’aveugle-né et le lépreux et redonne la vie aux morts par la permission de Dieu…} [Coran 3/49]
L’Antéchrist, quant à lui accomplira des actions similaires pour tenter de prouver sa déité et contrefaire la mission de Jésus, comme le rapporte ce hadith : « L’Antéchrist sera borgne […], il guérira l’aveugle de naissance et le lépreux et redonnera la vie aux morts puis il dira : “Je suis votre dieu” »
L’Antéchrist répondra à l’attente messianique de tous les peuples, comme l’attente de Maitreya dans les traditions asiatiques ou de Machi’ha chez les juifs. Ainsi, le faux-messie accaparera l’attente de celui qui vient précisément combattre l’Antéchrist : il se confondra avec Jésus pour beaucoup de chrétiens qui attendent le Christ ou avec le Mahdi pour les chiites .
Il est donc naturel qu’il soit confié à Jésus de combattre celui qui se confond avec lui et qui se drape de cette confusion (shubha) pour faire prospérer son règne et se faire considérer comme un dieu auprès de l’humanité. Jésus doit donc revenir pour rendre la justice et réparer les ignominies qu’un être commet au nom de son titre : le « Messie » ou christ.
Mais plus grave que cette attente universelle d’un Messie sauveur, les deux excès contradictoires que suscita la personne de Jésus auprès des juifs et des chrétiens convergent finalement pour aboutir à l’émergence de l’Antéchrist. La réconciliation de ces « deux pôles de l’égarement » que sont les religions juive et chrétienne prépare la venue du faux-messie.
Un messianisme judaïque inassouvi :
Ainsi les juifs ont renié le Messie que Dieu leur avait promis et l’ont calomnié. Mais la conséquence la plus grave de ce reniement a été que l’attente messianique des juifs n’a pu être assouvie et ne reconnaissant pas en Jésus le messie promis par Dieu, leur attente s’est prolongée jusqu’à nos jour.
Cette attente malsaine d’un messie sera finalement couronnée par l’arrivée à la fin des temps de l’Antéchrist : le faux messie, « El Massih el Dajjal » en arabe.
Le Dajjal signifie « faux messie » ou « faux christ » (christos = messie en grec).
Ce personnage prétendra donc à tort être le messie promis par Dieu aux juifs et se substituera à lui.
Le Prophète () a indiqué le lien entre l’Antéchrist et les juifs dans plusieurs hadiths. Il a été attesté que l’Antéchrist sera juif lui-même et que ses partisans les plus acharnés seront issus du peuple juif. Ainsi dans un hadith rapporté par Abû Bakr (1), le Prophète (A) a dit : « Les parents du Faux-messie seront stériles pendant trente années, après quoi ils enfanteront un enfant borgne et nuisible. Quand il dormira, son cœur restera alerte. »
Les compagnons du Prophète (A) étaient persuadés qu’il naitrait parmi les juifs ; ainsi soupçonnèrent-ils un enfant juif du nom d’Ibn Sayyâd d’être l’Antéchrist comme l’atteste l’énoncé du hadith précédent.
Dans un autre hadith, le Prophète (A) a dit au sujet de ses partisans : « 70 000 juifs d’Ispahan, portant de hautes coiffures, suivront le faux-messie » (Rapporté par Muslim, d’après Anas ibn Malik) Dans une autre version, il est dit : « Il sera accompagné de 70 000 juifs portant chacun d’eux un sceptre et une épée. » (Rapporté par Ahmad, d’après Jâbir)
Les hadiths qui décrivent la bataille finale entre les croyants et l’Antéchrist montrent clairement que les soldats de l’imposteur seront des juifs : « L’imam accomplira la prière ; une fois celle-ci terminée, Jésus commandera : “Ouvrez la porte !” On l’ouvrira tandis que l’Antéchrist se tiendra derrière elle entouré de 70 000 juifs […] Lorsqu’il verra Jésus, il commencera à se désintégrer comme le sel dans l’eau tout en tentant de prendre la fuite. Jésus le poursuivra en disant : “Tu n’échapperas pas au coup de grâce !” Il le rattrapera à la porte orientale de Ludd et le tuera. Dieu mettra ce jour-là les juifs en déroute. »
D’une certaine manière l’Antéchrist est le produit de la mécréance des juifs à l’égard de Jésus. Car en le reniant, ils attendent toujours leur messie et travaillent et contribuent à l’avènement de ce contre-modèle.
Le judaïsme moderne en effet, n’est plus l’adoration de Dieu mais l’attente fébrile de leur messie (Mashiha). Le messianisme qui constitue maintenant l’essentiel de la vie religieuse juive et qui oriente les agissements des juifs, a produit des idéologies surprenantes.
A travers les écrits talmudiques, les rabbins ont échafaudé la théorie de la délivrance : l’avènement de leur Messie, comparé à un enfantement est précédé de signes avant-coureurs décrits dans leurs prophéties.
Or, il appartient à tout juif de « hâter » l’arrivée du Messie en favorisant ces événements. Par exemple, certaines prophéties juives affirment que leur Messie n’apparaitra pas tant que l’empire perse et l’empire romain ne soient entrés en guerre. Il est donc important pour les juifs qui en ont la possibilité, de provoquer une guerre entre l’Iran et l’Amérique afin de réaliser cette prophétie et hâter l’arrivée de leur Messie .
Enfin, ce personnage satisfera leur amour de la vie terrestre en accomplissant des « miracles » tels que l’abondance des récoltes, la richesse et le bonheur illusoire. Il donnera à ses partisans le pouvoir sur Terre et assouvira de la sorte la volonté de domination mondiale du peuple juif qui considèrent les autres peuples comme aussi méprisables que les bestiaux .
Comme cet être maléfique n’est que la contrefaçon du Christ et qu’il se substitue à lui dans l’esprit du peuple juif et de ceux qui l’acclameront et le reconnaitront, il revient à Jésus de combattre précisément celui qui usurpe son nom et son statut, celui qui se prétend messie à sa place.
Les déviances du christianisme comme ferment de l’Antéchrist :
La doctrine chrétienne qui s’est formée en plusieurs siècles et qui n’a pas cessé de se modifier et de s’altérer jusqu’à nos jours contient des éléments qui participent à l’émergence de l’Antéchrist, ou tout du moins qui préparent les peuples influencés par cette religion à recevoir ce faux-dieu et à l’adorer.
Cette religion prépare en effet, la venue de l’Antéchrist car elle a imprégné dans l’esprit des peuples corrompus par cette doctrine, les notions de « dieu incarné », de « croix », mais aussi le messianisme et le moralisme.
Le christianisme c’est d’abord la divinisation de l’homme à travers la figure de Jésus ; c’est donc l’idée d’un dieu humain, incarné, venu sur terre pour être adoré. La doctrine de l’incarnation prédispose donc les peuples de culture chrétienne à accepter un homme comme dieu, d’autant plus qu’il se présentera comme étant le « christ » tant attendu et se confondra dans l’esprit de beaucoup de chrétiens avec le retour de Jésus. Ainsi l’Antéchrist se présentera tout d’abord comme le messie (Christ), puis il prétendra être prophète puis dieu lui-même .
Ce phénomène est décrit dans le Coran à travers ce verset : {Et afin d’avertir ceux qui dirent Dieu a un fils * Ni eux ni leurs pères ne détiennent à ce sujet de savoir. Mais à présent la parole s’est aggravée et ce n’est là que mensonge proféré.} [Coran 18/4-5]
Il est dit ici que la parole des chrétiens : « Dieu a un fils » s’est aggravée (kaburat = grandir, empirer, prendre de l’ampleur, s’aggraver…). L’aggravation dont il est question dans ce verset peut signifier que cette doctrine a empiré car la trinité n’était au début qu’une vague idée, puis qu’elle fut progressivement édictée par les membres du clergé chrétiens lors des conciles jusqu’à devenir un élément fondamental de leur credo.
Par ailleurs, cette « aggravation » peut aussi désigner les conséquences de cette croyance. En effet, la doctrine de la trinité fut la matrice de croyances et d’événements politiques de plus en plus graves d’époque en époque puisqu’elle a servi à travers l’histoire à justifier davantage d’hérésies et de déviances en occident comme le culte des icônes tout d’abord dans l’empire byzantin , la séparation du politique et du religieux et a donc contribué ultérieurement à la naissance de l’occident « moderne » et matérialiste conçu sur le modèle de l’incarnation où le divin doit systématiquement engendrer et s’incarner dans le monde immanent.
Cela peut en outre expliquer le fait que cette Sourate de la Caverne protège celui qui la récite de l’épreuve du faux-messie car cet être est l’émanation directe de cette doctrine déviante qui énonce la matérialisation du divin. Le Prophète () a dit : « Celui qui fera face à l’Antéchrist, qu’il récite les premiers versets de la Sourate de la Caverne » ou dans cette autre version : « Celui qui apprend les dix premiers versets de la Sourate de la caverne sera préservé de l’épreuve de l’Antéchrist. » (Rapporté par Muslim, d’après Abû Ad-Darda)
Or, les deux versets mentionnés appartiennent aux dix premiers versets de cette Sourate. La parole « Dieu a un fils » prépare donc la venue de l’Antéchrist en inspirant l’idée qu’un être matériel peut être dieu. L’antéchrist appellera les hommes à le déifier et à considérer le divin comme partie intégrante de la création par opposition à la doctrine de l’Islam qui affirme la parfaite transcendance du divin et sa prééminence vis-à-vis du monde créé.
Le christianisme fait ainsi partie des cultes qui professent l’adoration de l’homme par lui-même. Cette forme paroxystique de l’idolâtrie n’est apparue qu’à l’ère ultime de l’humanité.
Cette ère qui constitue une étape supplémentaire dans le développement du polythéisme dans l’histoire humaine, a débuté avec le règne de Pharaon où pour la première fois les hommes n’adoraient plus de fausses divinités extérieures au genre humain mais vouaient un culte à l’un d’entre eux puisqu’ils considéraient un homme (Pharaon) comme étant le dieu suprême du monde : {Il réunit son peuple et les harangua * Il leur dit, Je suis votre souverain le plus haut} [Coran 79/13-14]
Cette ère voit l’apparition de la doctrine du christianisme avec l’idée qu’un homme est l’incarnation de Dieu et elle s’achèvera avec la foi en un homme prétendant être divin : le faux-messie.
Par ailleurs, le culte de la croix, apparu tardivement (à l’époque de l’empereur Constantin au 4ième siècle chrétien), participe à l’avènement de l’Antéchrist. Le lien entre croix et antéchrist est confirmé à ce propos par la notion de shabih dans le Coran où Dieu explique qu’un sosie a été placé sur la croix à la place de Jésus, cela afin de le préserver.
Certaines sources islamiques affirment qu’il s’agirait de l’un de ses apôtres qui se porta volontaire pour le protéger, Jésus le vêtit de son manteau et il prit alors son apparence physique .
Les textes musulmans établissent donc un lien entre la « croix » et la notion de faux-semblant (Shabîh) et de contrefaçon.
De plus le messianisme chrétien ou cette attente fébrile du retour du Christ marque profondément l’esprit occidental et a contribué à l’émergence du « modernisme » et l’idée de progrès qui préparent finalement la venue du faux messie. L’espoir d’un royaume de Dieu sur Terre qui se confond avec l’idée de progrès et la foi en l’émergence d’une société parfaite .
L’Antéchrist, indéniablement, exploitera ce messianisme pour se faire accepter. Il incarnera pour ses partisans, la réalisation du bien absolu dans l’histoire, l’achèvement du progrès humain. Son règne sera pour les peuples d’origine chrétienne la véritable « Parousie ».
On trouve aussi les traces de l’universalisme chrétien, hérité par l’occident moderne, dans la description de l’Antéchrist. Les hadiths indiquent qu’il foulera tous les pays et qu’il tentera d’étendre son pouvoir et son autorité à la terre entière : « L’Antéchrist entrera dans toutes les régions de la Terre, à l’exception de La Mecque et de Médine car toutes leurs portes sont barrées par des anges qui les gardent. »
Enfin, le moralisme puéril développé par les chrétiens prépare lui aussi l’arrivée de l’Antéchrist. Ce moralisme enfantin qui baigne actuellement le monde occidental et que cette civilisation diffuse dans le monde entier via notamment l’idéologie des « droits de l’homme » est un avant-goût du règne de l’Antéchrist qui se présentera comme une personne pacifique, prônant l’ « amour », la fraternité entre les peuples, la paix universelle, ainsi que l’instauration d’un gouvernement unique mondial.
Dans un hadith il est dit : « Un homme s’approchera des gardes armés de l’Antéchrist qui lui diront : “Que veux-tu ?” Il dira : “Je veux m’adresser à ce personnage.” Ils diront : “As-tu foi en notre Seigneur ?” Il dira : “Mon Seigneur n’a rien à voir avec celui-là !” “Ils voudront le tuer mais certains s’interposeront : “Notre souverain nous a interdit de tuer qui que ce soit sans son autorisation”… »
On voit ici que l’armée de l’Antéchrist ne s’attaquera pas de manière inconsidérée à tout opposant et que la violence est loin de caractériser ce personnage.
A l’inverse, son discours se confondra avec le discours actuel de l’Eglise qui met en avant la dimension prétendument « pacifique » de Jésus. Le faux-messie n’aura pas les traits caricaturaux du tyran brutal et sanguinaire et telle sera justement la véritable épreuve de l’Antéchrist : il aura l’apparence du bien pour se faire reconnaitre en tant que Sauveur et mieux faire régner le mal.
L’Islam, la religion de Jésus :
Observons cette étrange courbe de l’histoire récente de l’humanité : la personne de Jésus suscite une controverse terrible qui abouti à la constitution de deux religions distinctes et antagoniques : le judaïsme et le christianisme.
Ces deux croyances développent une vision excessive et outrageante à l’égard de Jésus, le calomniant ou le divinisant. Puis voilà qu’après des siècles de vives oppositions, ces deux religions convergent progressivement pour préparer la venue de l’Antéchrist, à la fois en attisant l’attente d’un sauveur et en préparant les peuples à accepter un homme-dieu.
Cette convergence s’incarne aussi par la dissolution de ces deux religions au sein du monde occidental « moderne », cette « synthèse occidentale », et la naissance de la notion de judéo-christianisme dont beaucoup oublient qu’elle est très récente. L’animosité entre ces deux religions a toujours été plus grande qu’avec l’Islam et elle a souvent abouti à des massacres et des pogroms d’une rare violence .
Voilà pourtant que de nos jours, ces deux identités religieuses semblent ne faire qu’une. Les occidentalistes et les sionistes côte-à-côte revendiquent leur appartenance commune au bloc occidental notamment dans leur lutte contre l’Islam, ennemi commun déclaré.
Il s’agit donc d’une dialectique historique opposant deux forces contradictoires et dont le monde occidental est la synthèse. Les deux religions du Livre qui se scindent et s’éloignent autour de Jésus, se rejoignent et se conjuguent dans la culture gréco-romaine païenne pour former l’ « occident ».
L’Islam qui est apparu entre-temps, présente la voie médiane entre ces deux excès et fonde la communauté des véritables partisans de Jésus, les dignes héritiers de son message prophétique, le seuls à entretenir la résistance contre l’empire « romain », ennemi de Jésus.
Les musulmans, en effet, reconnaissent sa prophétie et son messianisme tout en rejetant sa prétendue divinité : ils seront donc l’armée de Jésus contre son contraire, l’Antéchrist, messie des juifs et de certains chrétiens, désormais réunis.
16 Rapporté par Ahmad, selon le témoignage d’Ibn Mas’ûd
17 Les signes de la fin des temps : Hadith numéro 192
18 Traduction Hadith 149, rapporté par Muslim, selon le témoignage An-Nawwâs ibn Samân.
19 Rapporté par Ibn Mâja, selon le témoignage d’Umm Sharîk. « les signes de la fin des temps » : Hadith n°186.
20 Rapporté par Muslim, d’après ‘Abdullah ibn ‘Umar. Voir « Les signes de la fin des temps » : Hadith n° 189
21 Hadith rapporté par Ahmad et Tabrani : sa chaine de transmission est « isolée »
22 Tel est l’avis développé par Abû Qutâda Al-Filastînî dans son traité : « Etude des prophéties : l’Antéchrist »
23 Rapporté par Ahmad, Abu Daud et Tirmidhi, d’après Himâd ibn Salama, d’après ‘Ali ibn Saîd
24 Rapporté par Ibn Mâja, selon le témoignage d’Umm Sharîk. « Les signes de la fin des temps » : Hadith n°186.
25 Comme le disait un rabbin : « Le point central de la vie de chaque Juif en particulier et de tout le Peuple Juif au cours des générations est ce que la Michna nous enseigne : « Tous les jours de ta vie servent à amener l’ère messianique. »
26 Les textes talmudiques affirment en effet que leur Messie donnera le pouvoir absolu aux juifs sur Terre et que tous les autres peuples, les goyim, seront réduits à l’état d’esclavage. I. Bertrand affirme dans son livre « La franc-maçonnerie, secte juive » : « La Ghémara pose en principe que les Juifs sont une émanation de la substance divine et les non-juifs une semence de bétail. « Le peuple élu, dit le grand Abarbancl, un des commentateurs les plus estimés de la Mischna, est digne de la vie éternelle, les autres peuples, au contraire, ressemblent à des ânes et seront traités en conséquence »
27 « Il commencera par dire : “je suis prophète”. Or, il n’y aura nul prophète après moi. Puis, il dira : “je suis votre dieu”. Or, il ne vous sera pas donné de voir Dieu avant votre mort… » Rapporté par Al-Bayhiqî et As-Suyûtî, d’après le témoignage d’Abû Amâma. Hadith authentifié par Al-Albânî.
28 Voir Marie-José Mondzain. « Image, icône, Economie ». Le Seuil : ou comment dans l’empire Byzantin à l’époque de la querelle iconoclaste les philosophes chrétiens ont autorisé puis imposé au nom de l’incarnation du Christ le culte des icônes pourtant prohibé dans l’Ancien Testament. Le culte de l’image s’est ainsi introduit en Occident en prétextant de l’incarnation de Dieu dans le Christ qui se poursuivait par l’incarnation du Christ dans les images saintes que les chrétiens se doivent donc d’adorer selon cette doctrine.
29 Le pouvoir temporel qui se dissocie du pouvoir spirituel sur le même exemple de la dissociation entre le Dieu du ciel et son « fils », son incarnation terrestre.
30 Rapporté par Muslim, d’après An-Nawâss ibn Sam’ân.
31 Ibn Kathîr rapporte dans son exégèse du Coran pour le verset 157 de la Sourate 4, le témoignage d’Ibn Abbas qu’il juge authentique, selon lequel l’un des 12 apôtres de Jésus s’est porté volontaire pour prendre l’apparence physique de Jésus pour être crucifié et tué à sa place en échange de sa compagnie éternelle au Paradis.
32 « Il est clair qu’on peut interpréter la vision progressiste de l’histoire, tel qu’elle se constitue au 18ième et 19ième siècles comme le produit d’une sécularisation du millénarisme chrétien… ». Du progrès. Pierre André Taguieff.
33 Al-Bukhârî (1881), Muslim (2943), d’après Anas ibn Mâlik.
34 « Les signes de la fin des temps » : Hadith n°156. Rapporté par Muslim, d’après Abû Sa’îd al-Khudrî
35 Voir l’étude comparé du statut des juifs en terre chrétienne et musulmane du juif extrémiste Mark Cohen : « Sous le croissant et sous la croix, les juifs au Moyen-âge » Seuil, 2008.
Publié dans : Théologie
Bonne lecture !
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Nikemsi
(Centre islamique de recherche et de documentation), que j'ai découvert grâce à un sympathique membre de ce forum, Badou49, un article sur les raisons du retour de Jésus, que la paix soit sur lui, selon l'Islam.
Source partie 1 : http://cird2010.wordpress.com/2010/09/21/pourquoi-jesus-doit-il-revenir-d%E2%80%99apres-la-tradition-islamique-partie-1/
Source partie 2 : http://cird2010.wordpress.com/2010/09/26/pourquoi-jesus-doit-il-revenir-d%E2%80%99apres-la-tradition-islamique-partie-2/
Je vous copie ici l'intégralité du texte que je trouve très enrichissant.
PARTIE 1
I Jésus face à ses ennemis et à ses partisans :
Il est avéré selon les sources musulmanes que Jésus reviendra sur Terre dans des conditions surnaturelles et qu’il aura entre autre la mission de tuer l’Antéchrist.
Certains chrétiens considèrent que cette particularité de Jésus témoigne de sa supériorité spirituelle sur les autres messagers et prophètes, et même de sa divinité.
Or, dans l’enseignement islamique cette mission spécifique n’est pas présentée comme un honneur particulier qui lui serait fait et qui ferait de lui un être supérieur. Le retour de Jésus ne peut pas être interprété comme tel car ce qui motive cette mission, ce sont les conditions particulières auxquelles Jésus dut faire face tout le temps de sa prédication et de son mandat parmi le peuple juif auquel il avait été envoyé.
En effet, le destin de Jésus est unique, il fut violemment démenti et combattu par les uns (les juifs) qui tentèrent même de l’assassiner et qui calomnièrent à son encontre de la pire des façons, puis il fut excessivement encensé par les autres (les chrétiens) qui vinrent à le diviniser.
La particularité de Jésus parmi la nation des prophètes est donc d’avoir été l’objet des excès les plus violents, aussi bien de la part de ses détracteurs, que de ses partisans : {Tel est, en toute vérité, Jésus, fils de Marie, qui fut encore l’objet de tant de querelles} [Coran 19/34]
Les passions les plus démesurées se sont déchainées autour de lui, et malgré lui, au sujet de sa personne et conduiront tous ces querelleurs à leur perte, comme l’indique ce verset de la sourate « Marie » qui fait suite à la description de Jésus : {Par la suite, les factions divergèrent entre elles. Malheur donc aux négateurs, lors de leur Comparution en un jour terrifiant} [Coran 19/37]
Ces passions contradictoires ont conduit les deux communautés à s’affronter pendant des siècles et entretenir des relations houleuses : {Les juifs de dire “Les Chrétiens sont dans l’erreur” et les Chrétiens de dire “Les Juifs sont dans l’erreur”, bien que les uns et les autres récitent les Ecritures…} [Coran 2/113]
Ces excès, qu’il s’agisse du mépris à l’égard de Jésus ou de sa glorification exagérée ont eu des conséquences historiques considérables, bien plus importantes que les autres aspects des dogmes juifs et chrétiens.
Ces conséquences désastreuses dont Jésus est involontairement la cause, est la première raison de son retour car il doit rétablir la justice et la vérité que les juifs et les chrétiens ont bafouées au nom de sa personne et mettre fin à ces deux religions.
Cette lutte de Jésus contre les excès dont il est la source est couronnée par son « abrogation de la capitation » mentionnée dans nombre de hadiths : « Il brisera la croix, tuera le porc et abrogera la capitation ». La capitation ou Jyzia est la participation financière à la sécurité collective, qui autorise les minorités religieuses non musulmanes à vivre en terre d’Islam et d’y pratiquer librement leur culte, au premier rang desquelles les communautés juives et chrétiennes .
En abrogeant ce droit, Jésus mettra donc un terme à ces deux religions qui lui font injure aussi bien par leurs calomnies que par leurs éloges : « Il tuera le porc, il brisera la croix, répandra l’argent et Dieu mettra fin en son temps à tous les cultes hormis l’Islam… »
Jésus face à ses ennemis : les juifs
La plupart des prophètes que Dieu envoya à l’humanité subirent des épreuves terribles : ils furent démentis par leurs peuples, oppressés, bannis, parfois tués. Leur supériorité spirituelle les a exposés aux épreuves les plus grandes qu’il fut décrété à des hommes de subir : {Nous avons assigné à chaque prophète des ennemis démoniaques appartenant à la race des hommes et à celle des Djinns, s’appuyant les uns les autres par des paroles vaniteuses} [Coran 6/112] ou encore : {C’est ainsi que Nous attribuâmes à chaque prophète un ennemi parmi les criminels. Mais ton Seigneur suffit comme guide et comme soutien} [Coran 25/31]
Comme la mission de Jésus consistait entre autre à réformer le judaïsme et à arracher le peuple juif de son égarement, il a du pour cela subir l’hostilité que les enfants d’Israël éprouvent à l’égard de tous les envoyés de Dieu : {Chaque fois que se présentait à vous un prophète qui ne satisfaisait pas vos penchants, vous vous enorgueillissiez ; vous démentiez les uns et vous tuiez les autres} [Coran 2/87]
Jésus, ultime prophète envoyé au peuple hébreux, a subi les deux traitements mentionnés dans le verset puisque les juifs l’ont à la fois démenti et combattu. Ils ont en effet renié son statut de Prophète et de Messie pourtant annoncé dans la Thora, mais ils ont également tenté de l’assassiner. Ils le dénoncèrent aux autorités romaines avec l’espoir qu’il soit crucifié.
La furie des juifs à son encontre était inouïe et malgré les siècles qui les séparent de cet événement, leur haine de Jésus est toujours aussi vive comme le prouvent les textes talmudiques consacrés à Jésus, où il est décrit de la manière la plus infamante ou encore les accusations récurrentes d’être le fruit d’une relation adultérine : {Elle vint à son peuple portant Jésus dans ses bras. Ils dirent “ô Marie, tu as commis là un acte abominable” * ô sœur de Aaron ! Ton père n’a jamais été un homme dépravé, ni ta mère une femme prostituée.} [Coran 19/27-28] et plus précisément au sujet des juifs : {En raison de leur infidélité et à cause de l’ignoble calomnie qu’ils ont fait courir sur Marie} [Coran 4/156]
Jésus combattra donc les juifs et certaines sources indiquent clairement qu’ils seront exterminés à l’issue du combat final entre les croyants qu’il dirigera et l’armée de l’Antéchrist composée essentiellement de juifs comme nous le verrons dans la seconde partie : « Dieu mettra les juifs en déroute et fera parler tous les éléments derrières lesquels les juifs se dissimuleront […] Ils diront : “Ô serviteur de Dieu, ô musulman ! Voilà un juif, viens et tue-le !” » (Rapporté par Ibn Mâja)
Dans la Sourate 17 du Coran, il est fait allusion à cet « holocauste » final : {Et quand advint la dernière promesse, pour que vos visages soient avilis et qu’ils foulent le Temple comme ils le foulèrent la fois première, et que soit anéanti ce qui fut érigé.} [Coran 17/7]
« La dernière promesse » dont il question dans ce verset décrit la deuxième destruction du Temple de Jérusalem en 70 après Jésus-Christ par l’empereur Romain Titus : il s’agissait donc d’une punition divine contre les juifs pour avoir renié Jésus, leur messie. Ils connurent dès lors la diaspora, l’exil et la dispersion dans le monde puisque la « fois première » a eu lieu en 550 avant Jésus-Christ : Nabuchodonosor avait détruit le Temple et infligé aux juifs une grave défaite .
Le verset suivant précise : {Si vous revenez, cela se reproduira ; et nous établîmes pour les infidèles, l’Enfer comme demeure} Ce verset est une menace de la part de Dieu à l’adresse des juifs : s’ils retournent en Palestine malgré la punition divine qui s’est abattue sur eux et qu’ils « se gonflent d’orgueil » [Coran 17/4], alors une destruction similaire aux deux premières fois se produira.
Jésus face à ses partisans : les chrétiens
Cependant, les ennemis de Jésus, ceux qui bafouent sa doctrine ne se trouvent pas seulement chez ses détracteurs, mais aussi chez ses partisans qui exagérèrent son statut jusqu’à le confondre avec Dieu, ou le considérer de nature divine. Cet excès constitue un outrage comme l’indiquait le Prophète () : « N’exagérez pas mon statut comme les chrétiens l’ont fait avec Jésus fils de Marie. Je ne suis que le Messager de Dieu et Son serviteur… » (Hadith rapporté par Al-Bukhârî, selon ‘Umar ibn Al-Khattâb).
Jésus revient donc pour contester les excès d’éloges qui ont été faites à son égard et mettre ainsi fin aux errements des chrétiens.
Ce combat contre le christianisme est mentionné dans de nombreux hadiths. Il est rapporté notamment qu’il détruira les croix et tuera les porcs (Voir hadith : « Il brisera la croix, il tuera le porc … » ) Ces deux actions supposent la remise en cause des grands emblèmes du christianisme.
Tout d’abord la croix qui symbolise la foi en la crucifixion de Jésus. Or, le Coran affirme que ce n’est point Jésus qui a subi ce traitement car Dieu l’a préservé des mains criminelles et qu’un sosie fut crucifié à sa place : {Il ne l’ont point tué, ni crucifié, mais ils furent victimes d’un faux-semblant…} [Coran 4/157].
La vénération de la croix symbolise donc l’adoration d’un faux Jésus et implique que toute une religion fut fondée sur le mensonge et le faux-semblant. De plus, la doctrine de l’incarnation et de la déité de Jésus suppose la foi en un dieu qui est devenu matière.
« Les porcs » représentent quant à eux l’abrogation de la loi mosaïque car Paul de Tarse (Saint-Paul) fut le premier à prétendre que les disciples de Jésus n’étaient point concernés par les interdits religieux tels que la prohibition du porc ou la circoncision . Il abrogea donc toute loi religieuse au nom de l’affranchissement spirituelle des chrétiens. Cette idée de l’abrogation de la Loi est l’une des caractéristiques essentielles du christianisme et souligne encore une fois l’opposition radicale des deux religions du Livre sur tous les sujets et leurs excès dans les deux directions opposées : le judaïsme sacralise la Thora, la Loi, tandis que le christianisme la rejette totalement.
Jésus s’opposera donc au christianisme qui est une doctrine qui rejette la Loi de Dieu et qui divinise sa personne alors qu’il n’est qu’un envoyé de Dieu parmi d’autres : {Le Messie, enfant de Marie n’est qu’un envoyé à l’exemple de ceux qui l’ont précédés} [Coran 5/75]
La position médiane de l’Islam :
La position de l’Islam sur le statut véritable de Jésus est bien connue. Ibn Taymiyya fut l’un de ceux qui développèrent le concept de voie médiane (Wasatiyya) en dénonçant les excès dans un sens comme dans l’autre qui constituent « les deux pôles de l’égarement ».
D’ailleurs, les deux communautés, juives et chrétiennes, symbolisent selon lui ces deux types d’égarement. C’est pour cela qu’il est mentionné dans les deux derniers versets de la Sourate introductive du Coran : {Guide-nous sur le chemin droit. Le chemin de ceux que Tu comblas de Tes grâces et non ceux qui ont encouru Ta colère et les égarés} [Coran 1/7]
Les exégètes ont unanimement reconnu dans l’expression « ceux qui ont encouru Ta colère » les juifs et dans « les égarés » les chrétiens, selon l’interprétation que le Prophète () en personne a faite de ces versets . D’ailleurs, le thème principal développé dans les premières sourates du Coran traite des excès des deux religions du Livre et la présentation de l’Islam comme étant la voie médiane.
En tous points donc, l’Islam constitue la voie médiane entre les excès des juifs et des chrétiens. Nous pouvons mentionner à titre d’exemple le rapport à la Loi : tandis que les juifs sanctifient leur Loi et la place au centre de leur liturgie, les chrétiens la rejettent totalement au nom du prétendu affranchissement que la passion du Christ leur aurait procuré.
L’Islam à l’inverse, sans rejeter totalement l’aspect juridique, revient à la loi d’Abraham, purifiée des ajouts historiques et des interdictions instituées par les prophètes juifs, tout en donnant à la sagesse et à la spiritualité un rôle essentiel.
A travers ses écrits, Ibn Taymiyya a donné d’autres exemples illustrant cette règle : « Les Juifs ont décrit le Dieu Très-Haut au moyen des attributs déficients du créé : {Il est indigent, dirent-ils, et nous sommes riches} [Coran3/181] ainsi que : {La main de Dieu est verrouillée} [Coran 5/64], dirent-ils aussi. Ils dirent également : “Il Se fatigua de créer et Se reposa le jour du Sabbat”, etc. Inversement, les Nazaréens ont décrit le créé au moyen des attributs propres au Créateur. Un être créé, dirent-ils, crée et pourvoit, pardonne, fait miséricorde, récompense et punit. Les croyants, quant à eux, croient au Dieu Loué et Exalté, Qui n’a ni homonyme ni pareil, Qui n’a aucun égal et à Qui aucune chose n’est semblable. Il est en effet le Seigneur des mondes et le Créateur de toute chose. Tout ce qui est autre que Lui, ce sont des serviteurs de Lui, indigents de Lui…»
Pour ce qui est du sujet qui nous intéresse, le Coran reconnait Jésus en tant que prophète et messager de Dieu comme dans ce verset rapportant ses paroles : {Je suis serviteur de Dieu, Il m’a donné le Livre et a fait de moi un Prophète} [Coran19/30] et l’honorant du titre de « noble » : {Il vous annonce l’arrivée du Verbe, dont le nom est Jésus fils de Marie, noble en cette vie et dans l’Autre et parmi les élus} [Coran 3/45].
De même que le Coran lui reconnait des miracles édifiants comme la guérison des lépreux, la ressuscitation des morts par la permission divine et autre : {Et il sera un messager auprès des enfants d’Israël. Il leur dira, je viens à vous avec des signes de votre Seigneur. Je façonne la glaise et lui donne la forme de l’oiseau puis j’insuffle dedans et la voila devenir oiseau par la permission de Dieu. Je guéris l’aveugle-né et le lépreux et redonne la vie aux morts par la permission de Dieu de même que je vous informe de ce que vous consommez et de ce que vous thésaurisez dans vos logis. Tels sont des signes pour vous si vous êtes croyants} [Coran 3/49]
En revanche, l’Islam renie la glorification aberrante que les chrétiens développèrent à son égard, notamment la divinisation de Jésus et la trinité : {Ont renié la foi ceux qui dirent Dieu est l’un des trois alors qu’il n’est de dieu autre qu’un Dieu unique. S’ils ne cessent de proclamer cette parole, ils seront touchés d’un châtiment terrifiant} [Coran 5/73] ; {Et afin d’avertir ceux qui dirent Dieu s’est attribué un fils} [Coran 18/4] ; {…N’invoquez point la trinité} [Coran 4/171]
De même que le Coran clame l’innocence de Jésus vis-à-vis de ces doctrines hérétiques : {Et lorsque Dieu dira, ô Jésus fils de Marie est-ce toi qui ordonna aux hommes de te diviniser ainsi que ta mère au détriment de Dieu. Il dira, gloire à Toi, il ne m’appartient pas de déclarer ce qui m’est interdit. Et si je l’avais dit Tu en serais informé car Tu sais ce qui est en moi, mais j’ignore ce qui est en Toi car Tu es Toi, le Connaisseur de l’insondable * Je ne leur ai déclaré que ce qu’il me fut confié de dire : “Adorez Dieu, mon Souverain et le vôtre”. Je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux puis lorsque mon mandat prit fin, Tu devins envers eux un observateur éclairé car Tu es le témoin de toute chose} [Coran 5/116-117].
L’Islam est donc la réelle voie médiane entre les excès des deux religions du Livre : {Ô gens des Ecritures, ne soyez pas excessifs dans votre religion. Dîtes sur Dieu uniquement la Vérité : le Messie Jésus fils de Marie est seulement l’Envoyé de Dieu, Son Verbe déposé dans le sein de Marie, un esprit émanant du Seigneur. Croyez en Dieu et en Ses prophètes et n’invoquez point la trinité.} [Coran 4/171] Ce verset résume la position médiane de l’Islam au sujet de Jésus () car il s’adresse à la fois aux Juifs et aux Chrétiens, les exhortant d’abandonner leurs croyances fausses à l’égard de Jésus en demandant aux Juifs de reconnaitre les prophètes et aux Chrétiens de renier la trinité.
7 Voir « Ahkâm ahl Adh-Dhimma » (Le droit des protégés) d’Ibn al-Qayyim al Jawzy
8 « Les signes de la fin des temps » : Hadith n° 192, d’après Abû Hurayra.
9 Voir l’étude du J.B. Pranaitis sur le Talmud et la description qui y est faite de Jésus (5) « Le Talmud démasqué : Les enseignements rabbiniques secrets concernant les Chrétiens »
10 Dans « Islam et christianisme, logique de rapprochement » M.A Alibhaye dit à ce sujet : « Il n’y a pas le nom de la mère de Mohammad (A) mais celui de la mère de Jésus (5)! On y trouve point trace de la naissance de Mohammad (A) mais de celle de Jésus (5)! C’est fantastique. Mais nullement curieux, car il n’y eut jamais de doute sur l’honorabilité de la naissance de Mohammad (A), mais sur Jésus (5) et sa mère Marie, oui. Dieu a ainsi rétabli la vérité. »
11 Nabuchodonosor avait promis aux Juifs de libérer un de leurs rois s’ils respectaient un pacte de paix mais ils ont fait assassiner son fils.
12 « Les signes de la fin des temps » ; Hadith n° 192, d’après Abû Hurayra.
13 Voir « Paul de Tarse ou christianisme et judaïsme » ; Savitri Devi Mukherji
14 Voir l’exégèse d’Ibn Abbâs
15 Voir le deuxième article des « Pages spirituelles d’Ibn Taymiyya » traduites par Yahya Michot : « La religion du milieu »
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PARTIE 2
II Le combat contre l’Antéchrist
Les juifs et les chrétiens ont développé des positions antagoniques à l’égard de Jésus, l’outrageant de leurs calomnies ou de leurs éloges. Cependant, cette opposition doctrinale violente finit par converger, car le rejet de Jésus par les juifs et sa divinisation par les chrétiens participent tout deux à l’émergence de l’Antéchrist. Le faux messie n’est pas seulement le faux-semblant de Jésus, il est aussi le produit de la mécréance et de la divinisation conjuguée que le Christ a du subir.
Cela nous amène donc à étudier l’une des missions dévolues à Jésus pour son retour sur Terre, attestée par les paroles prophétiques comme par les sources chrétiennes : il s’agit du combat contre l’Antéchrist.
Les sources islamiques sont nombreuses à mentionner ce combat, notamment lorsque le Prophète (A) rencontra les messagers lors de l’ascension nocturne et qu’il parla avec eux de la fin des temps, Jésus les informa de la mission que Dieu lui avait confiée : « Le faux messie apparaitra et je le combattrai avec deux sceptres et lorsqu’il me verra il fondra comme le plomb et Dieu le fera périr… »
Par ailleurs, il est rapporté à propos de Jésus (5) : « Il tuera le messie de l’égarement, le borgne menteur et la paix se répandra sur Terre » ou encore « Dieu enverra le Messie fils de Marie sur le minaret blanc à l’est de Damas […] Il cherchera l’Antéchrist et finira par l’atteindre à la porte de Ludd et le tuera… » De même dans le hadith suivant : « Jésus commandera : “Ouvrez la porte !” On l’ouvrira tandis que l’Antéchrist se tiendra derrière elle, entouré de 70 000 juifs […] Lorsqu’il verra Jésus, il commencera à se désintégrer comme le sel dans l’eau tout en tentant de prendre la fuite. Jésus le poursuivra en disant : “Tu n’échapperas pas au coup de grâce que je dois t’asséner !” Il le rattrapera à la porte orientale de Ludd et le tuera… »
La contrefaçon de Jésus :
Plus encore, l’Antéchrist est la contrefaçon de Jésus, son « tahîrf » puisqu’il reprend les caractéristiques apparentes de Jésus et les détourne de leur sens spirituel pour en faire les emblèmes de l’hédonisme et des penchants maléfiques de l’homme.
Il est son contraire comme l’atteste le fait qu’ils soient tous deux associés dans le hadith où le Prophète () décrit un songe : « Je me suis vu cette nuit en rêve auprès de la Kaaba. Soudain je vis un homme brun d’une beauté sans pareille […] Il faisait le tour de la Kaaba, je demandais : “Qui est-ce donc ?” On me répondit : “Jésus, fils de Marie” derrière lui je vis un homme aux cheveux crépus, borgne de l’œil droit […] Il faisait également le tour de la Kaaba. Je demandais : “Et celui-là qui est-il ?” On me répondit : “L’Antéchrist, l’Imposteur !” »
Comme Jésus, le Faux-messie est le fruit d’une attente, il s’agit d’un sauveur qui vient libérer les hommes de leurs malheurs. Pour Jésus, il s’agissait de guider son peuple à la lumière de la foi, leur enseigner le Livre de Dieu, la sagesse et la Loi et les sauver ainsi du malheur spirituel que sont l’égarement et la mécréance : {A qui Nous confiâmes l’Evangile, contenant la droiture, lumière et confirmation de la Thora} [Coran 5/46].
L’Antéchrist inversement prétend sauver l’humanité des malheurs matériels ; pauvreté, guerres et famines : « Il ordonnera à la pluie de tomber et voici qu’elle tombera. Il ordonnera aux champs de produire et voici que les récoltes sortiront de terre… » (Rapporté par Ibn Mâja)
Comme Jésus, l’Antéchrist accomplit des miracles qui ont pour fonction de prouver sa prophétie et son statut de messie. Jésus guérissait les lépreux et accomplissaient d’autres miracles étonnants « par la permission de Dieu » : {Je guéris l’aveugle-né et le lépreux et redonne la vie aux morts par la permission de Dieu…} [Coran 3/49]
L’Antéchrist, quant à lui accomplira des actions similaires pour tenter de prouver sa déité et contrefaire la mission de Jésus, comme le rapporte ce hadith : « L’Antéchrist sera borgne […], il guérira l’aveugle de naissance et le lépreux et redonnera la vie aux morts puis il dira : “Je suis votre dieu” »
L’Antéchrist répondra à l’attente messianique de tous les peuples, comme l’attente de Maitreya dans les traditions asiatiques ou de Machi’ha chez les juifs. Ainsi, le faux-messie accaparera l’attente de celui qui vient précisément combattre l’Antéchrist : il se confondra avec Jésus pour beaucoup de chrétiens qui attendent le Christ ou avec le Mahdi pour les chiites .
Il est donc naturel qu’il soit confié à Jésus de combattre celui qui se confond avec lui et qui se drape de cette confusion (shubha) pour faire prospérer son règne et se faire considérer comme un dieu auprès de l’humanité. Jésus doit donc revenir pour rendre la justice et réparer les ignominies qu’un être commet au nom de son titre : le « Messie » ou christ.
Mais plus grave que cette attente universelle d’un Messie sauveur, les deux excès contradictoires que suscita la personne de Jésus auprès des juifs et des chrétiens convergent finalement pour aboutir à l’émergence de l’Antéchrist. La réconciliation de ces « deux pôles de l’égarement » que sont les religions juive et chrétienne prépare la venue du faux-messie.
Un messianisme judaïque inassouvi :
Ainsi les juifs ont renié le Messie que Dieu leur avait promis et l’ont calomnié. Mais la conséquence la plus grave de ce reniement a été que l’attente messianique des juifs n’a pu être assouvie et ne reconnaissant pas en Jésus le messie promis par Dieu, leur attente s’est prolongée jusqu’à nos jour.
Cette attente malsaine d’un messie sera finalement couronnée par l’arrivée à la fin des temps de l’Antéchrist : le faux messie, « El Massih el Dajjal » en arabe.
Le Dajjal signifie « faux messie » ou « faux christ » (christos = messie en grec).
Ce personnage prétendra donc à tort être le messie promis par Dieu aux juifs et se substituera à lui.
Le Prophète () a indiqué le lien entre l’Antéchrist et les juifs dans plusieurs hadiths. Il a été attesté que l’Antéchrist sera juif lui-même et que ses partisans les plus acharnés seront issus du peuple juif. Ainsi dans un hadith rapporté par Abû Bakr (1), le Prophète (A) a dit : « Les parents du Faux-messie seront stériles pendant trente années, après quoi ils enfanteront un enfant borgne et nuisible. Quand il dormira, son cœur restera alerte. »
Les compagnons du Prophète (A) étaient persuadés qu’il naitrait parmi les juifs ; ainsi soupçonnèrent-ils un enfant juif du nom d’Ibn Sayyâd d’être l’Antéchrist comme l’atteste l’énoncé du hadith précédent.
Dans un autre hadith, le Prophète (A) a dit au sujet de ses partisans : « 70 000 juifs d’Ispahan, portant de hautes coiffures, suivront le faux-messie » (Rapporté par Muslim, d’après Anas ibn Malik) Dans une autre version, il est dit : « Il sera accompagné de 70 000 juifs portant chacun d’eux un sceptre et une épée. » (Rapporté par Ahmad, d’après Jâbir)
Les hadiths qui décrivent la bataille finale entre les croyants et l’Antéchrist montrent clairement que les soldats de l’imposteur seront des juifs : « L’imam accomplira la prière ; une fois celle-ci terminée, Jésus commandera : “Ouvrez la porte !” On l’ouvrira tandis que l’Antéchrist se tiendra derrière elle entouré de 70 000 juifs […] Lorsqu’il verra Jésus, il commencera à se désintégrer comme le sel dans l’eau tout en tentant de prendre la fuite. Jésus le poursuivra en disant : “Tu n’échapperas pas au coup de grâce !” Il le rattrapera à la porte orientale de Ludd et le tuera. Dieu mettra ce jour-là les juifs en déroute. »
D’une certaine manière l’Antéchrist est le produit de la mécréance des juifs à l’égard de Jésus. Car en le reniant, ils attendent toujours leur messie et travaillent et contribuent à l’avènement de ce contre-modèle.
Le judaïsme moderne en effet, n’est plus l’adoration de Dieu mais l’attente fébrile de leur messie (Mashiha). Le messianisme qui constitue maintenant l’essentiel de la vie religieuse juive et qui oriente les agissements des juifs, a produit des idéologies surprenantes.
A travers les écrits talmudiques, les rabbins ont échafaudé la théorie de la délivrance : l’avènement de leur Messie, comparé à un enfantement est précédé de signes avant-coureurs décrits dans leurs prophéties.
Or, il appartient à tout juif de « hâter » l’arrivée du Messie en favorisant ces événements. Par exemple, certaines prophéties juives affirment que leur Messie n’apparaitra pas tant que l’empire perse et l’empire romain ne soient entrés en guerre. Il est donc important pour les juifs qui en ont la possibilité, de provoquer une guerre entre l’Iran et l’Amérique afin de réaliser cette prophétie et hâter l’arrivée de leur Messie .
Enfin, ce personnage satisfera leur amour de la vie terrestre en accomplissant des « miracles » tels que l’abondance des récoltes, la richesse et le bonheur illusoire. Il donnera à ses partisans le pouvoir sur Terre et assouvira de la sorte la volonté de domination mondiale du peuple juif qui considèrent les autres peuples comme aussi méprisables que les bestiaux .
Comme cet être maléfique n’est que la contrefaçon du Christ et qu’il se substitue à lui dans l’esprit du peuple juif et de ceux qui l’acclameront et le reconnaitront, il revient à Jésus de combattre précisément celui qui usurpe son nom et son statut, celui qui se prétend messie à sa place.
Les déviances du christianisme comme ferment de l’Antéchrist :
La doctrine chrétienne qui s’est formée en plusieurs siècles et qui n’a pas cessé de se modifier et de s’altérer jusqu’à nos jours contient des éléments qui participent à l’émergence de l’Antéchrist, ou tout du moins qui préparent les peuples influencés par cette religion à recevoir ce faux-dieu et à l’adorer.
Cette religion prépare en effet, la venue de l’Antéchrist car elle a imprégné dans l’esprit des peuples corrompus par cette doctrine, les notions de « dieu incarné », de « croix », mais aussi le messianisme et le moralisme.
Le christianisme c’est d’abord la divinisation de l’homme à travers la figure de Jésus ; c’est donc l’idée d’un dieu humain, incarné, venu sur terre pour être adoré. La doctrine de l’incarnation prédispose donc les peuples de culture chrétienne à accepter un homme comme dieu, d’autant plus qu’il se présentera comme étant le « christ » tant attendu et se confondra dans l’esprit de beaucoup de chrétiens avec le retour de Jésus. Ainsi l’Antéchrist se présentera tout d’abord comme le messie (Christ), puis il prétendra être prophète puis dieu lui-même .
Ce phénomène est décrit dans le Coran à travers ce verset : {Et afin d’avertir ceux qui dirent Dieu a un fils * Ni eux ni leurs pères ne détiennent à ce sujet de savoir. Mais à présent la parole s’est aggravée et ce n’est là que mensonge proféré.} [Coran 18/4-5]
Il est dit ici que la parole des chrétiens : « Dieu a un fils » s’est aggravée (kaburat = grandir, empirer, prendre de l’ampleur, s’aggraver…). L’aggravation dont il est question dans ce verset peut signifier que cette doctrine a empiré car la trinité n’était au début qu’une vague idée, puis qu’elle fut progressivement édictée par les membres du clergé chrétiens lors des conciles jusqu’à devenir un élément fondamental de leur credo.
Par ailleurs, cette « aggravation » peut aussi désigner les conséquences de cette croyance. En effet, la doctrine de la trinité fut la matrice de croyances et d’événements politiques de plus en plus graves d’époque en époque puisqu’elle a servi à travers l’histoire à justifier davantage d’hérésies et de déviances en occident comme le culte des icônes tout d’abord dans l’empire byzantin , la séparation du politique et du religieux et a donc contribué ultérieurement à la naissance de l’occident « moderne » et matérialiste conçu sur le modèle de l’incarnation où le divin doit systématiquement engendrer et s’incarner dans le monde immanent.
Cela peut en outre expliquer le fait que cette Sourate de la Caverne protège celui qui la récite de l’épreuve du faux-messie car cet être est l’émanation directe de cette doctrine déviante qui énonce la matérialisation du divin. Le Prophète () a dit : « Celui qui fera face à l’Antéchrist, qu’il récite les premiers versets de la Sourate de la Caverne » ou dans cette autre version : « Celui qui apprend les dix premiers versets de la Sourate de la caverne sera préservé de l’épreuve de l’Antéchrist. » (Rapporté par Muslim, d’après Abû Ad-Darda)
Or, les deux versets mentionnés appartiennent aux dix premiers versets de cette Sourate. La parole « Dieu a un fils » prépare donc la venue de l’Antéchrist en inspirant l’idée qu’un être matériel peut être dieu. L’antéchrist appellera les hommes à le déifier et à considérer le divin comme partie intégrante de la création par opposition à la doctrine de l’Islam qui affirme la parfaite transcendance du divin et sa prééminence vis-à-vis du monde créé.
Le christianisme fait ainsi partie des cultes qui professent l’adoration de l’homme par lui-même. Cette forme paroxystique de l’idolâtrie n’est apparue qu’à l’ère ultime de l’humanité.
Cette ère qui constitue une étape supplémentaire dans le développement du polythéisme dans l’histoire humaine, a débuté avec le règne de Pharaon où pour la première fois les hommes n’adoraient plus de fausses divinités extérieures au genre humain mais vouaient un culte à l’un d’entre eux puisqu’ils considéraient un homme (Pharaon) comme étant le dieu suprême du monde : {Il réunit son peuple et les harangua * Il leur dit, Je suis votre souverain le plus haut} [Coran 79/13-14]
Cette ère voit l’apparition de la doctrine du christianisme avec l’idée qu’un homme est l’incarnation de Dieu et elle s’achèvera avec la foi en un homme prétendant être divin : le faux-messie.
Par ailleurs, le culte de la croix, apparu tardivement (à l’époque de l’empereur Constantin au 4ième siècle chrétien), participe à l’avènement de l’Antéchrist. Le lien entre croix et antéchrist est confirmé à ce propos par la notion de shabih dans le Coran où Dieu explique qu’un sosie a été placé sur la croix à la place de Jésus, cela afin de le préserver.
Certaines sources islamiques affirment qu’il s’agirait de l’un de ses apôtres qui se porta volontaire pour le protéger, Jésus le vêtit de son manteau et il prit alors son apparence physique .
Les textes musulmans établissent donc un lien entre la « croix » et la notion de faux-semblant (Shabîh) et de contrefaçon.
De plus le messianisme chrétien ou cette attente fébrile du retour du Christ marque profondément l’esprit occidental et a contribué à l’émergence du « modernisme » et l’idée de progrès qui préparent finalement la venue du faux messie. L’espoir d’un royaume de Dieu sur Terre qui se confond avec l’idée de progrès et la foi en l’émergence d’une société parfaite .
L’Antéchrist, indéniablement, exploitera ce messianisme pour se faire accepter. Il incarnera pour ses partisans, la réalisation du bien absolu dans l’histoire, l’achèvement du progrès humain. Son règne sera pour les peuples d’origine chrétienne la véritable « Parousie ».
On trouve aussi les traces de l’universalisme chrétien, hérité par l’occident moderne, dans la description de l’Antéchrist. Les hadiths indiquent qu’il foulera tous les pays et qu’il tentera d’étendre son pouvoir et son autorité à la terre entière : « L’Antéchrist entrera dans toutes les régions de la Terre, à l’exception de La Mecque et de Médine car toutes leurs portes sont barrées par des anges qui les gardent. »
Enfin, le moralisme puéril développé par les chrétiens prépare lui aussi l’arrivée de l’Antéchrist. Ce moralisme enfantin qui baigne actuellement le monde occidental et que cette civilisation diffuse dans le monde entier via notamment l’idéologie des « droits de l’homme » est un avant-goût du règne de l’Antéchrist qui se présentera comme une personne pacifique, prônant l’ « amour », la fraternité entre les peuples, la paix universelle, ainsi que l’instauration d’un gouvernement unique mondial.
Dans un hadith il est dit : « Un homme s’approchera des gardes armés de l’Antéchrist qui lui diront : “Que veux-tu ?” Il dira : “Je veux m’adresser à ce personnage.” Ils diront : “As-tu foi en notre Seigneur ?” Il dira : “Mon Seigneur n’a rien à voir avec celui-là !” “Ils voudront le tuer mais certains s’interposeront : “Notre souverain nous a interdit de tuer qui que ce soit sans son autorisation”… »
On voit ici que l’armée de l’Antéchrist ne s’attaquera pas de manière inconsidérée à tout opposant et que la violence est loin de caractériser ce personnage.
A l’inverse, son discours se confondra avec le discours actuel de l’Eglise qui met en avant la dimension prétendument « pacifique » de Jésus. Le faux-messie n’aura pas les traits caricaturaux du tyran brutal et sanguinaire et telle sera justement la véritable épreuve de l’Antéchrist : il aura l’apparence du bien pour se faire reconnaitre en tant que Sauveur et mieux faire régner le mal.
L’Islam, la religion de Jésus :
Observons cette étrange courbe de l’histoire récente de l’humanité : la personne de Jésus suscite une controverse terrible qui abouti à la constitution de deux religions distinctes et antagoniques : le judaïsme et le christianisme.
Ces deux croyances développent une vision excessive et outrageante à l’égard de Jésus, le calomniant ou le divinisant. Puis voilà qu’après des siècles de vives oppositions, ces deux religions convergent progressivement pour préparer la venue de l’Antéchrist, à la fois en attisant l’attente d’un sauveur et en préparant les peuples à accepter un homme-dieu.
Cette convergence s’incarne aussi par la dissolution de ces deux religions au sein du monde occidental « moderne », cette « synthèse occidentale », et la naissance de la notion de judéo-christianisme dont beaucoup oublient qu’elle est très récente. L’animosité entre ces deux religions a toujours été plus grande qu’avec l’Islam et elle a souvent abouti à des massacres et des pogroms d’une rare violence .
Voilà pourtant que de nos jours, ces deux identités religieuses semblent ne faire qu’une. Les occidentalistes et les sionistes côte-à-côte revendiquent leur appartenance commune au bloc occidental notamment dans leur lutte contre l’Islam, ennemi commun déclaré.
Il s’agit donc d’une dialectique historique opposant deux forces contradictoires et dont le monde occidental est la synthèse. Les deux religions du Livre qui se scindent et s’éloignent autour de Jésus, se rejoignent et se conjuguent dans la culture gréco-romaine païenne pour former l’ « occident ».
L’Islam qui est apparu entre-temps, présente la voie médiane entre ces deux excès et fonde la communauté des véritables partisans de Jésus, les dignes héritiers de son message prophétique, le seuls à entretenir la résistance contre l’empire « romain », ennemi de Jésus.
Les musulmans, en effet, reconnaissent sa prophétie et son messianisme tout en rejetant sa prétendue divinité : ils seront donc l’armée de Jésus contre son contraire, l’Antéchrist, messie des juifs et de certains chrétiens, désormais réunis.
16 Rapporté par Ahmad, selon le témoignage d’Ibn Mas’ûd
17 Les signes de la fin des temps : Hadith numéro 192
18 Traduction Hadith 149, rapporté par Muslim, selon le témoignage An-Nawwâs ibn Samân.
19 Rapporté par Ibn Mâja, selon le témoignage d’Umm Sharîk. « les signes de la fin des temps » : Hadith n°186.
20 Rapporté par Muslim, d’après ‘Abdullah ibn ‘Umar. Voir « Les signes de la fin des temps » : Hadith n° 189
21 Hadith rapporté par Ahmad et Tabrani : sa chaine de transmission est « isolée »
22 Tel est l’avis développé par Abû Qutâda Al-Filastînî dans son traité : « Etude des prophéties : l’Antéchrist »
23 Rapporté par Ahmad, Abu Daud et Tirmidhi, d’après Himâd ibn Salama, d’après ‘Ali ibn Saîd
24 Rapporté par Ibn Mâja, selon le témoignage d’Umm Sharîk. « Les signes de la fin des temps » : Hadith n°186.
25 Comme le disait un rabbin : « Le point central de la vie de chaque Juif en particulier et de tout le Peuple Juif au cours des générations est ce que la Michna nous enseigne : « Tous les jours de ta vie servent à amener l’ère messianique. »
26 Les textes talmudiques affirment en effet que leur Messie donnera le pouvoir absolu aux juifs sur Terre et que tous les autres peuples, les goyim, seront réduits à l’état d’esclavage. I. Bertrand affirme dans son livre « La franc-maçonnerie, secte juive » : « La Ghémara pose en principe que les Juifs sont une émanation de la substance divine et les non-juifs une semence de bétail. « Le peuple élu, dit le grand Abarbancl, un des commentateurs les plus estimés de la Mischna, est digne de la vie éternelle, les autres peuples, au contraire, ressemblent à des ânes et seront traités en conséquence »
27 « Il commencera par dire : “je suis prophète”. Or, il n’y aura nul prophète après moi. Puis, il dira : “je suis votre dieu”. Or, il ne vous sera pas donné de voir Dieu avant votre mort… » Rapporté par Al-Bayhiqî et As-Suyûtî, d’après le témoignage d’Abû Amâma. Hadith authentifié par Al-Albânî.
28 Voir Marie-José Mondzain. « Image, icône, Economie ». Le Seuil : ou comment dans l’empire Byzantin à l’époque de la querelle iconoclaste les philosophes chrétiens ont autorisé puis imposé au nom de l’incarnation du Christ le culte des icônes pourtant prohibé dans l’Ancien Testament. Le culte de l’image s’est ainsi introduit en Occident en prétextant de l’incarnation de Dieu dans le Christ qui se poursuivait par l’incarnation du Christ dans les images saintes que les chrétiens se doivent donc d’adorer selon cette doctrine.
29 Le pouvoir temporel qui se dissocie du pouvoir spirituel sur le même exemple de la dissociation entre le Dieu du ciel et son « fils », son incarnation terrestre.
30 Rapporté par Muslim, d’après An-Nawâss ibn Sam’ân.
31 Ibn Kathîr rapporte dans son exégèse du Coran pour le verset 157 de la Sourate 4, le témoignage d’Ibn Abbas qu’il juge authentique, selon lequel l’un des 12 apôtres de Jésus s’est porté volontaire pour prendre l’apparence physique de Jésus pour être crucifié et tué à sa place en échange de sa compagnie éternelle au Paradis.
32 « Il est clair qu’on peut interpréter la vision progressiste de l’histoire, tel qu’elle se constitue au 18ième et 19ième siècles comme le produit d’une sécularisation du millénarisme chrétien… ». Du progrès. Pierre André Taguieff.
33 Al-Bukhârî (1881), Muslim (2943), d’après Anas ibn Mâlik.
34 « Les signes de la fin des temps » : Hadith n°156. Rapporté par Muslim, d’après Abû Sa’îd al-Khudrî
35 Voir l’étude comparé du statut des juifs en terre chrétienne et musulmane du juif extrémiste Mark Cohen : « Sous le croissant et sous la croix, les juifs au Moyen-âge » Seuil, 2008.
Publié dans : Théologie
Bonne lecture !
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Nikemsi