Le FMI propose un remède controversé à la planète: une baisse du dollar
WASHINGTON — Le Fonds monétaire international a révélé mercredi sa proposition controversée pour soutenir l'économie de la planète: aider les Etats-Unis à réduire leurs déficits vis-à-vis des autres pays en permettant au dollar de se déprécier.
Cette suggestion figure dans une note aux ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20, qui étaient réunis à Paris vendredi et samedi.
D'après les calculs des économistes du Fonds, le taux de change du dollar est plutôt surévalué, ceux de l'euro et du yen sont "globalement conformes" aux fondamentaux économiques, et plusieurs monnaies de pays émergents asiatiques "sous-évaluées", surtout celle de la Chine.
Par conséquent, le FMI appelle le G20 à faciliter une baisse du billet vert.
"Une nouvelle dépréciation effective du taux de change du dollar contribuerait à une baisse durable du déficit des comptes courants des Etats-Unis vers un niveau plus en conformité avec les fondamentaux de moyen terme, apportant un soutien à une croissance plus équilibrée", affirme le Fonds dans cette note.
Dans sa précédente note au G20, avant une réunion à Gyeongju (Corée du Sud) en octobre, le FMI n'allait pas aussi loin. Il avait la même évaluation des taux de changes, et estimait que pour les "pays émergents à croissance rapide", il y avait des "arguments en faveur d'une appréciation" de leurs devises respectives.
Le niveau adéquat du dollar est un sujet controversé entre économistes, banquiers centraux et gouvernements.
Aux Etats-Unis, une opinion répandue est qu'il devrait baisser pour aider à combler le déficit commercial.
Ailleurs, des économistes dénoncent les effets pervers de chaque baisse de la grande monnaie de réserve du monde : hausse des cours des matières premières, tensions commerciales, incertitudes pour les entreprises, ou encore spéculation sur les monnaies des pays émergents.
Le Trésor américain reste depuis une quinzaine d'années sur une même ligne, répétant qu'"un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis", et la banque centrale (Fed) affirme défendre sa monnaie en favorisant la croissance de la première économie mondiale.
Mais plusieurs pays du G20 accusent ouvertement Washington d'avoir une politique de dollar faible, destinée à favoriser ses exportateurs.
En l'espace de quatre mois, de la fin juin à la fin octobre, le dollar a perdu 6% de sa valeur face à la monnaie de ses principaux partenaires commerciaux. Les diverses tentatives de pays du G20 pour résister à l'appréciation de leur monnaie ont alors conduit le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, à lancer le terme désormais célèbre de "guerre des monnaies" fin septembre.
Le Japon était intervenu deux semaines auparavant sur le marché des changes afin de contrer l'appréciation du yen, pour la première fois depuis 2004. D'autres pays du G20 étaient soupçonnés de le faire plus discrètement, comme la Corée du Sud, l'Inde ou l'Indonésie.
A la même époque, les Etats-Unis et la Chine étaient en conflit ouvert sur le taux de change du yuan. Et les Européens se plaignaient d'être victimes de la baisse du dollar, voyant l'euro comme trop fort et pénalisant les exportations européennes.
En octobre, afin d'apaiser les tensions, les pays du G20 s'étaient engagés à s'abstenir de dévaluer leur monnaie au profit de leurs exportateurs. Mais alors que d'autres engagements antérieurs ont été repris dans la déclaration commune de Paris, celui-là n'a pas été réitéré.
Source:
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/le-fmi-propose-un-remede-controverse-a-la-planete-une-baisse-du-dollar_965698.html?actu=1
WASHINGTON — Le Fonds monétaire international a révélé mercredi sa proposition controversée pour soutenir l'économie de la planète: aider les Etats-Unis à réduire leurs déficits vis-à-vis des autres pays en permettant au dollar de se déprécier.
Cette suggestion figure dans une note aux ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20, qui étaient réunis à Paris vendredi et samedi.
D'après les calculs des économistes du Fonds, le taux de change du dollar est plutôt surévalué, ceux de l'euro et du yen sont "globalement conformes" aux fondamentaux économiques, et plusieurs monnaies de pays émergents asiatiques "sous-évaluées", surtout celle de la Chine.
Par conséquent, le FMI appelle le G20 à faciliter une baisse du billet vert.
"Une nouvelle dépréciation effective du taux de change du dollar contribuerait à une baisse durable du déficit des comptes courants des Etats-Unis vers un niveau plus en conformité avec les fondamentaux de moyen terme, apportant un soutien à une croissance plus équilibrée", affirme le Fonds dans cette note.
Dans sa précédente note au G20, avant une réunion à Gyeongju (Corée du Sud) en octobre, le FMI n'allait pas aussi loin. Il avait la même évaluation des taux de changes, et estimait que pour les "pays émergents à croissance rapide", il y avait des "arguments en faveur d'une appréciation" de leurs devises respectives.
Le niveau adéquat du dollar est un sujet controversé entre économistes, banquiers centraux et gouvernements.
Aux Etats-Unis, une opinion répandue est qu'il devrait baisser pour aider à combler le déficit commercial.
Ailleurs, des économistes dénoncent les effets pervers de chaque baisse de la grande monnaie de réserve du monde : hausse des cours des matières premières, tensions commerciales, incertitudes pour les entreprises, ou encore spéculation sur les monnaies des pays émergents.
Le Trésor américain reste depuis une quinzaine d'années sur une même ligne, répétant qu'"un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis", et la banque centrale (Fed) affirme défendre sa monnaie en favorisant la croissance de la première économie mondiale.
Mais plusieurs pays du G20 accusent ouvertement Washington d'avoir une politique de dollar faible, destinée à favoriser ses exportateurs.
En l'espace de quatre mois, de la fin juin à la fin octobre, le dollar a perdu 6% de sa valeur face à la monnaie de ses principaux partenaires commerciaux. Les diverses tentatives de pays du G20 pour résister à l'appréciation de leur monnaie ont alors conduit le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, à lancer le terme désormais célèbre de "guerre des monnaies" fin septembre.
Le Japon était intervenu deux semaines auparavant sur le marché des changes afin de contrer l'appréciation du yen, pour la première fois depuis 2004. D'autres pays du G20 étaient soupçonnés de le faire plus discrètement, comme la Corée du Sud, l'Inde ou l'Indonésie.
A la même époque, les Etats-Unis et la Chine étaient en conflit ouvert sur le taux de change du yuan. Et les Européens se plaignaient d'être victimes de la baisse du dollar, voyant l'euro comme trop fort et pénalisant les exportations européennes.
En octobre, afin d'apaiser les tensions, les pays du G20 s'étaient engagés à s'abstenir de dévaluer leur monnaie au profit de leurs exportateurs. Mais alors que d'autres engagements antérieurs ont été repris dans la déclaration commune de Paris, celui-là n'a pas été réitéré.
Source:
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/le-fmi-propose-un-remede-controverse-a-la-planete-une-baisse-du-dollar_965698.html?actu=1