.aurelien1818 a écrit:
Avec toi, on assiste donc à un processus de transfert psychanalytique en direct live.
Tu donnes tout le crédit que tu veux à la psychanalyse, excuse moi de ne pas t'y suivre, les obsessions incestueuses ou phalliques de Freud font que je ne vois aucune chose dans ses conception et ses procédés que de la perversité. Je veux bien qu'on soit dans la rubrique Judaïsme, mais Freud ne s'appuyait pas sur la religion juive, que je sache.
Cette "intuition intellectuelle" que tu rabâches à longueur de sujets dès que tes affirmations gratuites sont réfutées, tu la ressorts également en faisant régulièrement allusion à Guénon. Si c'est un hasard et que tu en parles parce que tu as lu ce terme chez un philosophe quelconque, très bien. Voyons ce que diverses personnes disent sur l'intuition intellectuelle:
Citation:
Dans le système de Schelling, « l’Intuition intellectuelle (en allemand Anschauung) signifie un acte transcendant, indéfinissable, au moyen duquel l'intelligence saisit l'absolu dans son identité, c'est-à-dire tel qu'il est en lui-même, au-dessus de toute distinction et de toute différence, et réunissant dans sa nature absolument simple toutes les oppositions et tous les contraires ».
http://auriol.free.fr/parapsychologie/intuition/intuition.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Wilhelm_Joseph_von_Schelling
Citation:
"Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre". Platon avait fait inscrire cette maxime au fronton de son Académie... Les mathématiques sont la voie royale qui mène à la vérité. Beau programme, n'est-ce pas ? En effet, le noumène de Platon est la chose telle qu'elle est en elle-même, la chose en soi, c'est-à-dire sa vérité.
Pourtant, Platon n'établit pas vraiment la possibilité de réaliser son programme. Malgré ses ambitions, la science platonicienne est réductible aux certitudes mathématiques : Platon montre bien la puissance de la raison (dianoïa) à l'oeuvre dans la démarche démonstrative caractéristique de la pensée mathématique. Mais voyant que la démonstration prend encore appui sur les apparences sensibles (le géomètre ne peut aboutir à l'idée de la sphère qu'en dessinant des figures), il estime possible d'aller plus loin, en admettant que l'esprit (noùs) est capable de contemplation (theoria) : selon Platon, l'esprit n'est pas seulement capable de raison (dianoïa) ; il peut aussi, dans un élan qui le fait ressembler à un dieu, s'élever à l'intelligence (noésis) qui contemple. Ici, contempler signifie saisir directement par la pensée, sans passer par aucun intermédiaire sensible (= sans les images du mathématicien). Kant appelle intuition intellectuelle une telle représentation immédiate du réel, et il établit que Platon s'est trompé en croyant qu'elle était possible.
http://philia.online.fr/courrier/courrier_accueil.php?id_art=050
http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant
Je n'ai pas lu Schelling, ni Kant, je ne vais donc pas en parler longuement (ce qui me donnerait aussi l'apparence d'avoir deux mentors supplémentaires, ouah, je serais mal barré!). Mais le fait ne n'avoir pas lu ces philosophes ne m'interdit pas de constater que le sens qu'ils donnent à cette "intuition intellectuelle" est bien une faculté extraordinaire, pratiquement inatteignable.
Mais de toutes façons, on n'est pas dans ce cas là, puisque c'est toi-même qui associe cette expression à Guénon:
aurelien1818 a écrit:
Je ne peut que te montrer des pistes, je ne peut pas faire le travail de réfléxion à ta place.
La question qui se pose maintenant est de savoir si tu bénéficie de cette faculté que René Guénon appellait "intuition intellectuelle".
https://novusordoseclorum.1fr1.net/t6322p60-la-guerre-contre-liran-lune-des-vraies-raisons-occultes-des-pseudo-revolutions-au-moyen-orientCe seul fait justifie que j'aille chercher des citations de Guénon pour traiter avec toi cette question d'intuition intellectuelle! Pas besoin qu'il soit mon "mentor", ou mon "gourou", c'est pas moi qui suis venu t'emmerder avec.
Guénon n'est pas mon "mentor", ce terme est outrancier, j'en parle simplement lorsque ce que j'en ai lu et que je trouve de valeur est à propos. Mais il faut être cohérent dans ses affirmations, soit on cite un auteur pour exposer sa pensée et on est honnête, soit on le cite pour se faire valoir, et emporté par la volonté aveugle d'avoir raison, on finit par dire n'importe quoi. De nombreux points, dans ce sujet et celui de la dernière fois, montrent qu'on est clairement dans le deuxième cas pour toi.
C'est un peu petit de me comparer au schizophrène du forum ex-soral, parce que lui justement n'était pas cohérent, il racontait des tas d'éléments de sa vie personnelle, sautait du coq à l'âne pour raconter une anecdote débile et invérifiable, entre 2 citations de Guénon. Ça n'est pas du tout mon cas, je te répond précisément à chaque fois, et c'est toi qui constamment fuis dans l'irrationnel, il faut fatalement que tu finisses par mettre des images rigolotes, parce que la lecture te fatigue très vite, et les contradictions de ton discours exposées sont impossibles à réfuter.
Tu veux abandonner très vite la raison et son insuffisance, c'est bien de connaître ses limites, mais ce n 'est pas à cause de cela qu'il faut décider de s'en séparer définitivement. C'est précisément ça la folie. La raison, c'est une faculté. Elle est insuffisante pour accéder au supra-rationnel, mais elle permet au moins de ne pas tomber dans l'irrationnel. C'est la différence entre supra-rationnel et irrationnel. Tes jambes ne permettent pas de voler, est-ce pour ça que tu dois te couper les jambes? C'est complètement insensé.
C'est dommage que tu aies tronqué la partie principale de la citation sur la kabbale:
Citation:
Ce terme, en lui-même, est donc susceptible de désigner n’importe quelle tradition ; mais, comme il appartient à la langue hébraïque, il est normal, quand on se sert d’une autre langue, de le réserver, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer en d’autres occasions, à la seule tradition hébraïque, ou, si l’on préfère une autre façon de parler peut-être plus exacte, à la forme spécifiquement hébraïque de la tradition. Si nous insistons là-dessus, c’est que nous avons constaté chez certains une tendance à donner un autre sens à ce mot, à en faire la dénomination d’un genre spécial de connaissances traditionnelles, où qu’elles se trouvent d’ailleurs, et cela parce qu’ils croient découvrir dans le mot lui-même toutes sortes de choses plus ou moins extraordinaires qui n’y sont point réellement.
Ceci répond à tes embrouillamini, pas besoin d'y revenir.
aurelien1818 a écrit:
Là tu me rappelle quelqu'un d'autre qui affirmait qu'il n'y avait qu'un seul sens dans le coran et que tout était comprehensible de maniére littéralle.
Achète toi des lunettes:
tagada a écrit:
Il n'y a pas à faire d'exégèse des livres de René Guénon, c'est de la folie de dire ça. Ceux-ci ne sont pas des textes sacrés, ils comportent un discours qui n'a qu'un seul degré, tout est dit explicitement.
Je dis justement que c'est le propre des textes sacrés d'être sujets à l'exégèse et d'avoir plusieurs degrés de lecture.
aurelien1818 a écrit:
Il s'agit d'une différence de moyens (voie passive ou voie active) mais le résultat est le même, la connaissance de la dimension métaphysique.
J'ai juste dit que les saints vivaient cette expérience d'ordre métaphysique, et même avec cela tu n'est pas d'accord, c'est à désespérer.
C'est faux, là encore je te renvoie à Aperçus sur l'intiation (enfin pas pour toi, j'ai compris que tu ne veux pas lire, que ça userait trop ta raison de le faire, je mets juste ça à la disposition de ceux que ça intéresse et qui veulent se faire leur idée):
Citation:
CHAPITRE PREMIER
VOIE INITIATIQUE ET VOIE MYSTIQUE
La confusion entre le domaine ésotérique et initiatique et le domaine mystique, ou, si l’on préfère, entre les points de vue qui leur correspondent respectivement, est une de celles que l’on commet le plus fréquemment aujourd’hui, et cela, semble-t-il, d’une façon qui n’est pas toujours entièrement désintéressée ; il y a là, du reste, une attitude assez nouvelle, ou qui du moins, dans certains milieux, s’est beaucoup généralisée en ces dernières années, et c’est pourquoi il nous paraît nécessaire de commencer par nous expliquer nettement sur ce point. Il est maintenant de mode, si l’on peut dire, de qualifier de « mystiques » les doctrines orientales elles-mêmes, y compris celles où il n’y a pas même l’ombre d’une apparence extérieure pouvant, pour ceux qui ne vont pas plus loin, donner lieu à une telle qualification ; l’origine de cette fausse interprétation est naturellement imputable à certains orientalistes, qui peuvent d’ailleurs n’y avoir pas été amenés tout d’abord par une arrière-pensée nettement définie, mais seulement par leur incompréhension et par le parti pris plus ou moins inconscient, qui leur est habituel, de tout ramener à des points de vue occidentaux (1). Mais d’autres sont venus ensuite, qui se sont emparés de cette assimilation abusive, et qui, voyant le parti qu’ils pourraient en tirer pour leurs propres fins, s’efforcent d’en propager l’idée en dehors du monde spécial, et somme toute assez restreint, des orientalistes et de leur clientèle ; et ceci est plus grave, non pas seulement parce que c’est par là surtout que cette confusion se répand de plus en plus, mais aussi parce qu’il n’est pas difficile d’y apercevoir des marques non équivoques d’une tentative « annexionniste » contre laquelle il importe de se tenir sur ses gardes. En effet, ceux auxquels nous faisons allusion ici sont ceux que l’on peut regarder comme les négateurs les plus « sérieux » de l’ésotérisme, nous voulons dire par là les exotéristes religieux qui se refusent à admettre quoi que ce soit au delà de leur propre domaine, mais qui estiment sans doute cette assimilation ou cette « annexion » plus habile qu’une négation brutale ; et, à voir de quelle manière certains d’entre eux s’appliquent à travestir en « mysticisme » les doctrines les plus nettement initiatiques, il semblerait vraiment que cette tâche revête à leurs yeux un caractère tout particulièrement urgent (2). A vrai dire, il y aurait pourtant, dans ce même domaine religieux auquel appartient le mysticisme, quelque chose qui, à certains égards, pourrait mieux se prêter à un rapprochement, on plutôt à une apparence de rapprochement : c’est ce qu’on désigne par le terme d’« ascétique », car il y a là tout au moins une méthode « active », au lieu de l’absence de méthode et de la « passivité » qui caractérisent le mysticisme et sur lesquelles nous aurons à revenir tout à l’heure (3) ; mais il va de soi que ces similitudes sont tout extérieures, et, d’autre part, cette « ascétique » n’a peut-être que des buts trop visiblement limités pour pouvoir être avantageusement utilisée de cette façon, tandis que, avec le mysticisme, on ne sait jamais très exactement où l’on va, et ce vague même est assurément propice aux confusions. Seulement, ceux qui se livrent à ce travail de propos délibéré, non plus que ceux qui les suivent plus ou moins inconsciemment, ne paraissent pas se douter que, dans tout ce qui se rapporte à l’initiation, il n’y a en réalité rien de vague ni de nébuleux, mais au contraire des choses très précises et très « positives » ; et, en fait, l’initiation est, par sa nature même, proprement incompatible avec le mysticisme.
Cette incompatibilité ne résulte pas, d’ailleurs, de ce qu’implique originellement le mot « mysticisme » lui-même, qui est même manifestement apparenté à l’ancienne désignation des « mystères », c’est-à-dire de quelque chose qui appartient au contraire à l’ordre initiatique ; mais ce mot est de ceux pour lesquels, loin de pouvoir s’en rapporter uniquement à l’étymologie, on est rigoureusement obligé, si l’on veut se faire comprendre, de tenir compte du sens qui leur a été imposé par l’usage, et qui est, en fait, le seul qui s’y attache actuellement. Or chacun sait ce qu’on entend par « mysticisme », depuis bien des siècles déjà, de sorte qu’il n’est plus possible d’employer ce terme pour désigner autre chose ; et c’est cela qui, disons-nous, n’a et ne peut avoir rien de commun avec l’initiation, d’abord parce que ce mysticisme relève exclusivement du domaine religieux, c’est-à-dire exotérique, et ensuite parce que la voie mystique diffère de la voie initiatique par tous ses caractères essentiels, et que cette différence est telle qu’il en résulte entre elles une véritable incompatibilité. Précisons d’ailleurs qu’il s’agit en cela d’une incompatibilité de fait plutôt que de principe, en ce sens qu’il ne s’agit aucunement pour nous de nier la valeur au moins relative du mysticisme, ni de lui contester la place qui peut légitimement lui appartenir dans certaines formes traditionnelles ; la voie initiatique et la voie mystique peuvent donc parfaitement coexister (4), mais ce que nous voulons dire, c’est qu’il est impossible que quelqu’un suive à la fois l’une et l’autre, et cela même sans rien préjuger du but auquel elles peuvent conduire, bien que du reste on puisse déjà pressentir, en raison de la différence profonde des domaines auxquels elles se rapportent, que ce but ne saurait être le même en réalité.
Nous avons dit que la confusion qui fait voir à certains du mysticisme là où il n’y en a pas la moindre trace a son point de départ dans la tendance à tout réduire aux points de vue occidentaux ; c’est que, en effet, le mysticisme proprement dit est quelque chose d’exclusivement occidental et, au fond, de spécifiquement chrétien. A ce propos, nous avons eu l’occasion de faire une remarque qui nous paraît assez curieuse pour que nous la notions ici : dans un livre dont nous avons déjà parlé ailleurs (5), le philosophe Bergson, opposant ce qu’il appelle la « religion statique » et la « religion dynamique », voit la plus haute expression de cette dernière dans le mysticisme, que d’ailleurs il ne comprend guère, et qu’il admire surtout pour ce que nous pourrions y trouver au contraire de vague et même de défectueux sous certains rapports ; mais ce qui peut sembler vraiment étrange de la part d’un « non-chrétien », c’est que, pour lui, le « mysticisme complet », quelque peu satisfaisante que soit l’idée qu’il s’en fait, n’en est pas moins celui des mystiques chrétiens. A la vérité, par une conséquence nécessaire du peu d’estime qu’il éprouve pour la « religion statique », il oublie un peu trop que ceux-ci sont chrétiens avant même d’être mystiques, ou du moins, pour les justifier d’être chrétiens, il pose indûment le mysticisme à l’origine même du Christianisme ; et, pour établir à cet égard une sorte de continuité entre celui-ci et le judaïsme, il en arrive à transformer en « mystiques » les prophètes juifs ; évidemment, du caractère de la mission des prophètes et de la nature de leur inspiration, il n’a pas la moindre idée (6). Quoi qu’il en soit, si le mysticisme chrétien, si déformée ou amoindrie qu’en soit sa conception, est ainsi à ses yeux le type même du mysticisme, la raison en est, au fond, bien facile à comprendre : c’est que, en fait et à parler strictement, il n’existe guère de mysticisme autre que celui-là ; et même les mystiques qu’on appelle « indépendants », et que nous dirions plus volontiers « aberrants », ne s’inspirent en réalité, fût-ce à leur insu, que d’idées chrétiennes dénaturées et plus ou moins entièrement vidées de leur contenu originel. Mais cela aussi, comme tant d’autres choses, échappe à notre philosophe, qui s’efforce de découvrir, antérieurement au Christianisme, des « esquisses du mysticisme futur », alors qu’il s’agit de choses totalement différentes ; il y a là, notamment, sur l’Inde, quelques pages qui témoignent d’une incompréhension inouïe. Il y a aussi les mystères grecs, et ici le rapprochement, fondé sur la parenté étymologique que nous signalions plus haut, se réduit en somme à un bien mauvais jeu de mots ; du reste, Bergson est forcé d’avouer lui-même que « la plupart des mystères n’eurent rien de mystique » ; mais alors pourquoi en parle-t-il sous ce vocable ? Quant à ce que furent ces mystères, il s’en fait la représentation la plus « profane » qui puisse être ; ignorant tout de l’initiation, comment pourrait-il comprendre qu’il y eut là, aussi bien que dans l’Inde, quelque chose qui d’abord n’était nullement d’ordre religieux, et qui ensuite allait incomparablement plus loin que son « mysticisme », et même, il faut bien le dire, que le mysticisme authentique, qui, par là même qu’il se tient dans le domaine purement exotérique, a forcément aussi ses limitations (7) ?
Nous ne nous proposons point présentement d’exposer en détail et d’une façon complète toutes les différences qui séparent en réalité les deux points de vue initiatique et mystique, car cela seul demanderait tout un volume ; notre intention est surtout d’insister ici sur la différence en vertu de laquelle l’initiation, dans son processus même, présente des caractères tout autres que ceux du mysticisme, voire même opposés, ce qui suffit à montrer qu’il y a bien là deux « voies » non seulement distinctes, mais incompatibles dans le sens que nous avons déjà précisé. Ce qu’on dit le plus souvent à cet égard, c’est que le mysticisme est « passif », tandis que l’initiation est « active » ; cela est d’ailleurs très vrai, à la condition de bien déterminer l’acception dans laquelle on doit l’entendre, exactement. Cela signifie surtout que, dans le cas du mysticisme, l’individu se borne à recevoir simplement ce qui se présente à lui, et tel qu’il se présente, sans que lui-même y soit pour rien ; et, disons-le tout de suite, c’est en cela que réside pour lui le danger principal, du fait qu’il est ainsi « ouvert » à toutes les influences, de quelque ordre qu’elles soient, et qu’au surplus, en général et sauf de rares exceptions, il n’a pas la préparation doctrinale qui serait nécessaire pour lui permettre d’établir entre elles une discrimination quelconque (8 ) . Dans le cas de l’initiation, au contraire, c’est à l’individu qu’appartient l’initiative d’une « réalisation » qui se poursuivra méthodiquement, sous un contrôle rigoureux et incessant, et qui devra normalement aboutir à dépasser les possibilités mêmes de l’individu comme tel ; il est indispensable d’ajouter que cette initiative ne suffit pas, car il est bien évident que l’individu ne saurait se dépasser lui-même par ses propres moyens, mais, et c’est là ce qui nous importe pour le moment, c’est elle qui constitue obligatoirement le point de départ de toute « réalisation » pour l’initié, tandis que le mystique n’en a aucune, même pour des choses qui ne vont nullement au delà du domaine des possibilités individuelles. Cette distinction peut déjà paraître assez nette, puisqu’elle montre bien qu’on ne saurait suivre à la fois les deux voies initiatique et mystique, mais elle ne saurait cependant suffire ; nous pourrions même dire qu’elle ne répond encore qu’à l’aspect le plus « exotérique » de la question, et, en tout cas, elle est par trop incomplète en ce qui concerne l’initiation, dont elle est fort loin d’inclure toutes les conditions nécessaires ; mais, avant d’aborder l’étude de ces conditions, il nous reste encore quelques confusions à dissiper.
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1 - C’est ainsi que, spécialement depuis que l’orientaliste anglais Nicholson s’est avisé de traduire taçawwuf par mysticism, il est convenu en Occident que l’ésotérisme islamique est quelque chose d’essentiellement « mystique » ; et même, dans ce cas, on ne parle plus du tout d’ésotérisme, mais uniquement de mysticisme, c’est-à-dire qu’on en est arrivé à une véritable substitution de points de vue. Le plus beau est que, sur des questions de cet ordre, l’opinion des orientalistes, qui ne connaissent ces choses que par les livres, compte manifestement beaucoup plus, aux yeux de l’immense majorité des Occidentaux, que l’avis de ceux qui en ont une connaissance directe et effective !
2 - D’autres s’efforcent aussi de travestir les doctrines orientales en « philosophie », mais cette fausse assimilation est peut-être, au fond, moins dangereuse que l’autre, en raison de l’étroite limitation du point de vue philosophique lui-même ; ceux-là. ne réussissent d’ailleurs guère, par la façon spéciale dont ils présentent ces doctrines, qu’à en faire quelque chose de totalement dépourvu d’intérêt, et ce qui se dégage de leurs travaux est surtout une prodigieuse impression d’« ennui » !
3 - Nous pouvons citer, comme exemple d’« ascétique », les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, dont l’esprit est incontestablement aussi peu mystique que possible, et pour lesquels il est au moins vraisemblable qu’il s’est inspiré en partie de certaines méthodes initiatiques, d’origine islamique, mais, bien entendu, en les appliquant à un but entièrement différent.
4 - Il Pourrait être intéressant, à cet égard, de faire une comparaison avec la « voie sèche » et la « voie humide » des alchimistes, mais ceci 5 - Les deux sources de la morale et de la religion. – Voir à ce sujet Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, ch. XXXIII.
6 - En fait, on ne peut trouver de mysticisme judaïque proprement dit que dans le Hassidisme, c’est-à-dira à une époque très récente.
7 - M. Alfred Loisy a voulu répondre à Bergson et soutenir contre lui qu’il n’y a qu’une seule « source » de la morale et de la religion ; en sa qualité de spécialiste de l’« histoire des religions », il préfère les théories de Frazer à celles de Durkheim, et aussi l’idée d’une « évolution » continue à celle d’une « évolution » par mutations brusques ; à nos yeux, tout cela se vaut exactement ; mais il est du moins un point sur lequel nous devons lui donner raison, et il le doit assurément à son éducation ecclésiastique : grâce à celle-ci il connaît les mystiques beaucoup mieux que Bergson, et il fait remarquer qu’ils n’ont jamais eu le moindre soupçon de quelque chose qui ressemble si peu que ce soit à l’« élan vital » ; évidemment, Bergson a voulu en faire des « bergsoniens » avant la lettre, ce qui n’est guère conforme à. la simple vérité historique ; et M. Loisy s’étonne aussi à juste titre de voir Jeanne d’Arc rangée parmi les mystiques. – Signalons en passant, car cela encore est bon à enregistrer, que son livre s’ouvre par un aveu bien amusant : « L’auteur du présent opuscule, déclare-t-il, ne se connait pas d’inclination particulière pour les questions d’ordre purement spéculatif ». Voilà du moins une assez louable franchise ; et puisque c’est lui-même qui le dit, et de façon toute spontanée, nous l’en croyons bien volontiers sur parole!
8 - C’est aussi ce caractère de « passivité » qui explique, s’il ne les justifie nullement, les erreurs modernes qui tendent à confondre les mystiques, soit avec les médiums et autres « sensitifs », au sens que les « psychistes » donnent à ce mot, soit même avec de simples malades.
aurelien1818 a écrit:
J'ai le regret de te dire que Réné Guénon se trompe lourdement.
Ça me fait plaisir que tu redonnes de la cohérence à ton propos, cette conclusion de ta part est inévitable, au vu des nombreux passages de ses livres qui te contredisent. Cependant, tu n'es pas la première personne avec qui je parle, qui s'en revendique et qui fait subitement volte-face, arrivée dos au mur. Dorénavant il faudra éviter de t'en servir comme faire valoir, puisque tu considères qu'il s'est trompé. Je préfère que tu dises que Guénon se trompe, plutôt que tu déformes sans arrêt ses propos et que tu induises en erreur les gens de bonne foi qui ne l'ont pas encore lu (comme toi), mais qui eux pourrait en retirer quelque chose de valable.