Israël impose de nouvelles restrictions sur la liberté religieuse musulmane
La mesure drastique a semble-t-il pour but d’obliger les Musulmans à quitter la Mosquée aussi rapidement que possible, et qu’ils ne s’installent pas sur le site pour repousser les intrus juifs qui cherchent à obtenir « le droit de prière » dans le lieu saint islamique.
Des groupes juifs ont ouvertement appelé à la destruction des lieux saints islamiques de Jérusalem pour construire un temple juif, ce qui, selon certains cercles théologiques juifs, accélèrerait l’avènement d’un messie juif, ou rédempteur, qui dirigerait le monde depuis Jérusalem.
Auparavant, les autorités israéliennes d’occupation avaient décidé d’interdire l’accès à la Mosquée Al-Aqsa aux Musulmans de moins de 50 ans. Les plus jeunes, dont les détenteurs de la citoyenneté israélienne, n’étaient pas admis dans le voisinage du Haram Al-Sharif (le Noble Sanctuaire).
Une centaine de Musulmans ont été arrêtés pour « désobéissance aux ordres de la police » et « trouble à l’ordre public ».
Sheikh Ra’ed Salah, chef du mouvement islamique de l’autre côté de la Ligne Verte (Israël) et son adjoint Sheikh Kamal Al-Khatib, ont été assignés à résidence et interdits d’entrer à Al-Quds pendant un mois.
La mesure draconienne coïncide avec les dernières menaces de quelques responsables juifs d’interdire le mouvement islamique et de retirer à ses dirigeants leur citoyenneté.
Un bon moral
Entre temps, les centaines de Musulmans qui maintiennent depuis deux semaines une présence ininterrompue dans la Mosquée Al-Aqsa, ressentent un certain sentiment de victoire, puisqu’ils ont réussi à contrarier l’entrée des intrus juifs sur l’esplanade Al-Aqsa, et également à mettre en lumière les desseins juifs hostiles contre le lieu saint islamique.
« Il est incontestable que notre moral est très bon, et la raison est simple. Notre cause est juste et notre lutte est motivée par un sens profond de la justice. C’est une question de foi profonde. C’est la raison pour laquelle notre peuple reste déterminé dans sa conviction inébranlable que ce que nous faisons est juste, » dit Sheikh Ikrema Sabri.
Sabri confirme que de plus en plus de Musulmans dans le monte entier sont maintenant conscients des dangers qui hantent les lieux saints islamiques à Jérusalem, à cause des complots juifs.
« Notre but était, depuis le tout début, d’attirer l’attention du monde musulman, les gouvernements comme les populations, sur ce qui se passe ici. Et je pense que nous avons atteint cet objectif. Je ne dis pas que la bataille est terminée, elle ne le sera qu’avec la fin de l’occupation. Mais nous avons au moins envoyé un message à Israël et au monde que toute attaque contre ce sanctuaire déclenchera un énorme incendie. »
C’est un message que les responsables religieux et du Wakf (donations) musulmans ne sont pas les seuls à essayer de faire passer.
Les leaders de la communauté arabe en Israël, forte de 1,5 million de personnes, essaient aussi, plutôt énergiquement, d’envoyer le même message « à tous ceux qui sont concernés ».
Mercredi dernier, une importante délégation du « comité de suivi » représentant les chefs de conseils locaux, les membres arabes de la Knesset et des responsables civils, s’est rendue sur l’Esplanade des Mosquées.
Pendant leur visite de solidarité, les dirigeants de la communauté arabe de l’autre côté de la Ligne Verte ont juré de « sacrifier le sang et le sol pour la Mosquée Aqsa. »
Ils ont également décidé de former une « première ligne de défense » contre les intrigues sionistes-juives ourdies pour démolir les lieux saints islamiques et construire un temple juif à l’intérieur de l’esplanade.
« C’est notre destin d’être les plus proches défenseurs de la première Qibla de l’Islam (la direction vers laquelle se tournent les Musulmans pendant les prières). Nous ferons ce que nous avons à faire, avec la plus grande sérénité, la plus grande conviction et la plus grande détermination, » a dit Muhammed Zeidan, éminent dirigeant politique et communautaire.
Une lutte continue
La lutte pour protéger le troisième lieu saint de l’Islam des tentatives israéliennes récurrentes de s’en emparer, probablement en découpant le lieu saint, va vraisemblablement continuer et s’amplifier.
C’est l’analyse de presque tous les Musulmans de Jérusalem et de Palestine occupée, qu’ils soient de simples citoyens, des intellectuels ou des dirigeants.
Ibrahim Abu Ghush est le secrétaire personnel de Sheikh Muhammad Hussein, une des personnalités religieuses au rang le plus élevé du Conseil suprême musulman, l’organe qui supervise la Mosquée Al-Aqsa.
Il a déclaré au Centre Palestinien d’Information que les responsables ne se faisaient aucune illusion sur le fait qu’Israël prenne des mesures empêchant les juifs extrémistes de provoquer les Musulmans en donnant l’assaut à l’esplanade Aqsa pour y pratiquer les rites talmudiques juifs.
« Nous devons être constamment sur le qui-vive. Nous devons maintenir une présence constante et importante. Nous devons leur montrer que peu importe ce qu’ils font pour nous faire peur, nous resterons déterminés à défendre et à protéger cet endroit, même au prix de nos vies. Notre volonté de défendre notre mosquée est inflexible. »
Abu Gush a qualifié de « stupides et ridicules » les déclarations israéliennes disant que « les Musulmans font des histoires pour rien, et que la police israélienne est là pour le maintien de la paix et de la sécurité. »
« Ce sont bien sûr des mensonges minables et les Israéliens sont très fort pour ce qui est de mentir. »
« Comment peuvent-ils prétendre que c’est nous qui créons des troubles alors qu’ils autorisent tous ces fanatiques à profaner le lieu saint ? Ce ne sont pas de simples touristes ou visiteurs. Un touriste qui visite un lieu saint, ou un lieu historique, ne demande pas sa destruction, comme le font ces malades. Au fond, ce sont vraiment des terroristes. Ils n’attendent que l’occasion pour mener à bien leurs desseins infâmes. »
Sheikh Sabri et d’autres responsables musulmans à Jérusalem et en Palestine occupée ont applaudi l’appel de Sheikh Yousuf Al-Qaradawi, l’éminent savant musulman basé au Qatar, dans lequel il déclarait le vendredi 9 octobre « jour de colère » pour protester contre les complots israéliens contre la Mosquée Aqsa.
« Nous sommes confiants que l’appel du vénérable savant sera repris dans tout le monde musulman. Nous espérons aussi que les Etats musulmans lanceront une campagne politique et diplomatique pour obliger le régime israélien à mettre fin aux provocations juives contre la Mosquée Aqsa, » a dit Sabri.
Le gouvernement jordanien a prévenu Israël cette semaine que toucher au « statu quo » du Haram Al-Sharif à Jérusalem aurait de graves conséquences.
Quelques officiels égyptiens et de la Ligue arabe ont fait des déclarations similaires. Cependant, Israël semble hautement perturbé par ces déclarations largement inoffensives, ce qui suggère que la situation à Jérusalem va vraisemblablement se détériorer encore davantage, en particulier si les autorités d’occupation continuent d’encourager les extrémistes juifs à mettre un pied sur le lieu le plus controversé au monde.
Le 8 octobre, le quotidien israélien Ha’aretz rapportait qu’un rabbin influent a dit à Shimon Peres que les Juifs ne devaient pas faire de pèlerinage au « Mont du Temple » pour ne pas provoquer un scandale mondial.
L’article cite le rabbin Yosef Shlomo Elyashiv disant que les Juifs ont l’interdiction de gravir le Mont du Temple : « Selon la Halacha (la loi religieuse talmudique), il est interdit de gravir le Mont du Temple. Je l’ai déjà dit par le passé, et je le répète encore une fois, les Juifs ont l’interdiction de monter à ce site.