Tonino a écrit:Les faits historiques sont la et ils sont incontestables.
La Sainte inquisition fut une grande avancé en matière de droits humains.
Tu finirais presque par nous faire croire que l'Inquisition fut une assemblée de mères-poules pour classes de maternelle ! La réalité fut, hélas, tout autre, et si ses victimes étaient, en effet, suppliciées par le biais de la justice civile et non, bien sûr, par les bons pères eux-mêmes, c'était simplement du fait que ceux-ci les abandonnaient, en dernière instance, au bras séculier qui les condamnait aussitôt à la mort par le feu : l'Eglise, comme on le savait, "ayant horreur du sang" s'arrangeait toujours par faire faire la sale besogne par d'autres, en l'occurrence le prévôt. Suprême hypocrisie donc.
Dès Innocent IV, par sa bulle
Ad extirpanda, l'Eglise recommandait contre eux la torture "pourvu qu'elle n'entraînât pas la mort" – que Grégoire IX rendit pourtant légale contre les "Hérétiques"... Pire encore, après qu'il eut été interdit, un certain temps, aux ecclésiastiques d'entrer dans la chambre de torture, le pape Alexandre IV leur permit "de s'en excuser entre eux" et ils assistèrent dorénavant à ces odieuses besognes, la croix du Christ sur la poitrine. Le terrible tourment, qu'on appelait alors
vexatio, durait jusqu'à ce que l'accusé(e) veuille bien se confesser, suite à quoi on le (ou la) déliait et l'inquisiteur recueillait ses "aveux"
en mentionnant systématiquement qu'ils étaient faits "sans contrainte", et toujours sans spécifier qu'ils avaient été obtenus par la torture. Quant à ton "avocat", tu oublies d'ajouter qu'il était toujours choisi dans l'ordre ecclésiastique et dominicain, par conséquent nullement indépendant : hypocrisie donc encore.
J'ajouterai qu'il est mensonger de dire que les Cathares s'en prenaient à l’ordre féodal établi, tout au contraire : ceux-ci ne possédant rien, n’ambitionnèrent jamais quelque pouvoir politique que ce soit, ce qui leur avait acquis justement, au grand dam de Rome, la bienveillance des autorités civiles. La seule raison de leur persécution étant à rechercher, non dans leur activité sociale, mais dans leurs mœurs pures et leur désintéressement qui juraient par trop avec l’arrogance et la corruption du Clergé dont tout le peuple – y compris les nobles et les soldats – se détournait en masse, à la grande fureur de la Papauté et de ses acolytes.
Bis repetita, mais il faut bien remettre les choses en place. Non, décidément, l'exécrable réputation de l'Inquisition n'est pas imméritée.