Quelle merveille ce jardin
Merci pour la trouvaille Nonwo
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Fraternités Ouvrières
M. & Mme Gilbert et Josine Cardon
58, Rue Charles Quint
7700 Mouscron
Tél: 056/33.38.70.
C'est dans les années soixante-dix que Gilbert et Josine sont victimes comme des
milliers de foyers de la crise de l'emploi industriel qui sévit dans la région
nord-ouest de la Belgique.
Se retrouvant sans emploi, le couple ouvrier âgé de la quarantaine occupe alors
ses journées au jardin qu'il cultive sur le terrain familial situé à Mouscron,
ville frontalière avec Tourcoing-Roubaix.
L'occupation devient très vite une véritable passion et ils créent quelques
années plus tard le groupe de jardinage des Fraternités Ouvrières, dont les
activités sont hébergées à leur domicile de Mouscron.
La création de cette association est en sorte une prolongation de l'action
syndicale et sociale pour laquelle ils n'ont eu cesse d'investir leur énergie
et leur temps durant leurs années de travail, en Belgique mais aussi en
Amérique Latine. Le but poursuivi par le groupe est de favoriser l'accession de
tout un chacun à une nourriture saine et diversifiée.
L'idée est que le « bio » ne doit pas être un luxe que seules pourraient
disposer les classes aisées. Toutes ont le droit à une alimentation garante de
la santé et de l'environnement, à des produits de couleurs, de goûts et
d'odeurs.
Dans cet esprit de solidarité, d'équité et d'écologie, les activités du groupe
des Fraternités Ouvrières sont nombreuses.
Il s'agit d'abord de susciter l'envie, d'apprendre et de permettre à tous de
cultiver des fruits et légumes sains et diversifiés selon les méthodes d'un
jardinage écologique.
C'est ainsi que les premier et second dimanches de chaque mois, Gilbert, Josine
et les bénévoles de l'association organisent à Mouscron des cours de jardinage
biologique, gratuits et ouverts à qui le veut.
L'association est aussi un groupe d'achat pour permettre aux membres de se
fournir à moindre coûts les produits issus de l'agriculture biologique:
alimentation, mais aussi amendements, plants d'arbres fruitiers, arbustes,
fleurs, semences pour la culture d'un jardin bio.
Les Fraternités Ouvrières proposent également des ateliers (jardinage, cuisine,
fabrication du pain), l'organisation de cycles de conférences et la tenue de
groupes de réflexion sur les questions diverses de notre société.
Aujourd'hui, le jardin des Fraternités Ouvrières, cultivé par Gilbert et Josine
est un véritable trésor, fruit d'une riche expérience et d'un travail de 35
ans. Dans cette région industrielle sinistrée, il est l'un des plus beaux
exemples urbains de systèmes agroécologiques. Dans un clos de 2000 m², une
diversité immense de variétés de légumes et de plantes aromatiques et
condimentaires se développe sous les arbres et les arbustes fruitiers, dans une
luxuriance et une abondance qui dépassent l'imagination.
La visite commence...
1. Bienvenue au groupe de jardinage des Fraternités OuvrièresLorsque l'on se trouve à la porte des Fraternités Ouvrières, ont à du mal à
croire que l'on va trouver ici ce que l'on nous a décrit comme étant l'un des
jardins les plus originaux et spectaculaires d e la Belgique.
La rue est calme, le cadre un peu gris. Pas d'arbres, quelques fleurs aux
balcons. Les logements mitoyens s'alignent, de part et d'autres du macadam
rongé, ils s'agencent sans discontinuer et semblent encore chargés du passé
industriel de la ville sinistrée.
Sur la porte de l'association seule l'indication « Groupe de jardinage » avec
les horaires d'ouverture du local pourrait nous mettre sur la voie.
Quand on pousse la porte, on découvre d'abord un long couloir où s'entassent
contre le mur plusieurs cagettes ainsi que quelques sacs de farine. Il nous mène
droit dans une salle avec aux murs des photos des peuples du monde et des
affiches aux slogans militants.
La salle accueille une petite bibliothèque d'où l'on peut tirer une multitude
d'ouvrages référencés. Ces centaines de livres nous parlent des plantes, de
cuisine, de santé, d'écologie, de jardinage naturel, d'agriculture écologique...
L'objet de notre visite se précise...
2. Première surprise : un inestimable trésor de vie
Tout droit, un second couloir nous fait traverser une pièce intermédiaire pour
arriver à une seconde bibliothèque, plus grande encore. Elle est d'un genre un
peu particulier.
Sur les étagères, qui couvrent les quatre murs du sol au plafond, se trouvent
des cartons par centaines. Ils sont remplis d'un nombre considérable de petits
sachets confectionnés, très soigneusement rangés et numérotés.
Ces sachets contiennent les semences de plus de 5000 variétés différentes de
légumes, de céréales, de fleurs, de plantes aromatiques, de plantes médicinales,
d'arbres, d'engrais verts... On y trouve des variétés peu connues de plantes
rustiques, de plantes anciennes, de plantes parfois oubliées et pourtant pleines
de vertus pour l'alimentation de l'homme, pour sa santé, celle du sol et de la
Nature.
De nombreuses graines sont issues du jardin ou de ceux des passionnés de
l'association. Les autres proviennent de différents groupes de sauvegarde
desemences à travers l'Europe et le Monde.
Ce lieu est le conservatoire d'un riche patrimoine de plantes comestibles et
utiles pouvant être cultivées sous nos latitudes. Dans ces petits sachets, se
trouve une partie de l'héritage précieux du savoir jardinier et paysan de nos
pays et de nombreux autres.
Ces milliers de graines sont un véritable trésor de biodiversité agricole, un
inestimable trésor de Vie. Nous brûlons de plus en plus...
3. En allant vers l'extérieur : la rencontre d'une ingénieuse serreNos pas nous conduisent ensuite vers l'extérieur. Là, nous passons sous l'ombre
d'un arbre à kiwis qui s'est sans retenue développé sur le mur extérieur. Son
couvert s'étend en toutes directions en prenant pour support d'autres arbres.
Juste devant nous se trouve une serre d'un style bien particulier. Josine nous
précise qu'il s'agit d'une « serre californienne ».
Les vitres en verre sont montées au dessus d'une réserve d'eau, l'ancienne
petite piscine des enfants du couple et du quartier.
La masse d'eau créer un microclimat et permet de réguler la température
intérieure. Il y fait meilleur l'hiver afin de préserver les semis du gel et
plus frais l’été.
La végétation extérieure vient compléter l'action de l'eau.
Les arbustes à feuillage caduque situés au sud de la serre apportent un ombrage
bienfaisant l'été, lorsque le soleil est au plus haut.
L'hiver, les feuilles tombent et le soleil plus proche de la ligne d'horizon
peut venir réchauffer les semis en développement.
L'eau de cette serre tout à fait particulière permet également à Gilbert et
Josine d'élever quelques poissons pour la plus grande joie des petits enfants.
Nous traversons la serre. L’ingéniosité du système rencontré présage sans aucun
doute la venue d'autres surprises encore.
4. Et nous voici dans ... une véritable jungle !...L'allée conduit ensuite nos pas vers une sorte de petite forêt, une jungle
même... Le fameux jardin, nous y sommes.
La végétation est ici foisonnante.
L'ensemble de la surface est couverte. Pas un seul centimètre carré n'est perdu.
La ballade nous fait découvrir la structure en labyrinthe faite de rangées de
fruitiers ainsi que de buissons intercalés et de haies d'arbustes à petits
fruits. Ce maillage protège des placettes de cultures saisonnières orientées
vers le sud.
4.1 Fruitiers : les recettes de leur santé et de la productivitéPommiers, poiriers, pruniers, abricotiers, figuiers, cerisiers... les variétés,
toutes différentes, s'alignent.
Les arbres du maillage sont particulièrement petits (à hauteur d'homme
généralement). Leurs branches sont chargées de gros et jolis fruits.
Gilbert nous donne la recette de la productivité.
Premièrement, les arbres sont plantés très serrés, ils ne prennent bien souvent
à peine plus de place qu'un choux (50 - 70 cm). Ils se trouvent ainsi dans une
« concurrence favorable » : la concentration évite qu'ils se développent en
tronc et en branches.
Deuxièmement, les arbres sont « pincés en vert » au début de l'été, lorsque les
premiers pucerons sont arrivés et que l'oïdium commence à se développer sur les
feuilles.
Cette technique consiste à pincer entre le pouce et l'index la partie qui a
grandi à partir d'un bourgeon terminal afin de l'enlever.
La méthode permet là aussi d'empêcher le développement de l'arbre et de le
garder dans les proportions voulues.
De plus, les bourgeons terminaux sont de très forts « tirs-sève ». En leur
présence, elle circule assez vite dans les tissus de l'arbre sous une forme
particulièrement liquide et azotée, appréciée des pucerons.
Après pincement et enlèvement des bourgeons terminaux, la sève de l'arbre
change de concentration, elle devient plus dense. Les pucerons n'arrivent plus
à la tirer, ils ne peuvent plus se nourrir et ils meurent. L'arbre est ainsi
protégé de ces petits insectes aux ravages bien connus.
Enfin, la partie enlevée lors du pincement est mise au pied du fruitier.
Gilbert nous dit qu'elle apportera un soin naturel à l'arbre contre l'oïdium et
les éventuelles autres maladies contenues, sur le principe d'une homéopathie.
Il nous glisse aussi malicieusement : « La Nature est vraiment bien faite
n'est-ce pas ? ... »
La densité des plantations et le « pincement en vert » permet aux arbres du
jardin des Fraternités Ouvrières d'être en pleine santé et très productifs. Ils
ne s'épuisent pas dans une croissance végétative et l'essentiel de leur énergie
est ainsi canalisée pour leur immunité et pour la formation et le développement
des fruits.
4.2. Microclimat : Figuiers et bananier sous cette latitude...Le microclimat du jardin peut être comparable à celui d'une forêt.
L'hiver, les grands fruitiers plantés au Nord et le maillage
végétal installé protègent le jardin des vents frais et du gel.
Le houppier des fruitiers et la masse des arbustes agit à la fois
comme un tremplin et une barrière qui empêchent les vents de
pénétrer dans le système.
Groseilliers, cassissiers, noires, blancs, casseillers,
framboisiers, myrtilles... La multitude d'arbustes à petits fruits
renforcent le maillage des arbres plus près du sol.
Le maillage d'arbres et d'arbustes du jardin des Fraternités
Ouvrières a créé ici un microclimat particulier, tout à fait
différencié du climat régional. Preuve en est que sous cette
latitude peu propice se développent et produisent pourtant une
quarantaine de figuiers et grandit même un tout jeune
bananier ! ...
Gilbert précise que dans le jardin, la température est généralement plus élevée
de 3 à 5°C par rapport à la température ambiante.
L'été au contraire, l'atmosphère du jardin est légèrement plus fraîche, et
surtout plus humide.
Le sol est protégé, il subit moins l'évaporation et l'action desséchante des
vents. Ainsi, malgré la sécheresse qui sévit l'année dernière et qui mit à mal
nombre de cultures dans la région, le jardin des Fraternités Ouvrières ne reçut
aucun arrosage.
4.3. La Vie, précieuse alliée des jardiniersEn regardant de plus près sous les arbres, on
s'aperçoit qu'à chaque tronc se trouve attaché un petit
pot renversé. La paille à l'intérieur sert de refuge aux
perce-oreilles, prédateurs des vers des fruits.
Josine nous dit aussi qu'il est très intéressant d'avoir des cloportes au
jardin. Ces bestioles se nourrissent de matières mortes. Si un fruit présente
des points de pourriture (dus à l'attaque d'un vers par exemple) le cloporte va
manger cette pourriture empêchant son développement. La blessure sera
cicatrisée par l'action du cloporte et le fruit ne pourrira pas.
Parce qu'on le trouve souvent sur les fruits abîmés, le cloporte est considéré
comme un ravageur et souvent traité en tant que tel. Pourtant, cet étonnant «
infirmier des fruits » s'emploie là à une tâche très intéressante pour le
jardinier.
Malgré la présence de milliers de fruits, les oiseaux ne posent aucun problème
ici.
Gilbert nous révèle un secret important : « Au moins les oiseaux peuvent
nicher, au plus il y aura des dégâts, et vice versa ».
En effet, les oisillons sont alimentés par leurs mères à 90 % d'une nourriture
protéinée.
Si un nid se trouve dans les parages, autant dire que les vers, larves et
divers autres insectes ravageurs ne feront pas longue vie.
Les fruits sont généralement attaqués par les oiseaux dans leur recherche
d'eau. Si le site accueille une mare, le problème est là aussi évité.
Au gré du parcours, plusieurs zones « sauvages » on été créées par les
jardiniers.
Ainsi, plusieurs tas de branches et de matières grossières un peu partout
dispersées servent de refuges aux insectes divers et notamment aux abeilles
sauvages et aux bourdons, précieux alliées pour la pollinisation des multiples
arbres et plantes du jardin.
Aussi, un petit pont nous permet de traverser une mare où coassent gaiement une
myriade de grenouilles et de crapauds, et où peuvent se désaltérer les oiseaux.
4.4. Sur la conduite des cultures annuellesPar le petit pont, nous traversons la mare donc. Nous arrivons à deux petites
serres.
Elles accueillent de nombreux bacs de semis étiquetés, dans l'attente d'un
repiquage au jardin.
Ici, presque toutes les variétés annuelles sont repiquées, y compris les plants
de pommes de terre et les carottes. Les plantes commencent ainsi leur
développement et dès qu'une place se libère sur les bandes, une variété viendra
immédiatement l'occuper.
Le jardin de Gilbert et Josine ne suit ainsi aucun plan de rotation. Entre les
lignes d'arbres, les bandes sont suffisamment diversifiées. Les cultures
différentes d'été et d'hiver s'y succèdent en suivant les associations
particulières données par la littérature et les bons voisinages découverts par
les jardiniers au cours de leurs 35 années d'expérience.
Gilbert ne cache pas sa grande paresse. Le sol n'est pas travaillé. Il n'est ni
retourné, ni même bêché.
Le jardin est entretenu et cultivé avec quelques outils manuels dont une sorte
de râteau « amélioré », fierté de Gilbert : le manche a été raccourci par
l'ingénieux jardinier (« C'est moins lourd ainsi » nous glisse t-il, avec de
nouveau son oeil malicieux...) ainsi que les dents pour qu'elles ne s'enfoncent
pas trop profondément dans le sol.
L'outil passe parfaitement entre les lignes de cultures spécialement plantées à
la bonne distance. Il permet au jardinier de nettoyer les bandes des herbes
indésirables d'un geste simple et rapide. Quelques minutes suffisent pour
chaque bande.
Si elles peuvent gêner le développement des cultures, les herbes ainsi
déracinées ne sont pas considérées comme mauvaises.
Gilbert nous dit qu'elles donnent des indications sur l'état du sol (ses
carences, son état d'aération...).
Il nous dit aussi qu'elles ont toutes un rôle à jouer et qu'il est étonnant de
constater qu'elles contiennent souvent les éléments qui peuvent manquer au sol:
« La Nature est vraiment bien faite... ».
Lors du désherbage, elles sont donc laissées sur place et enrichissent la
terre, comme les restes de cultures et les feuilles des arbres qui viennent
tout naturellement « mulcher» le sol à l'automne.
Pour enrichir la terre, Gilbert et Josine utilisent également diverses
matières. Sur certaines bandes, on peut voir des matières grossières végétales
qui nous explique-t-on subiront un compostage de surface durant l'automne et
l'hiver. Les déchets en décomposition abriteront le développement de toute une
vie qui nourrira les oiseaux la saison froide venue. En retour, ils apporteront
par leurs déjections un fertilisant « naturel » précieux.
Par un recyclage très intelligent, la dizaine de poules du couple participent
également à la fertilisation du sol du jardin. Dans un coin de la maison, sous
la gouttière du toit, des vieux journaux et cartons s'entassent contre le mur.
L'eau imprègne ces déchets. Ils accueillent vite de nombreux vers de compost et
divers insectes participant au processus de décomposition et de transformation
du papier en tas.
Le compost obtenu est donné aux volailles comme ration de protéines animales,
complété par des déchets de cuisines. Les poules recyclent cette matière en
fournissant un engrais que les jardiniers apportent au jardin.
En fait, la terre du jardin est enrichie de tout ce qui peut. Gilbert nous dit
par exemple,que sur une année, les déchets et les poussières des coups de
balai, comme ceux de l'aspirateur constituent des quantités incroyables de
matières organiques et d'oligoéléments dont on aurait tort de priver la terre.
5. L'incroyable luxuriance et l'hallucinante diversité d'un petit paradisLa visite se poursuit. Les allées nous invitent à nous perdre un peu plus dans
l'étrange jardin qui décidément à tout d'un coin de paradis. Des parfums, des
couleurs, le goût, le chant des oiseaux, une douce atmosphère... les sens sont
partout en éveil.
Les plantes aromatiques exhalent les parfums les plus subtiles. Ici, un jeune
kiwi s'appuie sur un vieux prunier, là, une vigne palisse une clôture. De
multiples ronces traversent les étages pour offrir en arche, au dessus des
têtes, de grosses grappes chargées de délicieux fruits pourpres, noirs ou
blanc, gorgée de jus.
Une serre traversée provoque de délicieuses envies exotiques : oranges,
pamplemousses, citrons, kumkat... de nombreux plants en pot offrent les plus
jolis fruits.
Toutes les lignes de cultures, tous les plants isolés sont étiquetés. Il y a
tellement de variétés, des centaines et des centaines, comment les reconnaître
sinon.
Josine précise que tout ce qui est cultivé ici se mange, même les fleurs:
bourraches, capucines, guimauve, roses...
La diversité et la quantité de ce tableau luxuriant laissent le visiteur sans
voix. Les jardiniers-créateurs nous donnent quelques chiffres pour les espèces de fruitiers:
¤ 395 pommiers de 312 variétés
¤ 242 poiriers de 160 variétés
¤ 81 pruniers de 69 variétés
¤ 68 cerisiers de 59 variétés
¤ 127 plants de vignes de 82 variétés
¤ 35 actinidia (kiwi) de 16 variétés
¤ 41 figuiers de 35 variétés
¤ 50 variétés différentes de framboisiers
¤ 70 ronces fruitières de 31 variétés
¤ 98 groseilliers rouges de 26 variétés
¤ 82 agrumesAu total, Gilbert et Josine ont planté dans leur jardin plus de 2000 arbres et
arbustes fruitiers de plus de 1300 variétés différentes!...
Ils cultivent aussi des centaines de variétés de plantes maraîchères,
aromatiques et médicinales sur les bandes de terre protégées par le maillage
Et, il semble important de le rappeler, cette incroyable diversité cultivée sur
moins de 2000 m²...
Le tour du jardin se termine, Gilbert nous raconte encore l'un des rêves
d'enfant de cet éternel gourmand : « Quand j'étais petit, j'avais un rêve.
Souvent, je m'imaginais en train de me promener la tête tournée vers le ciel.
Il y tombait les nourritures les plus délicieuses, directement dans ma bouche
grande ouverte... ». Autant dire qu'avec le fabuleux jardin qu'il cultive
depuis 35 ans avec sa femme Josine, son songe est aujourd'hui presque accompli.
Avec poésie, il nous fait aussi l'éloge du travail et de la vie au jardin : «
Nous avons ici des centaines de plantes aux vertus diverses. Le simple fait de
les cultiver, de les voir s'épanouir, de les aimer nous guérit déjà. »
Le travail et l'ingéniosité des jardiniers ont permis d'optimiser à l'extrême
l'espace restreint du lieu. La jungle plantée et cultivée par le couple sur ces
2000 m² nous montre un cas parfait d'intensification écologique et un bel
exemple d'une forêt alimentaire.
Pour l'émerveillement et l'enseignement des visiteurs du lieu, et le plus grand
bonheur de la famille des jardiniers passionnés, le jardin des Fraternités
Ouvrières est une véritable oeuvre d'art vivante, un paysage comestible en
pleine ville, où la Nature s'exprime et produit avec une intensité presque
inimaginable. Pourtant, tout est bien réel: il suffit de tendre le bras, et de
goûter, pour s'en convaincre...
http://oleotransition.newfreeforum.com/t217-sur-2000m2-le-fabuleux-jardin-des-fraternites-ouvrieres-ou-comment-cultiver-une-petite-jungle