Achozen a écrit:Tu as raison Ziril, seulement en islam on n interprète pas a sa sauce.
Variantes théologiques de l'islam
Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, l'ibadisme moins de 1 %.
La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.
Le sunnismeLe sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant considéré orthodoxe, et de loin le plus répandu. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition : le hanafisme (de Abû Hanifâ, 700-767) ; le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ; le chaféisme de Al-Shafi'i 768-820) ; le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Ces quatre écoles ont donné forme à plusieurs groupes musulmans sunnites. Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux différents groupes considérés égarés.
Le chiismeLe chiisme est divisé en différentes branches, dont les trois principales sont le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes, les « orthodoxes », tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki, et les « hétérodoxes », tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabak, Kakai, Kirklar etc. ; le chiisme septimain (ou ismaélien) ; le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie / Israël / et du Liban.
Le kharidjismeGhardaïa, la vieille ville ibadite en Algérie
Le Kharidjisme se divise à son tour en diverses communautés et tendances (Sufrites, Ibadites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).
AutresUn quatrième courant, qui s'est éteint au moyen-âge, le motazilisme, est une école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les Acharites (disciples de al-Ach'ari 873 - 935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.
Un marabout et son chapelet (1890)
Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit, qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux très mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de sorcier, d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs surnaturels ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir sacré. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le XVIe siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et supersticieuses, voir magiques, rejoignant parfois des croyances animistes traditionnelles de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des sorciers qu'à des imams. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du mot « marabout », qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, etc. Ils sont considérés non-musulmans par l'islam orthodoxe.
Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de l'islam. Souvent issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont encore très présentes dans les sociétés rurales traditionnelles, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée, s'exprimant essentiellement, en ce qui concerne l'islam, à travers des « confréries musulmanes ». Ces mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés. Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges archaïques de croyances supersticieuses. Il faut également mentionner l'apparition, au XXe siècle, des musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.
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