J'aurais tendance à dire, ne prenez jamais rien pour parole d'évangile, sauf les principes de l'évangile lol !
Concernant la Controverse de Sion, c'est comme pour tout le reste, à lire avec un esprit critique et objectif : ce sera la meilleure façon d'en tirer la sève.
Dans les grandes lignes c'est une étude extrêmement approfondie qui démontre de manière superbement éclairante le lien spirituel dégénéré entre le Lévitisme de l'Ancien Testament, le Talmud (sa conséquence logique) et toute la Révolution mondiale messianique ensuite (Illuminisme, Communisme, Sionisme).
La démonstration est implacable et tout est allègrement vérifiable et d'ailleurs confirmé par bien d'autres ouvrages fondamentaux traitant de la problématique mondialiste, pour celui qui se donne la peine de s'investir réellement dans une compréhension des choses.
De surcroit rien n'est contraire aux principes de l'évangile là-dedans, on sent que l'auteur à l'âme chrétienne de bout en bout.
s'attache surtout à démontrer l'influence du côté lévitique-talmudique (et ses excroissances moderne communiste et sioniste) de la question juive, c'est là tout l'intérêt et la grande force de cet ouvrage.
de la question.
A ce sujet c'est incontestablement l'ouvrage de référence à lire je pense.
Notons aussi comme référence les livres d'Hervé Ryssen http://herveryssen-leslivres.hautetfort.com/ qui a réalisé des études magistrales pour comprendre en profondeur le fonctionnement ultra-perverti de la psyché judaïque
du Judaïsme messianique, il est fortement conseillé de lire en complément des ouvrages sus-mentionnés, d'autres livres fondamentaux tel celui de Craig Heimbichner intitulé
, dont certains chapitres très révélateurs ont été scannés à ces liens en guise de rappel :
).
De même l'ouvrage de Juri Lïna "Sous le signe du Scorpion" est fondamental à connaître :
Il montre le lien occulte du Communisme également avec la Kabbale et le Talmud (le Sionisme rentre dans le même cas d'influence double), en lien avec l'astrologie de cette élite dégénérée.
C'est par ce genre de synthèse globale que l'on peut acquérir une connaissance complète de la problématique mondialiste-messianique et que l'on peut aborder la "question juive" dans son ensemble pour la saisir ensuite par les cornes sans négliger aucun détail.
Le tout en étant guidé spirituellement par les principes de Notre Seigneur, ce qui est le plus important, sans quoi tout effort de compréhension sera vain ou incomplet au niveau essentiel.
La Parole est divinement inspirée dans les Evangiles.
Tout cela est beau et limpide, en plus d'être véridique et profond au sens spirituel : ça élève l'âme.
Par contre la Thora lévitique et l'Ancien Testament en général ont été gravement corrompus par des inversions sataniques abominables
.
S'il reste encore des passages légitimes (on en a d'ailleurs rappelé certains) on se retrouve avec un infernal mélange de bien et de mal, de vrai et de faux, une véritable soupe infectée.
Ce qui a pour conséquence dramatique au final de souiller l'âme et de servir la cause du démon et de ses séides.
La racine de la corruption est très certainement l'ésotérisme juif kabbalistique, dont les emprunts à l'égyptiannisme dévié et à la vieille Babylone ne font aucun doute.
propre à cette caste dégénérée et à son élite.
C'est ce mélange de toutes les pires perversions de l'être humain en rébellion contre Dieu et ses Principes, cette synthèse du mal, qui condense et corrompt le coeur et l'âme de ce que l'on peut nommer le "Judaïsme messianique".
D'où la forme que prend le mondialisme messianique aujourd'hui.
Un mélange de progressisme (à comprendre dans le sens "transgression morale") luciférien effréné et d'occultisme dégénéré (typique de la Gnose kabbalistique), couplé à un fanatisme extrémiste, une haine et un racisme hors-norme amenant ce mépris total des élites judéo-messianiques à l'encontre des autres êtres humains (c'est là le côté plus typiquement talmudo-lévitique de la question).
La synthèse de ces deux vices extrêmes forment l'essence du Nouvel Ordre Mondial messianique proprement dit.
Pas simplement violent mais aussi et surtout foncièrement immoral et criminel en de très nombreux passages (que dire par exemple des appels gratuits aux meurtres d'enfants, de la promotion du vol et même de la bénédiction de l'usure comme on l'a démontré plus haut, sans compter d'innombrables autres inversions supplémentaires ?).
Sinon à propos des "histoires" dont tu parles, vu toutes les conneries (les prétextes, les inventions, les mensonges et les inversions) que j'ai pu entendre au sujet des conflits entre chrétiens et musulmans dans l'histoire
, la propagande intéressée des pouvoirs en place et des chefs des nations de l'époque etc (dans un sens comme dans l'autre, je ne favorise personne), je ne serais pas étonné en effet que ce soit ce bon vieux lulu qui ait tourneboulé la cervelle de certains, à certains moments de l'histoire, quand ils s'entretuaient entre "croyants".
Quand ces joyeux lurons en train de s'étriper remporte la victoire, c'est grâce à
, quand ils perdent (l'histoire nous montre à peu près du 50/50 à ce sujet) ils rentrent la queue entre les jambes.
à certains.
Pour le reste je ne tomberai pas dans le piège grossier de débattre de conflits entre chrétiens et musulmans s'étant produits dans le passé.
D'une part tout ceci est complètement tordu et retourné selon la position et la croyance prise par celui qui raconte l'histoire.
D'autre part je n'y étais pas pour vérifier le bon-fondé du contexte ou non des dits-récits.
Je laisse donc à Dieu le soin de juger le coeur et l'âme de ces personnes et de les rétribuer selon leurs mérites, c'est plus sage.
Et je t'invite à faire de même.
Ta question est irraisonnée pour la simple et bonne raison que tu poses mal le problème.
J'ai déjà répondu de surcroit dans ce sujet à ce genre de raisonnement (voir la "mise au point sur les principes universels").
Tout ce qu'il y a de positif dans l'église (en apport comme en retour, ce qui peut inclure les miracles et d'autres choses) a été apporté par la transmission et le respect de l'évangile et de ses principes.
Pour le reste les errements à propos de la Thora lévitique, de l'imposture Jahvé et autres falsifications que n'a pas su ou voulu rejeter l'église, cela n'a pas eu de conséquences immédiates, tant que la vérité du Père et du Fils authentique était transmise et inspirait la société dans son ensemble.
Mais quand les temps devinrent difficile (à partir de la Renaissance et de la montée en puissance des idéaux de la Synagogue de Satan), les choses ont commencées à se dégrader à vitesse grand V, et cette catastrophe est due en grande partie à cette incompréhension et ce non-rejet de fausses idées concernant l'Ancien Testament et Jéhovah.
étant Miséricordieux et patient, il laissa pourtant le temps à certains. Mais rien ne fut fait pour pallier à certaines dérives, bien au contraire. Les conséquences, on les subit aujourd'hui.
Quand je faisais allusion aux dérives notoires, aux infiltrations et aux intrigues matérialistes et mammoniques du clergé corrompu de l'époque, je faisais allusion à une violation de la mission spirituelle de l'église bien autrement plus grave que cela.
Il n'est plus question d'un simple besoin de se fortifier ici, mais d'un abandon de plus en plus graduel au fil du temps du rôle de "pasteur" qui devait être le sien, se changeant en coterie de comploteurs se perdant dans des intrigues financières, des magouilles honteuses et se mettant au lit avec les agents de la contre-église elle-même, à plusieurs reprises.
Illustration de cette dérive progressive avec le chapitre dont j'ai parlé dans mon message précédent :
CHAPITRE VI
LES PONTIFES JOUENT AUX ROIS...
ET SCANDALISENT LA CHRÉTIENTÉ
L'Église est femme : elle s'appuie sur le pouvoir temporel — Hildebrand et les Normands, instruments des PierLéoni contre l'Empereur — Un Pape converti, Anaclet II... et une République à Rome — Hiérarchie et démocratie aux prises : Cluny et Citeaux — Croisades et contacts ésotériques entre Templiers et Ismaéliens — Effondrement des prétentions du synarque Boniface VIII à l'Empire — Désordres du Sacré Collège et des Conciles — Pontifes ou Princes ? Humanistes, bâtisseurs et dépensiers — Des Papes rongés par des familles avides — Des Papes plus politiques que pasteurs — Défenseurs de la Chrétienté contre les Turcs — Les Papes, mangés par les Cardinaux, demeurent sans force contre l'hérésie.
Tandis que les souverains jouaient aux Pontifes, les Pontifes, déchus de leur rôle d'arbitres du monde chrétien, s'exerçaient à celui de souverains, sur le plan restreint de l'Italie. Leur prétention à la suprématie temporelle leur avait été fatale. En opposant le Pape et l'Empereur, selon le voeu des ennemis de l'Église, elle avait eu pour unique résultat de diviser la Chrétienté.
L'Église est femme : elle s'appuie sur le pouvoir temporel
À l'exemple de Constantin son modèle, Charlemagne avait travaillé à l'édification de la Cité de Dieu, en réalisant l'unité dans la prépondérance de l'Empereur. Son oeuvre ne lui survécut pas. La faiblesse sénile de Louis le Pieux, à l'égard de son infidèle épouse Judith, entraîna le morcellement de l'Europe, source de guerres incessantes, origine des nationalismes modernes.
L'Église suivit l'Empire dans sa décadence et ne fut restaurée qu'avec lui par Othon Ier, couronné le 2 février 962. L'ordre revint dans les évêchés et les monastères, et sous la protection des armes impériales la conversion des marches orientales put être reprise par les missionnaires. Grâce à la parfaite entente, régnant entre l'Aquitain Gerbert, devenu le Pape Sylvestre II et l'Empereur Othon III, l'union des peuples chrétiens parut un moment retrouvée sous la direction commune de leurs chefs spirituel et temporel (999-1003), malgré les intrigues et les révoltes des Crescenzi.
Mais de nouveau les désordres de l'Église menacèrent la Chrétienté et contraignirent l'Empereur à intervenir. Trois Papes avaient été simultanément élus : Benoît IX (des comtes de Tusculum, élu à 12 ans en 1032, déposé en 1044, réélu et redéposé de Mars à Mai 1046) ; Sylvestre II (romain, de Janvier à Mars 1045) et Grégoire VI (1045). Ce dernier, Giovani Graziano, se disant réformateur, n'en avait pas moins acheté la tiare à Benoît IX, grâce à l'appui de son parent Baruch, banquier de la Papauté converti sous le nom de Benoît Chrétien, souche de la famille PierLéoni (1er mai 1045). Henri II, appuyé par Odilon, de Cluny, obtint du Concile de Sutri, le 20 décembre 1046, que les 3 antagonistes soient déposés en faveur de Clément II. Une mort prématurée ayant interrompu l'oeuvre de ce dernier, l'empereur consentit à l'élection de Bruno (de Egisheim Dagsburg) évêque de Toul, sous le nom de Léon IX (1049-1054). Avec ce pontife, les moines lorrains, partisans avec Pierre Damien et Hildebrand d'une réforme profonde de l'Église, entraient en scène.
Hildebrand et les Normands, instruments des PierLéoni contre l'Empereur
Hostiles au césaro-papisme, leur action tendait à l'établissement de la suprématie pontificale. Champion de cette doctrine, Hildebrand l'exposa dans son dictatus Papae lorsqu'il ceignit la tiare. Ancien secrétaire de Grégoire VI, il l'avait accompagné dans son exil à Cologne, redevenu influent à la Curie, soutenu par Léon, fils de Baruch, qui élargissait son parti par d'opportuns mariages de ses coreligionnaires avec des patriciens, il agit d'abord par personnes interposées. En 1057, il assura l'élection — irrégulière par défaut de consentement de l'Empereur — du Pape Etienne IX, Fréderic Gozzelen, frère du Duc Godefroy de Lorraine (qui le nomma administrateur de l'Église) et le 24 janvier 1059, celle d'un autre protégé de ce prince, Nicolas III (Gérard de Bourgogne).
Toujours à son instigation, à Pâques 1059, le Concile de Latran prit deux décisions capitales : celle de réserver aux seuls cardinaux, choisis par le prêtres et le peuple parmi le Clergé romain, l'élection du Souverain Pontife, et celle d'interdire l'investiture laïque des évêques et des abbés qui dans la hiérarchie féodale détenaient cependant de leur suzerain direct leur pouvoir temporel. Ces décisions n'avaient été possibles que grâce à l'appui militaire de Robert Guiscard, chef des Normands d'Italie, qui s'était reconnu vassal du Saint-Siège, afin de faire légitimer ses conquêtes par le titre de Duc (Traité de Melfi, juillet 1059). À la mort de Nicolas II (27 juillet 1061), Alexandre II (Anselrno di Baggio évêque de Lucques) fut élu dans les mêmes conditions, tandis que l'Impératrice Régente, Ines, les Crescenzi et les Tuseulum soutenaient l'anti-pape Honorius II, plus tard déposé par le Concile de Mantoue en 1064.
C'est alors, que toujours sous la protection de l'épée normande, Hildebrand en personne, parvint au Pontificat après une élection scandaleuse (22 avril 1073). Une manifestation spontanée, aux obsèques de son prédécesseur l'a imposé aux cardinaux. L'un des buts de la Réforme, soulignons-le, était précisément de soustraire la Papauté à de telles factions de la noblesse et du peuple de Rome. Mais Hildebrand, ancien collaborateur d'un anti-pape à la fois réformiste et simoniaque, n'est pas homme à se laisser arrêter par de tels scrupules : « Vox populi, vox Dei ! » La voix populaire sera la voix de Dieu. Comme il n'est pas prêtre, il reçoit à la fois les ordres... et la tiare !
Grégoire VII développe alors son attaque contre l'Empire, affaibli par la minorité d'Henri 1V, et plus tard par la tentative de divorce de ce Prince. Lui, si tolérant à l'égard de Guillaume de Normandie qu'il avait vivement encouragé à conquérir l'Angleterre en 1066, se montre intraitable envers l'Empereur. Au synode de Rome (24-28 février 1075) il interdit aux souverains d'investir les évêques. Déposé par la Diète de Worms (24 janvier 1076) il excommunie Henri IV et le traîne à Canossa solliciter son pardon (25 janvier 1077). Mais, le 7 mars 1080, il l'excommunie à nouveau et lui oppose un rival, Rodolphe, tué le 5 octobre suivant. L'Empereur réplique alors en déposant le Pape à Mayence, en suscitant contre lui l'élection de l'archevêque de Ravenne, Guibert (Clément III) à Bressanone (Juin 1080), en attaquant Rome (22 mars 1081) où il pénètre le 3 juin 1083 dans la Cité et le 21 mars 1084 au Latran, tandis qu'Hildebrand se réfugie au Château Saint Ange, sous la protection de PierLéoni et appelle à son aide les Normands. Suivi de 6.000 cavaliers et de 30.000 hommes de pied, qui mettent la ville au pillage, Robert Guiscard le libère le 28 mai pour l'emmener à Salerne où il mourra le 25 mai 1085.
Les initiatives des Lorrains, qui s'affirment sous son règne, revêtent parfois une tournure des plus hardies. L'ordre des chanoines de saint Augustin, créé par Nicolas II et Grégoire, reprenant des projets conçus sous Louis le Pieux par Chrodegang et Amalaire de Metz, se signale particulièrement dans cet ordre d'idées. C'est ainsi qu'en 1083, Manegold de Lautenbach, prévôt des Augustins de Marbach, en Allemagne, ramène le pouvoir royal à un contrat avec le peuple, ce qui confère à ce dernier le droit de destituer le roi. Un Tiers Ordre va plus loin, qui vise à établir la communauté des biens.
Fort justement décrié de son temps, Hildebrand demeure pour l'histoire Grégoire VII le Grand. Ses prétentions à la suprématie temporelle, symbolisées par l'adjonction d'un cercle de couronne à la tiare ont entraîné cependant des conséquences désastreuses. Schisme d'Orient, provoqué le 16 juillet 1054 par l'intransigeance des Légats, Imbert de Marmoutier et Frédéric de Lorraine, à l'égard du Patriarche de Constantinople, :Michel Cérulaire. Querelle des Investitures, jusqu'au Concordat de Worms (23 septembre 1122) et au Concile de Latran (1123) ranimée entre 1154 et 1177 par la lutte entre le Sacerdoce et l'Empire. Et pour finir, après 44 années de troubles à Rome, l'expulsion des Papes de la Ville Éternelle.
Un Pape converti, Anaclet II... et une République à Rome
L'influence des Pierléoni n'avait cessé de grandir. Fils de Léon, Petrus Léonis s'était vu confier la garde du château Saint-Ange par Urbain II (1088-1099), Il fut l'animateur du parti de Pascal II (1099-1118) et mourut (consul des Romains) le 2 juin 1128. Tandis que sa fille épousait le Normand Roger de Sicile, son deuxième fils, Pierléoni II, disciple d'Abélard (aryen de tendances) à Paris, nommé Cardinal par Pascal II en 1116, puis légat en France et en Angleterre, osa prétendre à la tiare. En vain, six cardinaux tentèrent-ils de le gagner de vitesse en élisant Gregorio Papareschi, sous le nom d'Innocent II (1130), il répliqua en enfonçant les portes de Saint Pierre et du Latran et en se faisant proclamer Pape, sous le nom d'Anaclet II par vingt-trois cardinaux. Ainsi un converti, resté fidèle a ses origines, occupa-t-il le Siège de Saint Pierre.
Réduit à se réfugier au palais Frangipani, Innocent II obtint cependant l'appui de saint Bernard de Clairvaux, et de saint Norbert de Magdebourg. En France, l'Abbé Suger et le roi Louis VI décidèrent le Concile d'Etampes à se prononcer pour lui. En Allemagne, le Concile de Wurzbourg fit de même. Et le Concile de Reims lui apporta l'adhésion des Églises d'Angleterre, de Castille et d'Aragon, à la fin de 1131. À la tête d'une armée, l'Empereur Lothaire pénétra à Rome, où il se fit couronner par Innocent II. Mais PierLéoni résistait au Château Saint-Ange et l'intervention de Roger de Sicile le délivra. L'année suivante, une nouvelle expédition impériale échoua de la même manière. De sorte qu'Anaclet II mourra le 25 janvier 1138, sur le trône pontifical. Son successeur le Cardinal Gregorio (de Tuscolum) Victor IV, se laissa cependant convaincre par saint Bernard de renoncer à ses prétentions (Mars-Mai 1138). Mais tandis que le deuxième Concile oecuménique du Latran annulait en 1139 les actes d'Anaclet II, le bouillant abbé, trop prompt à pardonner, incita Innocent II à faire montre de clémence à l'égard des PierLéoni.
Fatale faiblesse : le frère d'Anaclet, Giordano, qui préparait depuis 10 ans un mouvement révolutionnaire, le déclencha en 1143, supprima la préfecture urbaine, reconstitua le Sénat, et proclama la République romaine. En tentant de fuir sa capitale, le successeur d'Innocent II, Lucius II fut blessé mortellement. Élu en 1145, un humble moine, Bernard Paganelli, Eugène III, réfugié à Viterbe, parvint à affamer Rome et à négocier un compromis. Mais, provoqué par Arnaud de Brescia, à l'instigation d'Abraham Meir Ibn Ezra, de Tolède, qui séjournait à Rome depuis 1140, un sursaut de révolte le chassa à nouveau. Le 28 novembre 1149, un corps expéditionnaire français, envoyé par Louis VII, lui rouvrit la Ville Éternelle, Cette fois, Roger de Sicile, tournant casaque et décidé à contraindre les hétérodoxes à se convertir, renonça à défendre son beau-frère. Mais sept ans plus tard le pauvre Eugène se retrouva réfugié à Anagni, où il mourut (1153).
Après le pontificat éphémère d'Anastase IV (1153-54), le Cardinal anglais Nicolas Beakspeare, élu Pape sous le nom d'Adrien IV (1154-59) parvint enfin à dompter la révolte. Le Cardinal Guido ayant été blessé par les émeutiers, il jeta l'interdit sur Rome et fit appel à l'Empereur Frédéric Barberousse, qui s'empara d'Arnaud de Brescia (lui aussi disciple d'Abélard), et le fit pendre à Rome (1155) * (* – On trouvera une étude approfondie de ces troubles dans « Complots contre l'Église » de Maurice Pinay.).
Tels furent les fruits amers de la Réforme soi-disant destinée à libérer la Papauté de l'influence impériale et des rivalités de la noblesse italienne, le bilan négatif de son promoteur Hildebrand, grand diviseur de la Chrétienté. L'explication de la singulière bienveillance des historiens à son égard nous est peut-être fournie par Darmestetter qui soucieux d'engager l'Église dans la voie des Prophètes, loue le moine Hildebrand d'avoir fait contracter jadis à celle-ci un bail de vie avec les puissances occultes et le cite en exemple dans l'un de ses essais (1892).
Hiérarchie et démocratie aux prises : Cluny et Citeaux
Son oeuvre de division, Grégoire VII l'avait poursuivie jusqu'au sein du mouvement monastique. L'ordre de Cluny était authentiquement acquis à la Réforme, mais dans l'union des pouvoirs. Hildebrand s'employa à y susciter des dissidences. En Allemagne, son légat Bernard de Marseille encouragea Guillaume, abbé d'Hirschau, à en détacher 150 communautés qui combattirent l'Empereur dans la querelle des Investitures. En France, une scission provoquée à Molesmes par lé Champenois Robert, supérieur désigné par Grégoire VII, aboutit à la création de l'Abbaye de Citeaux (les Roseaux) sous la protection d'Hugues de Champagne en 1098. La nouvelle fondation périclitait lorsqu'en 1112 Bernard de Clairvaux la réorganisa. L'austérité farouche et l'ardeur mystique de prophète du futur Saint Bernard donnèrent à l'institution un grand rayonnement et l'orientèrent vers l'étude de l'hébreu et la recherche des doctrines ésotériques du Temple de Jérusalem.
Engagés à fond, dans la voie tracée par Grégoire VII et les Lorrains, les moines blancs de Citeaux établirent partout le principe de l'élection : élection des prieurs par les moines, du grand Abbé par le chapitre général, du Pape par les seuls Cardinaux. Leurs tendances à l'ascèse et à la contemplation s'opposaient à celles des moines noirs de Cluny, ordre fondé le 11 septembre 910 par Guillaume d'Aquitaine et des Chevaliers bourguignons, fortement hiérarchisé, dont les grands Abbés, selon un excellent principe, désignèrent eux-mêmes leurs successeurs jusqu'en 1109. Cette continuité, le souci constant de maintenir l'union entre le spirituel et le temporel, comme la paix entre les Princes, et de défendre l'art, la culture et la civilisation, avaient fait de Cluny qui groupait en 1100, 1.450 maisons peuplées de 10.000 moines, le grand héritier de l'entreprise carolingienne, le grand organisateur de l'Occident.
Sous son impulsion, de premiers croisés avaient fait reculer l'Islam en Espagne et consolidé la reconquête par un repeuplement alimenté notamment par le pèlerinage de Compostelle. L'élan donné, cette action proche de ses bases, se serait normalement développée vers l'Afrique du nord, avec cinq siècles d'avance, si l'effort de la Chrétienté n'avait été détourné vers le Proche-Orient par les grandes Croisades.
Croisades et contacts ésotériques entre Templiers et Ismaéliens
Ému par la grande pitié des pèlerins de Terre Sainte, comme par les appels à l'aide du Basileus, Alexis Comnène, un Pape clunisien, Urbain II, se laissa entraîner dans l'aventure (27 novembre 1095), dont une expédition normande avait déjà reconnu les voies en Asie Mineure. À la foi ardente qui animait la Geste de Dieu par les Francs se mêlaient de hautes ambitions et des intérêts plus terre-à terre : espoir de réunir sous l'autorité du Saint-Siège souverains et féodaux, de caser les cadets de famille et de trouver un exutoire aux excès des barons, mais aussi désir moins avouable de briser la féodalité en l'endettant et d'exploiter le zèle des Croisés pour le plus grand profit des grands ports italiens. Mieux averti, le Grand Abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, refusa de paraître à l'Assemblée de Vézelay, qui, le 31 mars 1146, préparait la seconde croisade, à l'instigation du Pape cistercien Eugène III et de Bernard de Clairvaux, fort imprudemment engagé depuis le début du siècle dans les affaires islamiques.
Menacés comme les Byzantins par la poussée des Turcs Seldjoukides, les Sultans fatimides du Caire avaient en effet encouragé les Croisés dans leur entreprise. Arabes de race, mais musulmans dissidents, appartenant au rite chiite, fidèle aux descendants d'Ali et à la secte ismaélienne pénétrée d'influences ésotériques et judaïques* (*D'abord Vizir du Calife Almoutadhid (892-902). Obeid Allah, fils d'une juive, fondateur de la dynastie en 909, iman messianique (ou madhi) s'était attaché comme conseiller Isaac Ben Soleiman Israeli (845-940) et avait ouvert aux Juifs les emplois publics.
Ismaïl El Mansour, son second successeur, appela à ses côtés comme médecin et astrologue, Abousahal Dounasch, de Mésopotamie (900-980).
Lorsque Hakim voulut rétablir en 1008-1010 les restrictions jadis imposées aux Juifs par Omar en 638 et prétendit les expulser en 1014 il périt assassiné en 1020), ces souverains éclairés, conseillés par de grands vizirs persans, nourrissaient de grands desseins universalistes auxquels ils s'efforçaient d'attirer les chrétiens. Dans des conditions fort suspectes, Bernard, auteur d'un « Éloge de la Chevalerie nouvelle », inspirée des ribats de l'Islam, avait accordé son patronage à l'Ordre du Temple** (** Dont l'un des fondateurs André de Montbard était son oncle maternel.) créé en 1119, reconnu en 1128, en pleine période de troubles de la Papauté.
Réplique chrétienne des assacis musulmans — les assassins du Vieux de la Montagne — gardienne comme eux du Temple du Monde, cette milice avait combattu vaillamment les Turcs, mais en ménageant les Arabes, ses frères de mission. Par son double jeu et ses fâcheuses interventions elle compromit trop souvent la diplomatie des croisés, sabotant notamment la conversion des Mongols — cette chance de l'Occident — et contribua puissamment à l'échec final des établissements chrétiens de la Terre Sainte. Dernier point d'appui, Saint Jean d'Acre tomba en 1299. Retirée à Chypre, siège de son Conseil secret, la milice du Temple consacra les énormes ressources financières dont elle disposait — et dont plus rien à présent ne justifiait l'existence — à préparer en France d'abord, en Europe ensuite, le renversement des trônes. Gagné de vitesse par Philippe le Bel, l'Ordre entraîna dans sa chute (1307-1311) son allié Boniface VIII.
Effondrement des prétentions du synarque Boniface VIII à l'Empire
Après avoir poussé à l'abdication Célestin V — l'ermite Pierre Morrone — imprudemment engagé avec les franciscains dits spirituels dans l'entreprise visionnaire du cistercien Joaquin de Flore, qui avait annoncé pour 1260 l'avènement de l'ère du Saint-Esprit, Benoît Gaëtani s'était élevé au pontificat, grâce à l'appui de Charles d'Anjou. Ambitieux et tyrannique, Boniface VIII (1294-1303) était acquis aux conceptions théocratiques les plus extrêmes, chargeant la tiare d'une troisième couronne, emblème du pouvoir politique, se pavanant au Jubilé de 1300 en costume impérial, brandissant les deux glaives. Ce César de carnaval, compromis dans les plus extravagants projets ésotériques, à tendance johannite, tels que la création d'un pontificat à trois têtes, au nom de saint Pierre, de saint Jean et de saint Jacques et de l'instauration de par le monde, sur les ruines des trônes, d'un régime de synarchie théocratique avait déconsidéré la Papauté. Pour avoir voulu briser les rois, il condamna ses successeurs à l'exil d'Avignon, qui dura 68 ans (1309).
Ces pontifes, diminués dans leur prestige, surent cependant renforcer leur autorité intérieure, tout en augmentant leurs moyens financiers. Aucun Concile n'avait été réuni depuis celui de Vienne, qui avait dissous l'ordre du Temple en 1311. Elu par les Cardinaux à la majorité des 2/3 imposée par le compromis de Venise avec l'Empire (1177) et le Concile du Latran de 1179, le Pape gouvernait seul par l'intermédiaire de ses bureaux. Son trésor ne cessait de se remplir. Impôt destiné à alimenter les Croisades, la dîme leur avait survécu. Tout était prétexte à contribution : communs services sur les prélats, annates sur les bénéfices mineurs, vacants sur les bénéfices sans titulaire, droits de dépouilles sur l'héritage des clercs défunts. Que le Pape Jean XXII, alchimiste, ami de Nicolas Flamel, soit ou non parvenu à fabriquer de l'or, il n'en laissa pas moins (4 décembre 1334) la somme énorme pour l'époque de 25 millions de Florins — quelque 5 milliards de francs 1958. Ces abus de la fiscalité pontificale suscitèrent les critiques acerbes de Guillaume d'Ockham, l'un des précurseurs de la Réforme.
À la suite d'une éphémère tentative de retour à Rome préparée par le Cardinal Albornoz sous Urbain V (1367-1370), Grégoire IX parvint à regagner la Ville Éternelle et à s'y maintenir (17 janvier 1377). Il mourut trop tôt cependant pour restaurer l'Église comme il le désirait (27 septembre 1378). Le virus électoral continua à miner le collège des cardinaux limité d'abord à douze membres au XIIIe siècle, puis à vingt au XIVe. Le mot savant cardinal a pour correspondant vulgaire charnel et comme chacun sait, la chair est faible.
Désordres du Sacré Collège et des Conciles
Le Sacré Collège marchande au futur Pape son élection au point de lui imposer, comme en 1352, d'humiliantes capitulations. Le grand schisme d'Occident déchire l'Église pendant 52 ans, deux dynasties pontificales s'opposent : celle de Rome, avec Urbain VI (1378), Boniface IX (1389), Innocent VII (1404), Grégoire XII (1406), et de nouveau celle d'Avignon, représentée par Clément VII et Benoît XIII (1394-1422). Un Concile réuni à Pise en Mars 1409 n'aboutit qu'a l'élection éphémère d'un 3e Pape, Alexandre V, faute d'avoir pu déposer les deux autres.
Comme il arrive si souvent dans l'histoire de l'Église, l'intervention de l'Empereur Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie, est nécessaire pour mettre fin aux désordres des clercs. Un concile réuni à Constance en 1414 parvient à désigner péniblement le 11 novembre 1417 le Cardinal Colonna comme Pape (Martin V). L'unité est enfin rétablie en Occident — à part l'élection d'un anti-pape. Félix V, sous Eugène IV, en Mars 1439 — mais à, quel prix ? Pour avoir tenté d'imposer sa suprématie dans le domaine temporel qui n'est pas le sien, la Papauté n'a pas seulement perdu son rôle légitime d'arbitre de la Chrétienté, mais compromis jusqu'à son autorité spirituelle à présent discutée.
Vieilles d'un siècle, les thèses de Marsile de Padoue et de Guillaume d'Ockham, opposant au pontife romain l'Assemblée des fidèles, représentée par ses délégués au sein du Concile, reparaissent à Constance (1414-18) et à Bâle en 1431. La supériorité du Concile y est proclamée. Les Princes de l'Église y siègent par nations. Les légistes étendent les droits des souverains et restreignent l'autorité pontificale en matière judiciaire et fiscale. La Pragmatique Sanction de Bourges de 1438 est le reflet de cette tendance. Contre l'invasion turque qui déferle sur l'Europe, la Papauté est impuissante à faire prévaloir l'acte d'union des Églises conclu à Florence (le 5 juillet 1438) à susciter de nouvelles croisades et à sauver Constantinople.
Pontifes ou Princes ? Humanistes, bâtisseurs et dépensiers
Pendant la seconde moitié du XVe et au XVIe siècles, la plupart des Papes se conduisirent en Princes italiens de la Renaissance plutôt qu'en Pontifes.
Ils furent des humanistes : Nicolas V (1447-55), qui participa aux Conciles de Ferrare et de Florence, n'a pas seulement fondé la bibliothèque du Vatican mais il entretint aussi les meilleures relations avec les membres de l'Académie néoplatonicienne de Rome : Pomponius Leto, Perotto, Platina (1421-81), malgré leurs affinités païennes avec Lorenzo Valla de Naples, et même Etienne Porcaro, émule de Brutus qui tenta de l'assassiner en 1453.
Aeneas Sylvius Piccolomini, Pie II (1458-64), diplomate des plus cultivés leur confia des charges de secrétaires ou abreviatores. Lorsque le Vénitien Paul II (1464-71) tenta de les renvoyer, ils s'insurgèrent, conspirèrent dans les catacombes et assiégèrent pendant vingt nuits l'infortuné Pontife au Vatican avant d'être enfin incarcérés au château Saint-Ange (1458). Mais Sixte IV (1471‑84) général des Franciscains et protégé du Cardinal Bessarion eut la faiblesse de leur rendre leurs charges, de telle sorte que le libertin Platina devint le bibliothécaire du Vatican.
Léon X (1513-21) ou Jean de Médicis, nommé Cardinal à 13 ans, avait eu pour maîtres Ange Politien et marsile Ficin. Fastueux et prodigue, ce gros homme, qui s'adonnait à d'extravagantes festivités gastronomiques, adorait la musique, les pièces légères, et les ballets mythologiques. Facile à vivre et libéral, il accueillait sans discernement les dédicaces d'Érasme, comme celles du plus virulent suppôt de Luther Erich von Hutten, qui publia en 1515 ses « Lettres des hommes obscurs ». Entouré d'une nuée de 683 domestiques, il entretenait toutes espèces de bouffons, d'astrologues, et d'hétérodoxes.
De nombreux Pontifes d'ailleurs s'intéressaient aussi, tels Jules II et Paul III, à l'étude des astres. Martin V (1417-1431), l'élu du Concile de Constance protégea par deux bulles (le 31 janvier 1419 et le 23 août 1422) certains hétérodoxes impliqués dans l'hérésie et l'insurrection hussite. Un autre Médicis, Clément VII (1523-34), bâtard de Julien, le frère de Lorenzo, reçut l'illuminé David Reubeni et l'intrigant Salomon Molcho, que lui avait présenté le Cardinal Lorenzo Pucci, ami de Reuchlin, qu'il sauva plus tard de ses persécuteurs, en le dissimulant chez lui. À deux reprises, ce Pape, sur l'instigation des Cardinaux Campeggio et Antoine Pucci, neveu de Laurent, arrêta les opérations engagées en Espagne par l'Inquisition.
Son successeur Paul III (1534-49) né Alexandre Farnèse, formé par Pomponius Leto, devait son ascension au crédit de sa soeur la belle Giulia, amie d'Alexandre VI Borgia. Le réformiste Sadolet, évêque de Carpentras, dont il fit plus tard un Cardinal, l'accusait de combler de faveurs les hétérodoxes plus que les Chrétiens : son médecin, par exemple, Jacob Mantino. Avec les Cardinaux Ghinucci et Jacobacio, il couvrit longtemps de sa protection les Marranes portugais et il fallut toute l'intransigeance d'Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus en 1540, et du Cardinal Caraffa, futur Paul IV, pour l'obliger à introduire l'Inquisition à Rome et à convoquer le Concile de Trente (1542).
Lorsqu'il eut ceint la tiare (1555-59) Paul IV, reprenant la tradition d'Innocent IV (Bulle « Impia Judeorum Perfidia » du 9 mai 1244), de Nicolas IV (Bulle « Turbato Corde » du 5 septembre 1288) et de Paul III (Bulle « Illius Vices » du 12 octobre 153.5), soumit les Juifs de ses États aux anciennes lois canoniques (Bulle « Cum Nimis Absurdum » du 12 juillet 1555). Ils vendirent leurs immeubles au 1/5e de leur valeur pour 500.000 couronnes d'or, tandis que ceux d'Ancôme eurent leurs biens confisqués. Les uns et les autres troukvèrent refuge auprès des Ducs d'Urbin et de Ferrare, jusqu'au moment où ce dernier Duché fut rattaché aux États de l'Église (1597). Ces mesures ayant été renforcées par le Dominicain Pie V (1566-72) soumis à l'influence de saint Charles Borromée et du Théatin, seuls 1.500 Juifs demeurèrent à Rome.
Protecteurs, parfois imprudents des humanistes et des hétérodoxes les Papes de la Renaissance furent aussi de grands bâtisseurs. Dès son retour à Rome en 1453, Eugène IV entreprit de reconstruire la cité fort délabrée, avec le concours de Pisanello, Jean Fouquet, Donatello et Fra Angelico. Nicolas V conçut le projet du Palais du Vatican et de la Basilique Saint Pierre. En dehors de la Chapelle Sixtine, qui porte son nom, Sixte IV puisa largement dans les ressources apportées par le Jubilé de 1475 pour restaurer des églises, des hôpitaux et des ponts, en s'entourant d'une pléiade d'artistes : Mino da Fiesole, Boticelli, Perugino. Appelé par lui, Michel Ange devait, avec l'illustre Raphaël et Bramante, l'architecte du Vatican et de Saint Pierre, former sous Jules II une trilogie sans égale de génies artistiques. Métropole des arts, Rome atteignit alors son apogée.
Des Papes rongés par des familles avides
D'autres grandes dépenses avaient une origine beaucoup moins admissible. Car, vivant à une époque célèbre par l'ardeur de ses passions et le relâchement de ses moeurs, plusieurs de ces Pontifes sont chargés de famille. Aeneas Sylvius Piccolomini, qui avait eu deux bâtards pendant le Concile de Bâle, s'amenda plus tard, et devenu Pape sous le nom de Pie II mena une vie pieuse et décente. Mais le népotisme fut la règle sous Sixte IV (un Ligure, Francisco della Rovere). qui possédait 15 neveux et nièces, deux d'entre eux. Julian et Riario, devinrent Cardinaux et compromirent le Pape dans la conjuration des Pazzi qui aboutit au meurtre de Julien de Médicis en pleine cathédrale de Florence (1478).
Et le Pape Innocent VIII, apparenté à la famille génoise des Doria, enrichit la Cour pontificale d'une dignité inattendue, celle de Princes du sang. On lui prêtait sept enfants naturels, Parmi eux, Franceschetto épousa en grande cérémonie une fille de Lorenzo de Médicis et cette alliance fut scellée par la nomination de Jean de Médicis, futur Léon X, comme Cardinal à l'âge de 14 ans. Mais son successeur, l'indigne Alexandre VI Borgia renchérit encore sur ce fâcheux précédent. Il était cardinal depuis 4 ans et possédait déjà deux enfants naturels, lorsqu'il s'attacha à Vanozza Catanei, dont il eut ses quatre héritiers les plus célèbres : Jean, époux d'une nièce de Ferdinand le Catholique, qui devint Duc de Candie et Prince de Bénévent et mourut assassiné : Geoffroy marié à Sanzia, fille naturelle d'Alphonse II de Naples ; Lucrèce, mariée trois fois, au Duc Jean Sforza de Pesaro, dont elle divorça, au Duc Alphonse de Bisaglia, fils naturel d'Alphonse II qui périt étranglé et au Duc de Ferrare, Alphonse Ier d'Este ; César enfin, créé Cardinal en 1493, qui entreprit par l'épée et par le poison, en vrai disciple de Machiavel, autour d'un État pontifical agrandi et fortifié qu'il eut peut-être sécularisé, s'il en avait eu le loisir, l'unification de l'Italie.
Malgré la réaction de Jules II, qui n'accorda de faveurs à ses parents-Galeotto, Francesco Maria delle Rovere — que s'ils en étaient vraiment dignes, la famille de Médicis profita largement du Pontificat de Léon X : le cousin Jules, fils naturel de Julien, nommé archevêque de Florence et cardinal, devint le Pape Clément VII ; et deux autres cousins également cardinaux. Julien, frère du Pape, contracta un riche mariage avec Philiberte de Savoie et reçut le Duché de Nemours. Autre cadeau princier, le Duché d'Orléans, enlevé à Francesco della Rovere, fut offert à Laurent, frère de Catherine de Médicis.
L'ère des bâtards pontificaux n'était d'ailleurs pas close. Alexandre Farnèse avait vu sa carrière facilitée par le penchant marqué d'Alexandre VI pour sa soeur, la belle Giulia, qui lui donna deux fils. Lorsque Paul III se rangea, après avoir été tardivement ordonné prêtre, il avait trois fils et une fille. Pratiquant avec générosité l'art d'être grand-père, il fit des cardinaux de ses petits-enfants, Alexandre à 14 ans, Guido Ascanio Sforza à 16, Renuccio à 15, et non seulement d'un parent indigne, Fulvio della Crogna, mais ce qui était un comble, du gardien de ses singes, Innocent del Monte.
De quel prestige spirituel pouvaient jouir de tels pontifes ? Pourtant, princes temporels, la plupart eurent le souci de défendre et d'étendre leur État, certains mêmes d'unifier l'Italie sous leur autorité.
Des Papes plus politiques que pasteurs
Attaché à rétablir la paix avec l'Aragonais de Naples, comme avec l'Allemagne, dont il couronna à Rome l'Empereur Frédéric III (le 19 mars 1452), Nicolas V avait déjà constitué pour la maintenir une grande Ligue, comprenant Florence, Milan, Venise et Naples. Paul II (1464-71) avait su renforcer son emprise sur l'administration romaine. C'est en essayant d'établir l'hégémonie de la Papauté sur les états de la péninsule que Sixte IV se laissa entraîner par ses neveux Riario dans les complots contre les Médicis et dans une lutte contre Ferdinand Ier de Naples. Toutes les intrigues de César Borgia avaient pour but la domination de l'Italie, Après avoir repoussé l'intervention à Naples de Charles VIII grâce à la formation d'une Sainte Ligue avec Venise, Milan, les rois catholiques d'Espagne et l'Empereur Maximilien Ier (31 mars 1495) Alexandre VI, améliorant ses relations avec Louis XII, obtint en faveur de son fils César Borgia, marié à Charlotte d'Albret, la constitution d'un duché des Romagnes qui devait être le noyau de son futur État.
Il l'étendit par des confiscations massives des domaines de l'aristocratie : les Savelli, les Gaetani, Colonna, y compris les duchés de Nepi, Urbino, Camérino, attribués à l'un des bâtards du Pape, Jean, et confisqua les dépouilles de plusieurs cardinaux assassinés ou empoisonnés (Orsini, Ferrari, et Michele, neveu de Paul II), pour financer ses entreprises. Lorsque Julien della Rovere, rentré d'un exil de 10 ans, fut élu Pape sous le nom de Jules II, il offrit à César, en échange des voix des cardinaux espagnols, la charge de gonfalonnier ou de connétable. Mais ce Pape casqué n'avait nul besoin d'un lieutenant pour commander ses armées. Il l'obligea donc à rendre gorge, et l'arrêta en 1504. Et il n'échappa que pour aller mourir sans gloire en Navarre (1507). Après avoir adhéré à la ligue de Cambrai, afin de gagner l'appui de Louis XII contre Venise, Jules II conclut la paix (15 février 1510) et se retournant contre lui constitua une nouvelle ligue avec Venise, l'Espagne et l'Angleterre avant d'appeler les Suisses pour expulser les Français d'Italie (Juin 1512) Chef de guerre et homme d'État, il réussit à conquérir l'indépendance politique du Saint-Siège.
Pour la maintenir entre les rois de France, Louis XII et François Ier, Henri VIII d'Angleterre et les Empereurs Maximilien Ier et Charles-Quint, Léon X louvoya toute sa vie avec la souplesse diplomatique innée chez les Médicis. Son neveu Clément VII tenta de faire de même, mais ses volte-faces politiques, qui l'entraînèrent alternativement dans le Camp du roi de France et dans celui de l'Empereur, lui furent finalement funestes. À la suite d'une querelle avec les Colonna, elles aboutirent au sac de Rome par les Impériaux (6 mai 1527). Lorsque la paix se trouva restaurée entre les Princes chrétiens, par les traités de Barcelone (29 juin 1529), de Cambrai (5 août) et de Bologne (23 décembre 1529), Charles-Quint, couronné Empereur le 24 février 1530, parvint à l'emporter. Pour ce Pape sans droiture et sans fermeté, seuls primaient ses intérêts de famille : le rétablissement de son neveu Alexandre à Florence comme duc héréditaire et le mariage de sa petite nièce Catherine avec le futur Henri II de France.
Défenseurs de la Chrétienté contre les Turcs
Princes italiens, conscients de la menace turque sur la péninsule, les Papes de la Renaissance ne retrouvent leur rôle de guides de la Chrétienté que lorsqu'ils lancent de vains appels à la Croisade à une époque déjà dominée par les rivalités nationales.
À la veille même de la chute de Byzance (1453) le Pape Eugène IV (1431-47) s'était efforcé de restaurer l'unité de la Foi, aux Conciles de Ferrare et de Florence (1431), non seulement avec les orthodoxes mais avec l'ensemble des communautés orientales. Son légat Césarini périt dans le massacre qui suivit la débâcle des Croisés à Varna (10 novembre 1444). Aeneas Sylvus Pircolomini, futur Pie II, dépensa des trésors d'éloquence aux Diètes de Ratisbonne, de Francfort, et de Vienne-Neustadt, d'Avril 1444 à Mars 1455 pour alerter l'Europe centrale, tandis que les états italiens, groupés en ligue par les soins de Nicolas V, songeaient davantage à ménager leurs relations commerciales avec les Turcs qu'à organiser leur propre défense.
Espagnol, Calixte III (Alphonse Borgia) (1455-58), se donna corps et âme à la croisade. Prêchant d'exemple il envoya sa flotte dans l'archipel grec en 1456 et devant Belgrade, assiégée par Mehemet II, son légat Carvajal et l'intrépide Jean de Capistrano, accompagnèrent Jean Hunyade qui, avec ses Hongrois, dégagea la place (22 septembre 1456). Malgré l'incompréhension des Allemands et le différend qui l'opposait à Alphonse Ier de Naples, Calixte III soutint de toutes ses forces, la résistance de l'Albanais Scanderberg, contre l'envahisseur, jusqu'à sa mort en 1458.
L'Italie ne s'éveille que lorsque Otrante tombe par surprise entre les mains des Turcs, mais son effort retombe dès que la ville est recouvrée. Innocent VIII qui reçoit une pension de Bajazet (45.000 ducats par an) pour retenir son frère El Djem prisonnier, ne désire pas entrer en conflit avec la Sublime Porte. De son côté Alexandre VI n'hésite pas, d'accord avec Ludovic le More, à inciter la Porte à attaquer Venise (1498). Tout au contraire, l'honnête Adrien d'Utrecht (9 janvier 1522-14 septembre 1523) pendant son règne éphémère s'efforça après la conquête de Rhodes (Décembre 1522) par les Turcs, de réconcilier François Ier et Charles-Quint et de venir en aide aux Hongrois menacés. Craignant un débarquement des Turcs en Apulie, Paul III essaya d'organiser contre eux, le 8 février 1537, une ligue avec l'Empereur Ferdinand Ier d'Autriche et Venise, mais la défaite navale de Prevesa suffit à détacher cette dernière de la coalition.
Les Papes, mangés par les Cardinaux, demeurent sans force contre l'hérésie
Absorbés par tant de préoccupations séculières, les pontifes de la Renaissance, souvent élus à la suite de tractations simoniaques avec des cardinaux avides, étaient trop vulnérables pour lutter efficacement contre l'hérésie.
Depuis qu'Alexandre III lui avait conféré en 1179 le privilège exclusif de réélection pontificale, le Sacré-Collège n'avait cessé d'accroître sa puissance. Nicolas IV lui avait concédé le droit de disposer de la moitié des revenus de l'Église et Boniface VIII avait confié le soin de gérer cette caisse spéciale à un camérier nommé par lui. Aux Conciles de Constance et de Bâle, sa prépondérance s'était nettement affirmée. Les cardinaux, dont le nombre était limité à vingt-quatre devaient être choisis en consistoire proportionnellement à chaque nation. Considérés par le doctrinaire Pierre d'Ailly comme de droit divin, ils s'arrogeaient le droit de nommer évêques et abbés. À chaque élection pontificale, leurs exigences reparaissaient.
Nicolas V avait apaisé leur appétit en partageant avec eux ses richesses. À sa mort (1455), comme à celle de Calixte III (1458) comme en 1464 et 1471, ces princes de l'Église représentant, soit des souverains de leur nation, soit de la haute aristocratie italienne, prétendent imposer au nouvel élu des capitulations propres à réduire l'autorité du Pape et le caractère monarchique du gouvernement de l'Église. Obligé d'acheter leurs voix pour obtenir la tiare, Sixte IV doit à son tour vendre les nominations pour rentrer dans ses fonds. En 1484, le cardinal Cibo (Innocent VIII), s'engage s'il est élu à limiter à vingt-cinq les membres du Sacré Collège. Les cardinaux Jean d'Aragon, fils du roi Ferrante de Naples, et Ascanio Sforza, frère de Ludovic le More, se font alors remarquer par leur vénalité. L'élection d'Alexandre VI, qui coûte au candidat 150.000 ducats, en 1492, est une véritable foire à laquelle cinq cardinaux seulement s'abstiennent de participer. En compensation, les nouveaux promus, en 1501 et 1503, crachent au bassinet destiné à alimenter les entreprises de César Borgia, tandis que les plus malchanceux se voient contraints par le poison à rendre gorge.
Mais voici que les mêmes armes se retournent contre le Pape. En Avril 1517, Léon X échappe à une conjuration montée par les cardinaux Alphonse Petrucci (exécuté). Raphaël Riario, parent de Sixte IV et Bandi nello Sauli. Le Pape réagit d'une manière très profitable pour ses intérêts : en créant une fournée de trente et un cardinaux en Juillet 1517, il accroît son autorité sur un collège élargi et dévalué... et remplit sa cassette. En 1526, son neveu Clément VII sera lui-même en butte à un complot ourdi par le cardinal Pompée Colonna, dont le dénouement après diverses péripéties fut le sac de Rome. Dans l'intervalle, les cardinaux assaillent le pauvre Adrien VI à l'agonie pour le forcer à déchirer l'endroit où il a caché son trésor. Et la foire d'empoigne continue, justifiant l'épigramme décochée par le poète Joachim du Bellay, neveu du cardinal, à propos de l'élection de Paul IV (Caraffa) en 1555 : « et pour moins d'un escu, dix cardinaux en vente. »
Afin d'échapper à la tutelle de cette âpre direction collégiale, les pontifes diluent le virus en multipliant les nominations, tant et si bien que le nombre des cardinaux s'élève à 70 sous Sixte-Quint, un véritable sanhédrin dont les finances sont gérées d'ailleurs par un Marrane, Lopez. Réduisant les consistoires à un simple rôle d'enregistrement, les Papes traitent eux-mêmes leurs affaires en Conseil privé, par l'intermédiaire d'un camérier secret et de secrétaires de Curie dont le nombre est passé de six à trente en 1487. Comme les ressources ordinaires de l'Église, les quatre trésoreries, les douanes, les gabelles et les fiefs ne rapportent que 125.000 ducats à la fin du XVe siècle, on lève des dîmes qui rapportent davantage (30.000 livres, soit 150.000 ducats pour la France en 1500). On augmente les tarifs des droits de chancellerie, mais les princes en grignotent une part au passage et s'opposent parfois à leur transfert. Alors l'on a recours à la vénalité des charges. Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre VI vendent les offices de la Curie comme les chapeaux de cardinaux, ce qui rapporte 200.000 ducats en 1501. Et comme la politique de prestige coûte cher, on s'endette auprès des banquiers : Medicis, Spanocchi, Strozzi de Florence ; Doria, Sauli, Giustinani de Gênes ; Piccolomini de Sienne et Fugger d'Augsbourg. Prenant en gage les revenus du Saint-Siège, ils développent le trafic des lettres et des bulles, des indulgences, des dispenses et des exemptions, en utilisant l'armature bancaire des Médicis. On perçoit toujours la taxe pour la Croisade ; on en crée une nouvelle, le denier pour la construction de Saint Pierre, et la vente des dignités continue.
Par sa corruption et ses scandales, la Rome pontificale de la Renaissance s'est déconsidérée dans tout l'Occident. Ses propres secrétaires, tel Pogge dans ses « Facéties » répandent les anecdotes scandaleuses de la Cour romaine et les Réformés accusent la moderne Babylone de trafiquer de la religion à propos de la vente des indulgences. Et lorsque Luther dans une lettre l'unipare Léon X à Ezéchiel entouré de scorpions, la veulerie de ce Pape est telle que l'injure ne suscite en lui que cette simple remarque « frère Martin est un beau génie ».
Dans un pareil climat, la contre-Église a beau jeu pour déclencher son offensive.
trahit sa mission sacerdotale en se prostituant à répétition dans des intrigues scandaleuses de ce type, les conséquences sont catastrophiques pour la Chrétienté toute entière, jetant non seulement le discrédit sur les catholiques authentiques et sur la mission civilisationnelle de l'église en général, mais ouvrant aussi grande la brèche aux forces occultes de la Contre-église (lévitique/talmudique - kabbalistique-gnostique) pour avancer dans son complot contre Dieu.
, avec les conséuquences fatales de par le progrès graduel de ce complot que l'on constate aujourd'hui.
divins véritables (rappelés lumineusement par Notre Seigneur Jésus-Christ) pourra sauver la situation (et beaucoup plus important encore, sauver les âmes ! La notre propre d'une part, et celle de son prochain si possible).